Franco Morbidelli a mieux terminé son Grand Prix des Amériques qu’il ne l’avait commencé. Il était attendu au tournant après une solide prestation argentine qu’on ne lui connaissait plus depuis quasiment deux saisons, et son entame à Austin a d’abord déçu. A nouveau dans la seconde partie du peloton le vendredi et le samedi, il a su tout de même tirer parti des circonstances pour ramener les points de la huitième place, au terme de la course principale du dimanche. Avec seulement treize pilotes à l’arrivée, il fallait d’abord survivre dans cette épreuve texane et l’officiel Yamaha a su le faire, sauvant ainsi l’essentiel.
Franco Morbidelli avait dominé son équipier Fabio Quartararo lors du dernier Grand Prix d’Argentine, mais les choses ont retrouvé leur ordre connu chez Yamaha depuis déjà plusieurs mois au Texas. L’italo-brésilien a de nouveau inquiété dans un contexte où il doit absolument convaincre à chaque instant ses employeurs qui ont une réflexion poussée sur sa succession à la fin de cette année. Reste que Morbidelli a su sortir son épingle du jeu lors du Grand Prix proprement dit en passant la ligne d’arrivée d’Austin à la huitième place.
Un résultat acquis avec cette stratégie assumée : « j’ai tout de suite réussi à être agressif, même si les sensations sur la moto n’étaient pas aussi parfaites que je l’aurais souhaité, surtout à l’avant » raconte Morbidelli. « Avoir vu autant de pilotes chuter devant moi ne m’a pas aidé, et peut-être de peur de chuter, moi aussi je me suis épargné plus que je n’aurais dû. Dans l’état actuel des choses, il valait mieux limiter les risques avec une huitième place que de ne pas terminer la course du tout ».
Franco Morbidelli : « la Yamaha souffre dans le tour lancé, mais nous pouvons avoir notre mot à dire sur le rythme »
Comme il est maintenant incontournable dans le MotoGP contemporain, Franco Morbidelli avait scellé son sort dès la journée du vendredi : « la position sur la grille n’a pas vraiment aidé. Nous avons perdu nos chances vendredi parce que nous ne sommes pas entrés directement en Q2 et nous avons commencé trop loin en arrière. Ensuite, nous avons beaucoup travaillé pour nous frayer un chemin vers l’avant ».
Mais l’équipier de Fabio Quartararo quitte Austin avec tout de même un bon sentiment : « c’était définitivement une meilleure course et une meilleure performance que les vendredi et samedi. Les températures sur la piste étaient légèrement différentes dimanche, et la piste elle-même n’aide certainement pas beaucoup en termes d’adhérence. Je pense qu’une partie du problème réside précisément dans la nature ambiguë de ces deux facteurs, qui, en ne nous permettant pas de collecter des données précises, a probablement créé des problèmes à l’avant. S’il fait froid, vous pouvez tomber même sans forcer, comme cela m’est arrivé ce matin lors du warm-up ».
Puis il termine : « c’est bien que nous ayons pu montrer une performance décente dans la course. Nous devons prendre cette huitième place et nous devons analyser les données que nous avons recueillies ici. Puis nous arriverons bien à Jerez et nous serons prêts à nous battre ». Car il croit en sa Yamaha : « elle souffre dans le tour lancé, Pecco et la Ducati sont la référence pour la vitesse, mais nous pouvons avoir notre mot à dire sur le rythme » assure-t-il. « Personnellement, j’ai rendu deux dixièmes à mon voisin de box, mais Pecco nous a mis 1 seconde en termes de vitesse À l’heure actuelle, la Ducati est la moto de référence ». Certes, mais elle tombe aussi. Après Austin, Franco Morbidelli est dixième du championnat, à un point de Brad Binder, et à égalité avec Jorge Martin avec 29 unités.
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