Aleix Espargaró a laissé passer une nouvelle chance de reprendre l’offensive dans un championnat dont il a conscience à présent qu’il lui glisse entre les doigts. Et c’est d’autant plus frustrant que la faute en revient à la technique. A Phillip Island, l’électronique de la RS-GP a ainsi encore fait des siennes l’impactant en fin de course mais handicapant aussi fortement son équipier Maverick Viñales qui a sombré dans le classement. A l’heure du bilan, le troisième au classement général avec 27 points de retard sur le nouveau leader Bagnaia avait du mal à contenir sa colère…
Aleix Espargaró n’a terminé qu’à 4,5s du vainqueur inattendu de ce Grand Prix d’Australie soit Alex Rins sur la Suzuki que l’on regrettera, mais cet écart, à Phillip Island, dans le MotoGP d’aujourd’hui, équivaut carrément à une neuvième place… Les sept premiers de cette 18è manche de cette épique saison ont franchi la ligne d’arrivée regroupés en une seule seconde après 27 tours de combat, et c’est un nouveau record en termes d’écart dans la catégorie.
Au vu de la valeur de la compétition, le moindre souci peut tourner au drame, et Aleix Espargaró en a connu encore un sur son Aprilia. Il explique : « j’étais rapide et j’ai failli faire le tour le plus rapide en course » commence-t-il. « Dès le départ, j’ai essayé de protéger les pneus en freinant plus agressivement et en guidant davantage la moto avec la roue avant. Mais apparemment ce n’était pas assez, je ne sais pas ce qui s’est passé à la fin. Habituellement, le pneu se dégrade d’une demi-seconde à la fin, mais parfois c’était plus d’une seconde. J’aurais pu me battre pour la victoire en fonction du rythme. Malheureusement, je n’ai rien pu faire dans les derniers tours ».
Aleix Espargaró : « si la moto ne fonctionne pas correctement – et ça fait trois fois cette année – alors ça me met en colère »
Il raconte ainsi son calvaire : « la moto n’avançait plus à l’accélération pendant les huit derniers tours. Malgré beaucoup d’antipatinage, je n’ai fait aucun progrès. J’ai changé le mappage et tout essayé mais je n’ai rien pu faire. Il semble que ce soit un problème électronique. C’était très frustrant. Le contrôle de traction n’arrêtait pas de couper la puissance. Je ne le comprends tout simplement pas. Nous faisons trop d’erreurs et quand vous avez en face un package comme Pecco et Ducati, vous ne pouvez pas vous le permettre ».
Comme l’Espagnol l’a expliqué après la course, son coéquipier Maverick Viñales était en proie aux mêmes problèmes. Il n’a terminé qu’à la 17e place, à plus de 22 secondes de retard. « Nous ne pouvions rien y faire et nous avons pris du retard, impuissants. Si vous n’êtes tout simplement pas compétitif, comme je l’étais à Misano ou Spielberg, alors je peux vivre avec cela. Mais si la moto ne fonctionne pas correctement – et ça fait trois fois cette année – alors ça me met en colère ».
Et maintenant, quid du championnat ? Le pilote de 33 ans, à deux courses de la fin de la saison, compte désormais 27 points de retard sur Bagnaia en tête du classement et un passif de 13 unités sur Quartararo… « Difficile. Lors des trois dernières courses, nous avons montré qu’avec l’équipe, nous n’étions pas capables de nous battre pour le titre » lâche-t-il, lapidaire. « Nous avons perdu beaucoup de points, nous n’avons obtenu que douze points lors des trois dernières courses. Ce n’est pas suffisant pour le combat pour le titre. Même si c’est encore théoriquement possible ».
Aleix Espargaró termine : « mathématiquement, nous sommes vivants. Je vais tout donner jusqu’au bout. Mais aujourd’hui, je suis énervé. J’ai le sentiment que nous ne sommes pas au niveau pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs à chaque course. Nous laissons ce titre mondial s’éclipser ».
MotoGP Australie Course : classement
Crédit classement motogp.com
