Une fois de plus, Jorge Martín aura fait mouche dans l’exercice des qualifications. Le pilote espagnol est pourtant passé par tous les états avant d’en arriver à la première place, chutant lors des FP3 pour ensuite participer avec une franche réussite à la Q1.
Le pilote Pramac a répondu aux questions des journalistes lors de la conférence de presse post-qualifications, nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Jorge, vous venez de signer
une nouvelle pole position au terme d’un scénario incroyable, qui
vous a vu vous extirper dans un premier temps de la Q1 avant de
jouer les premiers rôles lors de la Q2. Peut-on dire qu’il s’agit
de votre plus belle prestation en qualifications jusqu’ici
?
« Je ne pense pas que cela soit ma meilleure
prestation, mais c’est vrai que je ne m’attendais pas du tout à ce
résultat. Après ma chute lors des FP3 j’étais vraiment très
frustré. Je me sentais vraiment à la limite et pour autant les
chronos ne venaient pas. Nous avons cependant procédé à un petit
changement sur la moto pour les FP4, et à partir de là je me suis
senti bien plus à l’aise : j’ai été en mesure de piloter de façon
plus douce, et tout est rentré dans l’ordre. En ce qui concerne la
Q1, je ne peux pas dire que j’étais vraiment confiant en y
participant, mais mon chrono a été bon et dès lors je m’attendais à
pouvoir réaliser également une bonne Q2. J’ai pu prendre la roue de
mon coéquipier Johann Zarco, et grâce à cela j’ai réussi à réaliser
un très bon tour. »
Vous êtes cerné par des
Ducati qui sont toutes plus rapides les unes que les autres. A quel
type de course vous attendez-vous donc demain ?
«
Je pense que cela va être une course très serrée, car tout le
monde est très proche en termes de rythme. Pour le moment néanmoins
je ne pense pas avoir le meilleur rythme, et je ne suis pas le
favori pour la victoire, mais je suis confiant dans le fait qu’on
ait une belle carte à jouer si la course s’avère être très ouverte.
Je rencontre encore quelques difficultés dans la ligne droite de
retour, et nous allons donc voir si nous pouvons progresser
là-dessus d’ici la course. »
Tous les constructeurs ont
semblé rencontré plus de problèmes sur l’avant de leurs machines
que Ducati. Avez-vous une explication à cela ? Il semble par
ailleurs que la GP22 soit enfin une machine
compétitive…
« Tous les constructeurs ont des
problèmes, et nous nous avons les nôtres. Nous n’avons en effet pas
vraiment de problèmes avec l’avant, mais je dois dire que lors des
FP3 j’ai été en difficulté avec le pneu soft justement sur l’avant,
mais dès que je suis passé sur le hard je n’ai plus eu de
soucis. »
Pensez-vous que l’une des
Ducati dispose d’un avantage pour la course ? Certains pilotes
estiment en effet qu’Enea Bastianini dispose d’un petit quelque
chose en plus…
« Il a sans doute quelque chose en
plus en ligne droite ! Mais je pense que Pecco Bagnaia détient
aussi un petit avantage. Mais nous avons encore du temps pour
progresser lors du warm-up demain. »
Quel est votre problème en
ligne droite ?
« J’aimerais bien le savoir, car ce
n’est pas un super endroit pour perdre du temps… Je rencontre des
problèmes dans ce domaine depuis le début de saison, et ce n’est
pas faute d’essayer différentes trajectoires, par exemple ici à la
sortie du virage 11. Par rapport à d’autres pilotes je dois rendre
quelque chose comme 8 km/h donc c’est beaucoup, surtout quand vous
avez une Ducati entre les mains. »
Quel était précisément votre
état d’esprit après votre chute lors des FP3 ? Étiez-vous abattu ou
bien étiez-vous déjà fermement décidé à vous battre jusqu’à la
pole-position ?
« C’était un vrai désastre à ce
moment-là, car j’étais vraiment frustré. Je pense que c’était l’un
des pires moments que j’ai vécus ces deux dernières années, car
j’étais à la limite, en train d’attaquer, et pour autant je n’étais
que 17e. Mais nous avons réalisé diverses petites modifications, et
j’ai pu être rapide de nouveau. Cela m’a fait regagner en
confiance, et j’ai pu me battre pour la pole position après avoir
fait mon chemin jusqu’en Q2. Je pense que cela démontre une
nouvelle fois qu’il faut toujours y croire jusqu’au bout.
»
La Ducati semble vraiment
avoir un supplément d’âme sur un tour. De quoi s’agit-il
?
« Je pense que déjà les pilotes sont bons
[rires] ! C’est la première chose ! Je pense que nous avons un haut
degré de confiance dans notre machine, et ici c’est important car
nous pouvons freiner bien fort et ouvrir les gaz très tôt sans
risquer le moindre problème. »
Est-ce que le fait d’avoir
cinq Ducati aux avant-postes, donc des machines très similaires,
peut rendre la bataille entre vous plus difficile ?
«
Pour moi c’est une bonne chose de devoir me battre face à des
Ducati, car sur un certain nombre de paramètres comme l’usure des
gommes c’est très similaire. Mais en course il ne faut pas exclure
les Honda, les Yamaha, les Suzuki… »