Les auditions ont eu lieu et c’est maintenant aux commissaires de trancher. Entre Morbidelli et Zarco au sujet de leur accident du week-end dernier qui en a effrayé plus d’un, et non des moindres, les conclusions vont arriver. Pour Johann Zarco, il n’y a pas lieu à d’éventuelles sanctions. Mais pour la partie adverse qu’est Franco Morbidelli, il en va tout autrement. Voici son point de vue…
Ce jeudi, tout a tourné autour d’un grand sujet : les auditions devant le Collège des Commissaires FIM MotoGP. « J’ai parlé aux commissaires et ils avaient des angles de caméra différents sur l’incident. Nous avons donc pu regarder l’incident sous un angle différent, et je dois dire que c’est encore pire de ce point de vue. Heureusement, tout s’est bien passé », soupire l’Italien de 25 ans. « Nous l’avons vu sous un angle différent, où la sortie du virage 1 est clairement visible, puis l’entrée du virage 2 et ce qui s’est passé aux virages 2 et 3 en conséquence. Une vue à 45 degrés de l’accident. C’était alors plus clair et pire », a-t-il affirmé.
Dimanche, le pilote Petronas Yamaha a eu des mots durs avec ses collègues italiens de « Sky Sport »: Zarco était un «mezzo assassino», c’est-à-dire un «demi-meurtrier». Avec un peu de distance, Morbidelli s’exprime plus calmement : « avant qu’on me demande : je suis désolé, comme j’ai appelé Johann après la course. C’était une déclaration trop dure. Mais il n’en reste pas moins que Johann a commis une erreur et que son erreur ou son action aurait pu être bien pire. Mais cela reste une erreur. Je ne peux pas voir à l’intérieur de sa tête et je ne peux pas juger ce qui lui est passé par la tête. Je ne peux que juger de ses actions ».
Pour Morbidelli, Zarco avait tout faux
Alors qu’est-ce que Zarco a fait de mal du point de vue de Morbidelli ? « Il a clairement choisi une ligne étrange que personne d’autre n’a parcourue une seule fois pendant tout le week-end. Une ligne super serrée dans le virage 2, juste pour rattraper le terrain et me dépasser. Il n’a probablement pensé à la phase de freinage que plus tard. Le problème était qu’il ne m’avait pas complètement dépassé il est quand même venu bien après le virage. Nous n’avons pas pu éviter la collision, je n’ai pas pu l’éviter car je ne pouvais pas aller plus loin vers la droite. Je n’aurais pu aller nulle part ailleurs non plus : je ne pouvais pas aller plus loin car il n’y avait pas de place. Et je ne pouvais pas aller plus loin, sinon j’aurais touché l’herbe. Il est venu sur ma ligne, je ne pouvais plus rien faire ».
Le team Esponsorama Racing a signalé que Zarco avait freiné deux mètres plus tard dans ce tour que dans les tours précédents. Cela expliquerait la ligne. « Au moment où je touche Johann, je freine sur 50 mètres. Le problème était que Johann a changé sa ligne d’une manière super contre nature et ne m’a laissé aucun espace. Mettre en jeu le fait qu’il a freiné deux mètres plus tard n’a pas d’importance. Parce que la ligne était fausse, l’approche de la courbe était fausse, la manœuvre de dépassement était fausse et la ligne à la sortie était fausse ».
A la fin de sa démonstration Franco Morbidelli termine : « Je ne pense pas qu’ils ne le puniront pas. Nous verrons ». Déjà, on rappellera que pour des raisons de délais médicaux, Johann Zarco ne participera à la journée du vendredi du Grand Prix de Styrie… Pendant ce temps, de nouvelles protections ont été posées.