Brad Binder n’aura pas l’occasion de montrer toute l’étendue de son talent devant son peuple avant longtemps, et il le regrette bien. Alors que l’Inde ou le Kazakhstan arrivent au calendrier, pays qui seront suivis bientôt par l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud reste en dehors du mouvement malgré des infrastructures établies depuis longtemps. Pourquoi ? L’officiel KTM répond et ça lui fait encore plus mal au cœur.
Entre l’Afrique du Sud et le sport moto, le lien s’est fait avec des tracés tel que Welkom, qui a reçu la dernière visite du MotoGP en 2004 et Kyalami dont le WSBK a occupé le paddock entre 2009 et 2010. Il n’y a donc rien à construire pour y aller courir, contrairement à d’autres nations qui vont intégrer ou ont été validés au calendrier d’une saison, au terme de constructions aux coûts pharaoniques. L’Afrique du Sud n’est pas non plus politiquement réfractaire aux sports mécaniques. Mais côté économique, ça coince.
Il n’y a pas si longtemps, à suite d’un événement organisé par Red Bull, Brad Binder est allé tourner à Kyalami avec la RC16. « Nous avons déjà les installations nécessaires », assure celui qui aura Jack Miller comme voisin de box cette saison. « Nous avons Kyalami, c’est une piste incroyablement belle, un excellent circuit, l’infrastructure ne laisse rien à désirer, y compris les installations des stands et tout le reste. Ils sont meilleurs que la plupart des pistes GP actuelles sur lesquelles nous courons. C’est tout à fait prêt pour un Grand Prix », insiste le pilote de 27 ans.
Brad Binder : « tant que nous avons des gens affamés dans le pays, il ne faut pas s’attendre à ce que des sommes aussi importantes soient investies dans un Grand Prix«
Binder pense que Kyalami pourrait accueillir des courses de MotoGP en introduisant quelques changements mineurs en termes de sécurité : « il suffirait de reculer un peu les murs à certains endroits pour qu’il y ait suffisamment d’espace pour tomber au cas où vous feriez une erreur. Une fois que c’est fait cela, rien ne s’opposerait à un GP en Afrique du Sud ».
Certes, mais son pays traverse une grave crise : « les coûts pour les organisateurs à l’étranger sont fous » regrette Brad Binder en faisant allusion à la somme de près de 10 millions d’euros que représente l’accueil d’un Grand Prix Moto. Une redevance exigée par le promoteur Dorna que ne peut avancer le moindre investisseur sans le soutien du gouvernement national ou régional.
Or, les dirigeants ont actuellement bien d’autres préoccupations : « notre gouvernement n’a même pas assez d’argent en ce moment pour fournir de l’électricité aux gens », dit un Binder triste. « Et tant que nous avons des gens affamés dans le pays, il ne faut pas s’attendre à ce que des sommes aussi importantes soient investies dans un Grand Prix, peu importe à quel point j’aimerais courir un Grand Prix à Kyalami », conclut sur Speedweek un Brad Binder bien conscient des réalités.
Voir cette publication sur Instagram