Au terme du Grand Prix d’Allemagne, Jack Miller avait fait sensation en se lâchant ainsi en conférence de presse : « tout le monde se plaint de sa moto, mais personne ne fait rien. Mon conseil : « Tais-toi et fais ton travail ». Tu es payé pour piloter une moto, pas pour être une princesse et te plaindre de ta moto ». Des phrases qui ont rebondi sur les sites du monde entier, avant de revenir sur le tapis lors de l’échéance suivante à Assen où l’Australien a assumé avec cette précision : « je n’ai pas seulement exprimé ma réflexion sur la situation de Honda, j’ai parlé de la situation de tout le paddock MotoGP ». Une prise de position sur la mentalité à avoir en tant que pilote de Grand Prix qui a aussi fait réagir son équipier chez KTM, Brad Binder.
Il est un fait que, cette saison, si vous voulez trouver une écurie où deux pilotes aiment l’attaque et travaillent sans se plaindre, il faut marcher en direction de l’équipe officielle KTM. La marque de Mattighofen peut en effet se féliciter de son duo composé de Jack Miller et de Brad Binder, et d’autant plus qu’il est performant.
On rappellera ainsi qu’avant la reprise des hostilités attendue pour le premier week-end d’août à Silverstone, le Sud-Africain pointe quatrième provisoire du championnat au milieu que cinq pilotes Ducati. Ce dernier est un pur produit KTM et a donc aussi connu la période où rouler la RC16, c’était comme manger de la vache enragée. Alors, lorsqu’il a écouté les propos de l’Australien fustigeant les « pleureuses », il n’a pu que leur prêter une oreille attentive.
Brad Binder : « si vous êtes dans la grille de départ, vous devez tout donner »
« C’était difficile à entendre, mais Jack n’a pas tort », commence Brad Binder lors d’une conversation avec motogp.com relayée par Speedweek. « Nous ne sommes pas payés pour rouler derrière. Si vous êtes dans la grille, vous devez tout donner. Peu importe comment vous vous sentez, vous devez être performant et tirer le meilleur parti de la journée ». Et la satisfaction n’est jamais à l’ordre du jour, la preuve : « l’an dernier, une cinquième place aurait été la meilleure pour moi. Cette saison, vous terminez cinquième et vous pensez que c’est le minimum. Cela montre à quel point le niveau et les demandes augmentent ».
Le pilote de 27 ans ne comprend pas non plus les critiques que certains de ses collègues font sur leur constructeur : « il n’y a pas de frontières entre KTM et GASGAS. Les quatre pilotes en RC16 travaillent tous ensemble comme une seule équipe. Je suis un garçon KTM. Je voyage avec eux depuis 2015, la marque est ma maison. Je veux gagner le championnat du monde pour eux. Ils me soutiennent depuis si longtemps et je veux le leur rendre. J’ai un contrat pour 2024, je veux profiter du moment ».
Un moment que le champion du monde Moto3 en 2016 avec KTM gère ainsi : « avec le nouveau format, on peut grimper très vite, mais on peut retomber tout aussi vite. Deux bonnes ou mauvaises courses font une grande différence. C’est pourquoi il faut garder son calme en vue du championnat. Mais ce qui est bien, c’est que nous nous battons pour le podium presque tous les week-ends ». La KTM et Brad Binder seront à suivre de près dans cette dernière partie de saison.