Comme chaque année à mi-saison, les représentants des six constructeurs impliqués en MotoGP sont invités à une conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes.
A Barcelone, Honda avec Takeo Yokoyama (HRC Technical Manager), Suzuki avec Ken Kawauchi (Team Suzuki Ecstar) et Aprilia avec Paolo Bonora (Aprilia Racing) se sont ainsi exprimés, alors que Yamaha, Ducati et KTM le feront au Mans.
Aujourd’hui, nous reportons les propos de Paolo Bonora, Aprilia Racing Track Manager, qui s’est plié à l’exercice, et ne nous demandez pas où était Romano Albesiano…
Paolo, il y avait beaucoup d’espoir concernant la nouvelle Aprilia RS-GP 2020 après les essais hivernaux, mais le MotoGP n’a jamais été aussi compétitif…
Paolo Bonora : « Vous avez tout à fait raison. Durant les tests hivernaux nous avons vu que notre RS-GP 2020 avait beaucoup progressé par rapport à la précédente. Malheureusement, nous avons eu initialement un problème en début de saison avec le moteur, concernant la fiabilité. Nous avons donc demandé aux autres constructeurs d’avoir la possibilité de changer les spécifications des pistons par rapport à ce qui avait été homologué. Et nous tenons à remercier les autres constructeurs pour cette autorisation. Pour le moment, nous travaillons très dur sur le moteur car nous avons vu lors des tests hivernaux que la moto était bonne en virage et en ce qui concerne sa maniabilité dans les changements de direction. Mais pour le moment, nous sommes encore un peu faible du côté du moteur, donc notre principale préoccupation est de travailler sur celui-ci. Bien sûr, c’est pour gagner en puissance, car il n’y en a jamais assez pour le pilote, mais nous travaillons aussi sur la convivialité du moteur, dans le sens où nous cherchons une meilleure connexion à l’ouverture des gaz pour procurer une confiance et une accélération maximale aux pilotes. Pour le moment, malheureusement, nous ne voyons pas en piste les améliorations que nous avons faites sur la moto, car nous n’avons qu’un pilote. Bien sûr, Bradley Smith est un bon pilote d’essai mais avoir Iannone sur la piste nous aurait procuré une situation différente. Nous peinons donc beaucoup car pour le moment nous avons seulement Aleix Espargaró qui attaque énormément pour pouvoir développer la moto. Nous cherchons également à faire progresser Bradley pour qu’il ait la même confiance que le pilote officiel en pilotant la moto. »
Le fait que Bradley participe aux courses et ne peut donc pas se consacrer exclusivement au développement vous limite-t-il également ?
« Absolument ! Vous avez tout à fait raison. Le Covid-19 rend assurément difficile le développement du moteur et de la moto pour chacun des constructeurs. Dans notre cas, nous essayons de faire autant de tests que nous le pouvons pendant la course, mais comme vous le savez, il est difficile d’effectuer un test durant la course sans faire perdre de la performance au pilote. Donc pour le moment, nous sommes concentrés sur le test team, mais avoir Bradley Smith impliqué dans les courses est une situation difficile pour nous. Nous essayons néanmoins de procéder à quelques essais avec Bradley durant les courses. »
Quelle est la part de responsabilité des performances entre le pilote, le team et la moto ?
« Je suis complètement d’accord avec les autres constructeurs : L’équilibre entre le team, le pilote et la moto est complètement égal. Nous devons assurément progresser dans chaque partie de notre travail. »
Crédit photo : MotoGP.com