MotoGP, Autriche J2, Pol Espargaró (GASGAS/Q16 S6) connait bien son monde : « Stefan Pierer, c’est un requin »

Avant de se lancer dans la folle et éprouvante journée du samedi qu’a été celle de Pol Espargaró au Grand Prix d’Autriche, il faut impérativement rappeler d’où il vient. Après son terrible accident à Portimao le 24 mars dernier, le pilote d’usine GASGAS Tech3 a subi trois fractures des vertèbres dorsales et deux fractures des vertèbres thoraciques, ainsi qu’une mâchoire cassée, une main cassée et un poumon contusionné. Last but not least, qualifié treizième, il a dû reculer de trois places sur la grille pour avoir gêné Marc Marquez en piste. Et le voilà sixième de la course Sprint disputé sur le Red Bull Ring …

« Je suis plutôt content ». C’est avec ce commentaire désarmant que Pol Espargaró commence son bilan de ce qui a peut-être été la course de sa vie, et aussi la démonstration qu’il ne fallait pas l’enterrer trop vite du côté de Mattighofen. Mais de ça, on va en reparler plus loin. Avant ça, il faut écouter cet authentique champion à l’arrivée d’une compétition qui demande toujours l’impossible à ses compétiteurs : « j’ai dit à mon équipe avant le départ : ‘Ce sera ma course aujourd’hui !’ Parce que j’ai fait de mon mieux pour ce Sprint hier et aujourd’hui lors de la troisième séance d’essais. Je sais que la plupart des points sont distribués le dimanche. Mais en même temps, la course de demain durera 28 tours. Et je sens en ce moment que je suis encore trop faible pour cette distance. Mais je soupçonnais que je pouvais être compétitif sur les 14 tours de samedi. Après le drapeau à damier, j’étais encore brisé ».

« C’est dommage que je n’aie pas réussi une bonne Q1. Ce n’était pas si mal, mais avec mon temps idéal, j’aurais fait Q2. Dans ces situations stressantes, je ne peux pas entrer dans le vif du sujet car mon corps meurtri ne réagit pas aussi vite qu’avant l’accident de Portimão. Il faudra un certain temps pour que les muscles fonctionnent à nouveau de manière optimale. À certains endroits, je manque encore de force, en particulier dans la région du cou », a déclaré Pol sur Speedweek, qui a terminé troisième en Q1.

Puis il termine sur son état général : « ma récupération prendra du temps, mais au moins je peux à nouveau participer à des courses et m’améliorer au prochain Grand Prix ». Devant un tel phénomène, on s’incline.

Pol Espargaró : « je comprends pourquoi Aleix dit ça, parce que c’est mon frère. Il m’aime … ».

Mais d’autres le contestent. Et dans ses propres rangs, côté orange, pas en rouge … Une situation qui a excédé son frère Aleix dont les propos sans filtre lui sont bien sûr parvenus. Et il les développe, montrant ainsi toute sa lucidité sur le milieu dans lequel il évolue : « je comprends pourquoi Aleix dit ça, parce que c’est mon frère. Il m’aime … ». Cependant … « J’ai un contrat avec Pierer Mobility pour 2024. Mais dès qu’on n’est pas là et qu’on n’est pas performant, il y a beaucoup de jeunes talents, des pilotes qui veulent voler votre guidon et sauter sur votre moto. Cela fait partie du deal et c’est normal ».

Il ajoute : « ce n’est pas un problème. J’ai dû faire face à ces réalités toute ma vie. Je suis dans le monde des GP depuis 15 ans. Je comprends toutes les positions et opinions, surtout dans un environnement concurrentiel. Et j’en suis convaincu : c’est comme ça que ça doit être ! Parce que les spectateurs veulent voir les meilleurs pilotes du monde », a expliqué Pol Espargaró.

Puis il précise : « Stefan Pierer, c’est un requin. Il veut les meilleurs gars sur ses motos, je le comprends parfaitement. Je vais certainement m’efforcer d’être le meilleur possible. Malgré mes limites de santé, je vais fournir un effort. J’ai un contrat de deux ans. Néanmoins, je ferai de mon mieux – comme aujourd’hui. Le GP de Misano arrive bientôt. C’est une piste sur laquelle je suis très bon. J’y suis très, très vite. Je vais tout faire pour y arriver en bonne position » termine-t-il. Respect …

Autriche, résultat de la course Sprint : 

Crédit classement motgp.com

Autriche : grille de départ