En toute fin de saison 2018, à Valence, les 6 constructeurs présents MotoGP se sont exprimés devant la presse en dressant un bilan de l’année passée et en se projetant en 2019.
Après celles de Romano Albesiano pour Aprilia, et en attendant celles des représentants de Suzuki, Yamaha, Ducati et Honda, voici l’intégralité des déclarations de Pit Beirer pour KTM.
Pour rappel, Pol Espargaro s’est classé 14e au championnat 2018 avec 51 points, tandis que son coéquipier Bradley Smith a terminé 18e avec 38 unités.
Pit Beirer : « cela a été une année difficile, mais nous ne nous attendions pas à une route facile quand nous sommes montés en MotoGP. Je dirais donc qu’il s’agissait simplement d’une année normale en MotoGP pour des rookies dans cette catégorie. Les choses se sont plutôt bien passées au début, puis nous avons apporté beaucoup de nouvelles pièces et quasiment une nouvelle moto au Sachsenring. Nous avons réglé la moto et nous étions premiers durant le warm up le dimanche matin, puis Pol a chuté durant la course. Il est revenu à Brno et il s’est blessé. Il est revenu à Aragon et il s’est blessé de nouveaux. Le même week-end au Sachsenring, Mika s’est aussi blessé. Nous avions alors trop de nouvelles pièces à essayer dans notre agenda et nous n’avons pas pu les mettre en piste, ce qui nous a empêché d’obtenir de meilleurs résultats. Donc globalement, je suis satisfait de la façon dont l’équipe travaille et nous n’avons simplement pas pu prouver sur la piste à quel niveau nous sommes maintenant. Je suis d’accord que l’année a été difficile, mais si vous avez une équipe aussi fantastique avec de très bons pilotes et qu’ils restent à la maison parce qu’ils sont blessés, vous ne pouvez pas performer. Si 2 de vos 3 pilotes sont blessés, vous n’êtes plus aux affaires. Je suis donc très impatient de faire la prochaine étape, et notre projet va s’agrandir avec plus de pilotes et un pilote d’essai qui arrive (ndlr : Dani Pedrosa, malheureusement blessé depuis). Je pense que nous n’aurons jamais à faire face à la même situation que celle que nous avions au milieu de saison, où nous étions globalement sans pilote. Je suis donc très impatient d’arriver à la prochaine étape ».
Vous aurez 4 motos sur la grille, ainsi que Johann Zarco…
« Quoi qu’il en soit, vous devez considérer ce projet comme un projet à long terme, donc il a toujours été clair que nous ne pouvions pas atteindre des choses complètement folles durant les 2 premières années. Donc nous sommes exactement sur la route où nous voulions être. Durant les 2 premières années, nous avons pu prouver que nous prenions les choses très sérieusement et que nous avions une très bonne équipe. La prochaine étape, c’est d’avoir des pilotes comme Johann qui nous a accordé sa confiance très tôt. Nous avons également Dani qui arrive en tant que pilote d’essais. Je pense donc que si nous ne travaillions pas de façon si professionnelle, il ne nous aurait pas accordé sa confiance. C’est donc déjà une première récompense. Mais ce qui a définitivement mis ce projet à notre format, c’est d’avoir le team Tech3, avec Hervé et toute son équipe et toute l’expérience qu’ils ont dans cette catégorie. Cela nous rendra plus forts, et nous devrons avancer à partir de là. Il est donc clair que le futur commencera mardi (premier jour des essais à Valence) ».
A quel point est-il important d’avoir un pilote comme Dani Pedrosa dans votre programme ? Et a-t-il été difficile de le convaincre ?
« Non. Nous sommes définitivement fiers d’avoir un pilote comme lui. Il vient de notre côté et apporte son expérience à notre projet. Certains de nos pilotes sont en ce moment dans une situation difficile mais ils sont venus dans notre projet avec une moto difficile où il fallait changer des pièces chaque semaine. Ils sont distraits de la compétition pure. Et maintenant, avec Dani mais aussi avec Johann, 2 pilotes de très haut niveau sur leur moto qui étaient également très bonnes, ce qu’ils nous diront nous apportera une vision nouvelle car nos pilotes sont déjà concentrés sur les bras oscillants A, B, C, les châssis D, E, F, etc. Je pense donc qu’ils pensent trop aux choses techniques car nous avons emprunté cette voie. Donc c’est vraiment très cool d’avoir ces gars, et avec Dani, cela a été une situation très facile et nous n’avons pas vraiment mis beaucoup de pression. Au début, il ne savait pas s’il voulait arrêter de courir ou non car il y avait un autre projet pour lui. Donc nous n’avons mis aucune pression supplémentaire mais il savait depuis le début que nous le voulions vraiment car il pouvait apporter une très grande valeur à notre projet en terme de développement pour le futur. Et je pense qu’il est toujours très bien pour un pilote qui arrête sa carrière de sentir qu’il est désiré, et pas seulement pour du marketing. Il a toujours le feu sacré et il veut un métier où il travaille, ce qui est définitivement quelque chose que nous pouvons lui donner ».
À suivre avec Davide Brivio pour Suzuki…
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