Ce dimanche 16 octobre 2022, Marc Marquez a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Phillip Island au terme du Grand Prix d’Australie.
C’est un pilote enchanté de sa course qui s’est présenté en conférence de presse…
Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.
Marc Márquez : « Tout d’abord, je suis vraiment
heureux de ce podium. Cela signifie beaucoup pour moi, cela
signifie beaucoup pour les gens qui m’ont aidé dans cette saison
difficile, et pour tous les médecins, pour tous les physios avec
lesquels je travaille. Nous sommes de mieux en mieux, et même Honda
travaille dur. Rien n’a été gagné maintenant, mais ils travaillent
vraiment dur pour 2023. Oui, ce podium signifie beaucoup ; Il
signifie beaucoup pour garder la motivation, pour leur montrer que
ce pilote qui peut gagner six titres avec Honda est là. Ils ont
toujours beaucoup cru en moi, et aujourd’hui, pour choisir le pneu
arrière tendre, c’était ma décision. Ils étaient contre, mais j’ai
dit » les gars, je prends le pari et j’en prends la
responsabilité.
– Mais tu est le seul sur la grille !
– Peu importe ! C’est la seule façon d’être là avec cette
Honda, car avec l’autre pneu je sais ce que sera le problème !
«
Donc oui, j’ai géré la course d’une bonne façon et j’ai attendu
jusqu’à la fin avant d’attaquer. Malheureusement, j’avais planifié
d’être en deuxième position mais je n’ai pas pu. Dans le dernier
tour, j’ai beaucoup attaqué, Rins a très bien défendu, et quand le
pilote devant vous défend bien, vous ne pouvez rien faire. Dans le
dernier virage, j’ai essayé différentes choses en passant la
cinquième vitesse au milieu, simplement pour voir, mais c’était
aussi une erreur. Mais je suis heureux ! Heureux de comment se
termine week-end et heureux de notre performance durant tout le
week-end. »
Quel était le plan pour le dernier tour ?
« Je savais que dans le virage 2, ce n’était pas possible de
doubler Alex, car je l’avais doublé à de nombreuses reprises dans
ce virage et je savais donc qu’il allait très bien défendre, mais
quand j’ai vu que Pecco était là, j’ai dit » il ne s’y attend
pas « , donc j’ai foncé. Puis, quand j’ai vu ça, un des
problèmes de notre moto est le freinage en bout de ligne droite, et
au virage 4, si vous n’êtes pas super clair, le problème est que si
vous avez des secousses, comme par exemple l’erreur de mon frère,
si vous avez des secousses avec cette Honda vous ne pouvez pas vous
arrêter, vous ne pouvez pas encaisser le problème, et c’était trop
risqué. Je me suis dit alors que j’allais essayer entre le virage
11 et le virage 12, mais il l’a bien pris avec une bonne
accélération. Mais c’était une course amusante, ce qui est le plus
important, et j’espère que les fans ont aussi apprécié. »
Quelle était la dernière fois où vous êtes autant amusé
?
« La dernière course où je me suis amusé était en 2020 à Jerez.
Cette course était l’une des meilleures courses de ma carrière et,
la fin de cette course n’était pas la meilleure, mais c’était l’une
des meilleures en termes de performance, et j’ai pris beaucoup de
plaisir. Aujourd’hui, j’ai encore pris du plaisir, mais il faut
être réaliste : c’est un circuit à gauche, le rythme était
super lent et… Je n’ai pas trop poussé dans les 10 ou 15 premiers
tours et j’ai géré le pneu arrière et aussi ma condition physique.
En Malaisie, nous aurons à nouveau des difficultés mais je pense
qu’à Valence, nous aurons une autre opportunité d’être proche du
sommet. Nous verrons bien, mais nous aurons un hiver important si
nous voulons nous battre pour le titre en 2023. »
C’est la première fois où tous les pilotes du podium
boivent dans leurs bottes : quel goût cela avait-il après 27
tours ?
« Le goût ? L’alcool a le même effet (rires) ! Parce que j’ai pas
mal bu là-bas, mais maintenant je redescends. C’est bien, car au
final c’est ce que les fans apprécient : toutes ces choses, les
célébrations, la façon de profiter avec eux et de partager ces
moments. Si nous voulons faire grandir le MotoGP, nous devons le
faire et cela vient de l’intérieur, et quand vous les voyez
sourire, vous donnez tout. »
Vous avez dit que le rythme était lent : c’était
parfait pour vous jusque dans les 10 derniers tours…
« Oui, au début le rythme était très lent, et pour moi »
bienvenue ! « . C’était mon rêve ! Bien sûr, pour gérer
le pneu arrière, c’était une bonne chose. Les choses sont devenues
plus difficiles quand Bezzecchi était derrière Pecco, parce
qu’alors c’était très compliqué, car nous avons commencé à nous
battre avec Martin et Alex. À ce moment de la course, c’est
vrai qe mon intention était d’augmenter un peu le rythme, mais vu
la façon dont j’ai fait les derniers tours, je n’en avais pas
davantage. Donc c’est vrai que pour moi c’était une bonne
course.
Vous voulez un rythme rapide et pas de dépassement ? Qu’est-ce que
vous voulez ? C’est mieux d’avoir un rythme lent et beaucoup de
dépassements ! Vous appréciez plus, non ? Donc moi aussi (rires) !
»
Vous avez beaucoup plus partagé cette deuxième place
avec les fans cette année qu’il y a trois ans votre victoire sur le
podium où vous étiez brut. Est-ce ce que vous avez vécu qui vous
rend plus proche d’eux ?
« Je me sens toujours bien. Je n’étais pas le gars qui arrête
d’être brut, comme vous dites. J’essaie simplement de faire mon
travail sur la piste et je pense que tout le monde a pris du
plaisir aujourd’hui, que tout le monde a apprécié la course, et
c’est le plus important. Je continue comme ça, beaucoup de
choses sont arrivées ces dernières années, en particulier à moi, et
aussi au monde. Le plus important, c’est que je devienne,
petit à petit, plus fort. Et si je deviens plus fort et plus
rapide, les fans prendront du plaisir devant la
télévision. Car comme cela, il y aura un gars fort de plus, et
avec des dépassements. C’est vrai qu’à l’avenir je dois continuer à
travailler pour être compétitif sur tous les circuits, mais je me
sens bien et j’ai un fort caractère. Comme preuve de mon fort
caractère, j’ai été le seul avec le pneu tendre à l’arrière. Quand
je crois quelque chose, j’y vais ! »
Pourquoi est-il si facile de doubler sur ce circuit
?
« Je pense que c’est facile parce que, comme nous l’avons dit,
c’est vrai qu’ici l’aspiration influe beaucoup, et je l’ai déjà dit
hier après les qualifications, quand je poursuis Pecco je peux
améliorer de beaucoup de dixièmes. Par exemple si vous suivez
quelqu’un sur un autre circuit où vous devez freiner la moto, vous
perdez parfois même du temps. Mais ici, on peut de rythme lent,
mais le gars qui est en tête du groupe garde la responsabilité, et
c’est plus dur et plus difficile. Pecoo a fait la course qu’il
devait faire. Si vous êtes au milieu du groupe, c’est plus risqué
car, comme nous l’avons vu, il y a beaucoup de dépassements et il
était très facile de toucher quelqu’un au virage 4. J’ai presque
touché Bezzecchi et on a fait quelques beaux dépassements avec
Rins. Mais oui, quand vous avez un rythme plus lent, et quand
l’aspiration est très importante et que vous devez gérer les pneus,
alors la course devient plus ouverte dans tous ses aspects. »
Vous dîtes que vous avez dû utiliser le pneu arrière
tendre car celui-ci gommait certains défauts de votre moto.
Pouvez-vous préciser lesquels ?
« C’est étrange, car normalement avec la Honda on va toujours dans
la direction opposée, mais parfois vous devez faire un pari, car
j’avais prévu ce qui allait se passer si on choisissait la même
option que les autres : je n’aurais eu aucune chance pendant la
course ! Pol a choisi le pneu arrière dur. Il était rapide
vendredi, il était rapide hier sur un seul tour, mais pendant la
course il était trop loin, et je crois que c’était à cause du pneu.
Au final, bien sûr nous améliorons Honda mais c’est la même base
que nous avons utilisée toute l’année, et c’est difficile d’être
avec les autres… vous devez avoir un extra ! Aujourd’hui, j’ai
essayé d’utiliser mon expérience pour choisir le pneu arrière, car
j’avais prévu le rythme de course allais être lent. C’était un peu
un pari, mais j’avais prévu ça et au final c’était la bonne
décision. »
Avez-vous un conseil à donner à Alex Rins qui rejoindra
la famille Honda l’année prochaine ?
« Je ne donnerai aucun conseil ! Ce sera un autre adversaire
(rires). C’est bien que ceux qui rejoignent Honda soient, l’un
champion du monde (Joan Mir) et (l’autre) un pilote qui gagne des
courses avec un autre constructeur. Donc comme ça, nous
verrons exactement le niveau. Je travaille très dur pour améliorer
le projet 2023, ensemble avec Honda et ils travaillent vraiment
très dur aussi. Donc oui, je ne dis pas que je lui souhaite le
meilleur. Non ! Allons-y et nous verrons bien. C’est un autre
adversaire. Sinon ce serait faux. »
Résultats du Grand Prix MotoGP d’Australie :
Crédit classement : MotoGP.com