Brad Binder est le pilote qui a gagné le plus de positions durant la saison en course avec sa KTM RC16. Il a concrétisé en 2021 avec plein d’opportunisme sur les terres de son employeur lors d’un final épique accompli sous la pluie en pneu slick. Il en est à deux succès absolus avec la machine autrichienne, mais ce panache qui égaye les dimanches ne se voit quasiment jamais à l’heure des qualifications le samedi. Une particularité qui ne date pas du MotoGP et qui, dans cette compétition moderne exacerbée pourrait lui porter préjudice. Mais à entendre le Sud-Africain, il fera avec…
Brad Binder pointe dans les statistiques de la saison 2021 au sommet du classement d’une liste hiérarchisant les pilotes qui ont le plus remonté de places en course. Le pilote de la RC16 n’a pas démérité, montrant une belle régularité qui l’a amené aux portes du top 5 du championnat, un palier raté de seulement 22 unités. Il a aussi prouvé sa capacité à dépasser en remontant pas moins de 116 positions sur l’ensemble de la saison.
Mais ce panache est aussi une obligation pour l’équipier de Miguel Oliveira. Car il n’est jamais flamboyant le samedi, au moment où se décide les positions sur la grille de départ. C’est bien simple, malgré deux saisons accomplies, Brad Binder n’est pas encore entré dans le top 5 d’une grille en MotoGP. Un score qui n’est pas une fatalité. Sur Motorsport-total, il l’explique ainsi : « j’utilise plus le pneu avant que les autres gars. Je freine plus fort et généralement plus tard. Et si le pneu avant n’offre pas assez de soutien, vous ne pouvez pas faire grand-chose ».
Brad Binder souffrait en qualifications bien avant le MotoGP
Alors il se révèle en condition de course, et il préfère en parler avec le sourire : « bien sûr, j’aimerais être rapide le vendredi, mais il vaut mieux être lent le vendredi, lent le samedi, mais pas si lent le dimanche », dit l’aîné des Binder qui ajoute malicieusement : « heureusement, car sans cela je n’aurai pas de travail à faire ».
Reste que Brad Binder ne dit pas tout… Le pneu avant Michelin le gêne certainement mais si l’on suit sa carrière, on constate que, déjà dans la catégorie Moto2, le problème du samedi se posait. S’il a remporté huit victoires et un total de 15 podiums en trois ans de 2017 à 2019, lors des séances de qualification, en revanche, il ne s’est classé que six fois dans le top 3 au cours de la même période, dont une fois en pole position…
Lorsqu’on lui rappelle cette tendance, il répond : « en fin de compte, c’est comme ça : une fois qu’on a développé un bon feeling et qu’on peut l’emporter de piste en piste, ça va tout seul ». Au moins jusqu’à présent, il a trouvé ce bon sentiment principalement le dimanche…