Si Aleix Espargaró veut montrer qu’il a fait d’énormes progrès et que son Aprilia a effectivement fait un bon en avant, il n’y aura pas mieux que ce week-end pour le démontrer sur un Red Bull Ring qui est sa bête noire. Son meilleur résultat y est en effet une dixième place conquise l’an passé. Par ailleurs, il arrive en souffrant encore de son talon droit fracturé à Silverstone, tandis qu’il avoue ne pas aimer une pluie qui s’invitera à l’occasion dans ce Grand Prix d’Autriche. Clairement, s’il se sort bien de ce piège en Styrie, il se sera révélé encore un peu plus comme un vrai candidat au titre mondial…
Un statut qui ne convainc pas tout le monde malgré le fait qu’il pointe second au championnat, à 22 points du leader Fabio Quartararo. L’Espagnol à l’Aprilia est toujours revenu avec des points au terme des 12 courses déjà disputées cette saison. Et pourtant, il y a comme un doute que le frère ainé de Pol écarte d’un revers de main en mentionnant : « à la fin de l’année à Valence on verra qui était le rival à craindre ».
En attendant ce final en novembre, nous voici en Autriche. Comment va Aleix après sa violente chute à Silverstone, à 186 km/h, ce qui lui a fait subir 23 G de décélération ? « Je me sens vraiment bien. J’ai bien récupéré ces dix derniers jours », a déclaré le pilote Aprilia. « Quand je cours, ça fait encore un peu mal. Heureusement, je n’ai pas à marcher car j’ai une moto à piloter. Je pense que ça ira ». Mais ce qu’il regrette surtout, c’est ça : « c’était très ennuyeux à Silverstone. A Assen et aussi à Silverstone, je me sentais assez fort pour me battre pour la victoire, mais je n’ai pas pu terminer les deux courses sur le podium. J’ai hâte d’être en piste vendredi pour pouvoir me battre devant ».
L’Espagnol semble donc assez sûr de pouvoir montrer un nouveau visage à Spielberg : « la RS-GP 2022 s’est beaucoup améliorée, notamment au niveau de l’aérodynamisme. Les performances de notre moteur se sont également améliorées, la moto tourne plus vite. Cette piste est le plus grand défi pour le moteur. La moto est nettement meilleure que les modèles du passé, il fonctionne beaucoup plus efficacement. Je pense que la piste nous conviendra ».
Aleix Espargaró : « le niveau de la moto sous la pluie est plus élevé que le mien sur l’eau«
Sur ce progrès, il mentionne : « il nous a fallu beaucoup de temps pour atteindre le niveau de Honda et Yamaha, Suzuki et Ducati. Mais on peut enfin dire qu’Aprilia est arrivée à égalité avec les meilleures motos du monde. Il devrait être plus facile pour nous de maintenir ce niveau que la route cahoteuse pour y arriver ». Il ajoute : « je crois très fort au potentiel des ingénieurs de Noale car ils ne s’arrêtent jamais de travailler. Je suis très confiant pour l’avenir. Je ne suis pas stupide au point de dire que les concessions ne nous ont pas aidés. Je fais confiance aux ingénieurs de Noale. J’ai eu une réunion d’une heure avec l’équipe et Savadori va tester beaucoup de pièces, j’ai toute confiance en Aprilia ».
Mais Aleix Espargaró sait aussi qu’il va devoir sur lui-même, et notamment sur un aspect qu’il va rencontrer dès ce week-end et en fin de saison… « Il va falloir faire face à la pluie. Idem au Japon aussi. Il y a généralement deux courses, plus ou moins, par saison dans l’eau » a expliqué Aleix. « La moto ne s’en sort pas mal sous la pluie. Le niveau de la moto sous la pluie est plus élevé que le mien sur l’eau, je dois m’améliorer », a conclu le deuxième du championnat MotoGP, reconnaissant ainsi l’une de ses faiblesses…