Il est un adage qui dit que gouverner, c’est prévoir. Il semble avoir été oublié chez Honda qui, après avoir tant dansé sur les seuls succès de Marc Marquez s’est retrouvé fort dépourvu quand la grande blessure de l’icône fut venue. Et pourtant, Jack Miller, Franco Morbidelli et Joan Mir ont été un temps dans le giron HRC. Mais ils ont tous filés car sans perspectives assurées. Aujourd’hui, ils manquent cruellement …
Honda en MotoGP, c’est aujourd’hui le roi nu. Son meilleur servant Marc Marquez, qui a tant rapporté et à qui a été tout donné est indisponible car blessé et convalescent. Et il sera encore pour un moment. Le box Repsol Honda est vide au point qu’il faut partir à la chasser au vétéran Dovizioso. Car même Crutchlow a été imprudemment démobilisé dès le début de la saison 2020. Pour assurer le succès du premier budget aligné en MotoGP, la RC213V doit compter sur Nakagami, Alex Marquez et Stefan Bradl. Aucun n’a gagné en Grand Prix dans la catégorie. A l’instar de celui qui a été recruté soit Pol Espargaró, débauché de KTM et qui aura tout à découvrir de la Honda.
Comment en est-on arrivé là chez le premier constructeur mondial qui avait pourtant il n’y a pas si longtemps un vivier intéressant ? Mais ce dernier n’a pas été considéré et il a fini par se décourager, manquant de lumière et de perspectives dans l’ombre de Marc Marquez.
Une situation que ne manque pas de souligner celui qui était alors en lieu et place d’Alberto Puig. Il s’agit de Livio Suppo qui rappelle opportunément les faits : « lorsque j’étais encore chez Honda, j’ai parlé à Joan Mir. Nous pensions, avec Nakamoto, qu’il pourrait être l’héritier de Dani Pedrosa » se souvient Suppo. Ce dernier ajoute, de façon assassine : « après mon départ, et pour autant que je sache, les négociations se sont poursuivies, mais Puig a dit à Mir que s’il signait avec Honda, il n’aurait aucune garantie sur l’équipe. Joan voulait une équipe d’usine et a donc préféré le team Suzuki à une équipe satellite Honda ».
Avec des si, Honda …
Partant de là, Livio Suppo déroule sur GPOne son idée de qu’aurait dû être la bonne gestion Honda : « s’ils avaient pris Mir au lieu de Lorenzo, ils se seraient battus pour le titre et auraient assuré leur avenir. Pour cet avenir, ils essaient Alex Marquez, mais c’est par hasard car uniquement parce que Lorenzo a pris sa retraite ».
L’Italien, en fin de démonstration porte le coup de grâce : « c’est Nakamoto et moi qui avons promu Jack Miller du Moto3 vers le MotoGP. En plus de tout ça, il y a aussi l’erreur Morbidelli que j’avais mis en place chez Marc VDS. Mais les Japonais n’ont jamais voulu croire en son potentiel ». Ce qui fait tout de même beaucoup d‘occasions manquées que personne n’aurait jamais relevé si Marc Marquez continuait à enfiler victoires et titres comme d’autres les perles.