Lors des deux rendez-vous en Autriche, Takahiro Sumi (Yamaha MotoGP Group leader), Davide Barana (Ducati Corse Technical Director), Takeo Yokoyama (HRC Technical Manager), Ken Kawauchi (Team Suzuki Ecstar Technical Manager), Wolfgang Felber (KTM Head of Chassis Development) et Romano Albesiano (Aprilia Racing Technical Manager) ont donc fait le point face à la presse.
Après ceux de Romano Albesiano, Responsable technique Aprilia Racing, voici les propos de Takahiro Sumi, le Yamaha MotoGP Group leader qui a remplacé Kouiji Tsuya en 2019. Mais que ce soit dû au stress d’un tel exercice ou à une volonté délibérée, l’homme reste généralement fidèle à son attitude de donner les réponses les moins précises possibles. Dommage pour nous…
Comme d’habitude, nous reportons en intégralité et sans aucune mise en forme les propos de l’intéressé tenus dans une téléconférence diffusée sur le site officiel MotoGP.com.
Yamaha a remporté cinq des neuf premières courses et mène le championnat. En considérant que le développement des moteurs est gelé, Yamaha a beaucoup progressé cette année : A quel point êtes-vous heureux de cela ?
Takahiro Sumi : « Bien sûr, nous sommes heureux ! Nous sommes devant à la mi-saison mais, plus que cela, c’est juste un point de passage pour nous. Nous sommes heureux car nous confirmons que la direction et les actions que nous avons menées depuis les deux dernières années jusqu’à maintenant sont correctes. Donc nous concentrons juste notre développement comme nous l’avons planifiée et sans la moindre confusion : C’est la plus grande chose positive ! »
De quoi êtes-vous le plus fier jusqu’à présent cette
année en terme de développement ?
« Bien sûr, nous
avons travaillé sur tous les domaines par rapport à la saison de
l’année dernière : Moteur, châssis et aérodynamique. Mais le point
principal que nous avons amélioré depuis l’année dernière est le
châssis. En particulier, Fabio obtient plus de feeling sur la moto
et il peut davantage pousser jusqu’à la limite. Cela peut être une
des causes de ses bonnes performances. »
Pouvez-vous expliquer ce qui s’est passé pour Maverick
Viñales entre l’Allemagne et la Hollande, où il est passé de la
dernière place à la deuxième position avec la même moto
?
« Il n’est pas très facile de séparer un seul
élément. Pour Maverick, nous avons vu dans le passé que ses
performances changeaient suivant les conditions. Nous essayons donc
toujours de trouver les meilleurs réglages en fonction de la
température. Parfois, il n’est pas dans les points et il perd plus
que les autres. Cela veut dire que la combinaison des réglages de
la moto et les caractéristiques du pilote est la principale
explication. »
Pensez-vous que Ramon Forcada sera dans le box Yamaha
l’année prochaine ?
« Je ne suis pas certain de la
composition de l’organisation du travail pour l’année prochaine,
donc nous ne pouvons rien dire, mais son expérience nous aide
toujours, même s’il est dans le team satellite. Nous sommes donc
heureux de travailler avec lui. »
Pensez-vous que Yamaha puisse rétablir la relation avec
Maverick ?
« Concernant le futur de Maverick ?
Jusqu’à présent, les esprits de chacun se sont calmés donc nous
nous concentrons seulement pour cette saison avec notre meilleur
soutien pour essayer qu’il soit rapide et qu’il prenne du plaisir à
piloter notre M1 jusqu’à la fin de l’année. C’est notre seul
objectif. »
Comment voyez-vous l’évolution du règlement technique
pour la prochaine période de cinq ans du MotoGP, à partir de 2027
?
« Pour Yamaha, il toujours bon pour la
performance des motos d’avoir un règlement stable, mais la
situation globale actuelle pour aller vers une neutralité carbone.
Je n’en suis pas certain mais je pense qu’en tant qu’industrie nous
devons considérer le futur avec un équilibre entre la performance,
le spectacle et l’environnement. Actuellement, les motos (de
course) ne sont pas tellement concernées par cela mais il est temps
d’y penser. »
La crise sanitaire a maintenant plus d’une année et
demie : A quel point cela a-t-il affecté le développement
?
« Pour Yamaha, et pas seulement pour Yamaha, la
situation liée au Covid-19 reste difficile pour nous, mais nous
avons un peu plus appris par rapport à l’année dernière. C’est un
grand regret, mais nous n’avons pas pu avoir l’avantage de réaliser
des tests en Europe avec Jorge Lorenzo l’année dernière. Mais
maintenant, nous essayons de mieux faire en réalisant des tests
en-dehors du Japon avec Cal Crutchlow. Nous l’avons déjà fait
quelques fois et nous avons maintenant un plan afin d’en faire plus
en Europe cette année. Le principal objectif est de développer
notre moto de l’année prochaine, ce qui est difficile. C’est
toujours difficile mais nous avons maintenant plus de connaissances
pour gérer la situation et nous avons donc progressé par rapport à
l’année dernière. »
Pensez-vous que le développement doit être encore figé
l’année prochaine ?
« La réglementation sur
le gel des moteurs sera terminé l’année prochaine, donc c’est à
nouveau ouvert. Maintenant que nous sommes en lutte pour le titre,
nous ne pouvons pas choisir un point particulier et nous devons
faire de notre mieux dans tous les domaines. »
Le travail sur l’essence est-il important pour le
développement de la performance ?
« L’essence
est un des éléments de développement en collaboration avec notre
fournisseur. Nous essayons, et nous pouvons jusqu’à présent trouver
quelque chose sur certains points, mais nous ne savons pas pour le
futur. Pour le moment, les conditions sont stables mais nous
devrons davantage voir ce domaine pour le futur. »