Voilà un nouveau fait de course qui ne va pas arranger la côte de popularité de la direction de course. Celle-ci a été dans la tourmente dans l’affaire de l’accrochage entre Zarco et Morbidelli durant la semaine qui a suivi le week-end des faits. Sa décision n’a pas fait l’unanimité. Voici maintenant l’histoire de la troisième place du Grand de Styrie de Pol Espargaró. Conquise devant Mir en revenant sur la piste après avoir roulé sur la partie interdite…
Certains l’avaient déjà mentionné, et on va finir par le croire. Selon qui qui vous êtes et ce que vous représentez, les officiels vont avoir une approche du règlement à géométrie variable. Pourtant, tant en Moto3 qu’en Moto2, on a vu que rouler en dehors du circuit, c’était la sanction immédiate. Jorge Martin l’a appris à ses dépens en arrivant en vainqueur seulement moral dans le parc fermé de la course de Moto2 ce dimanche.
En MotoGP, on a vu un final ébouriffant avec notamment un Pol Espargaró sortant des limites du circuit et revenant devant la roue de la Suzuki de Joan Mir pour sauver la troisième place. Mais là, aucun émoi n’a transpiré de la direction de course. Ce qui fâche tout rouge le team manager de l’équipe bleue Suzuki Davide Brivio : « je ne comprends pas ce que fait la direction de course, Pol Espargarò a dépassé les limites de la piste et n’a pas été pénalisé. Il est sur une KTM, sponsorisée par Red Bull, en Autriche. Ils trouveront quelque chose » lâche l’Italien, ajoutant ainsi au climat de plus en plus lourd qui pèse dans le paddock.
Sur Sky Sport, Davide Brivio s’étrangle : « il existe un règlement très clair, qui stipule que si un pilote sort de la piste au dernier tour, il est pénalisé, on lui retire une position. C’est arrivé en Moto3, c’est arrivé en Moto2. Nous sommes en Autriche chez Red Bull, il y a une KTM qui a dépassé la limite et… je ne sais pas, j’ai un peu de mal à comprendre. Injustement, nous ne sommes pas montés sur le podium, car s’il y a des règles, elles doivent être appliquées ».
« A cause de cette situation Covid, il n’est pas possible de se rendre en personne à la Direction de Course, vous ne pouvez communiquer que par e-mail et évidemment je l’ai signalé. J’attends une réponse de leur part, mais voyez ce qui s’est passé entre Martin et Bezzecchi, ou Vietti, la semaine dernière. Des choses de ce genre se produisent et plusieurs d’entre elles se sont déjà produites et, en général, la décision est prise immédiatement. Ce retard m’inquiète ici et me fait réfléchir. Je voudrais comprendre pour quelles raisons la règle s’applique parfois oui et parfois non ».
« Tout le monde doit respecter la règle, un point c’est tout »
« Une excuse pour ne pas déclasser Pol Espargarò sera sûrement trouvée, mais la règle est claire. Celui qui sort avec les deux roues hors de la piste est pénalisé. Mir a été pénalisé au premier départ parce qu’il est sorti au premier virage et a dû abandonner une position. Il l’a fait, c’est une règle et nous l’avons appliquée. Je n’aime pas cette règle de limite de piste, mais elle est là. C’est pourquoi je parle d’objectivité ou de subjectivité, tout le monde doit la respecter, un point c’est tout ».
On pourrait arguer que Pol Espargarò n’avait pas la place d’être à l’intérieur de la piste parce que Miller était là… « C’est arrivé parfois, ils vont certainement se cacher derrière l’interprétation des règles et vous ne pouvez pas aller de l’avant avec les interprétations. Le problème est que lorsque la règle est interprétable, on ne cesse de se disputer. Si on parle d’une règle, c’est une règle » martèle Davide Brivio.
Il termine : « nous n’avons pas déposé de plainte, nous avons seulement fait un rapport à la Direction des courses jusqu’à présent. Nous menions une course que nous aurions pu gagner. Puis vient le drapeau rouge, et c’est bien. Mais que l’on se moque ainsi de nous, nous ne voulons pas accepter cela ». Ambiance…
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