Rageant ! C’est sans doute comme cela que Jack Miller peut qualifier l’issue de sa séance de qualifications sur le circuit d’Austin, après avoir manqué pour trois millièmes de seconde seulement une pole position qui lui tendait les bras. Nul doute que l’Australien aura à cœur de prendre sa revanche en course.
Le pilote Ducati a répondu aux questions des journalistes lors de la conférence de presse post-qualifications, nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos.
Jack, vous êtes passé tout
près de renouer avec la pole position après quatre ans d’attente
(la dernière pole position de Jack Miller remonte en effet au GP
d’Argentine 2018), à trois millièmes de seconde pour être précis.
Vous devez être très content de la façon dont vous avez réagi suite
à votre dernière course très compliquée à Termas de Río
Hondo…
« Je pense que tout a été affaire de
mental. Il fallait mettre cette contre-performance derrière nous et
aller de l’avant. Nous avons eu de grosses difficultés en
Argentine, mais depuis que nous sommes ici sur le COTA je dois dire
que je suis très à l’aise et très content des modifications que
nous avons peu à peu apportées sur la moto au cours du weekend.
J’ai pu réaliser un bon tour, et lors de mon premier tour lancé
j’ai pu suivre un pilote mais ce ne fut pas génial. Je crois qu’il
s’agissait d’Enea Bastianini qui a du reste chuté dans la section
du stadium. Par la suite j’ai pu bénéficier d’une piste dégagée. Le
fait d’avoir cinq Ducati aux cinq premières positions est quelque
chose de phénoménale pour la marque. Cela montre à quel point cette
moto fonctionne bien, car par le passé je me souviens que le vent
ainsi que les changements de direction rapides étaient deux
paramètres pénalisants pour nous, or cette année prouve que ce
n’est plus le cas. »
Vous avez été
particulièrement performant dans le troisième secteur. Comment
expliquez-vous cela et pensez-vous qu’il puisse s’agir d’un
avantage décisif dans la véritable « bataille de
Bologne » qui se dessine pour la course ?
«
J’use et j’abuse du frein arrière dans ce secteur. Je crois
qu’il s’y prête bien. Le secteur 4 n’est en revanche pas un secteur
où je suis très à l’aise avec tous ces longs virages. Mettre
énormément d’angle à la limite de poser le coude, ce n’est pas du
tout mon style de pilotage, comme ça peut l’être pour d’autres. On
ne se refait pas, que voulez-vous. Concernant la lutte avec les
autres Ducati, cela promet d’être sympa en effet d’avoir tous plus
ou moins la même machine, je suis impatient de jouer des coudes
avec eux. »
Tous les constructeurs ont
semblé rencontré plus de problèmes sur l’avant de leurs machines
que Ducati. Avez-vous une explication à cela ? Il semble par
ailleurs que la GP22 soit enfin une machine
compétitive…
« Je ne peux pas parler pour les
autres constructeurs, mais notre moto fonctionne plutôt bien, c’est
vrai. Je pense qu’il faut toujours du temps pour qu’une nouvelle
moto devienne compétitive. Les gars ont travaillé dur comme on a
déjà eu l’occasion de le dire. Par ailleurs tout le monde semble
s’être fait une opinion du niveau de chacun alors qu’au final nous
n’avons participé qu’à trois courses alors que le calendrier en
compte plus de 20 ! »
Pensez-vous que l’une des
Ducati dispose d’un avantage pour la course ? Certains pilotes
estiment en effet qu’Enea Bastianini dispose d’un petit quelque
chose en plus…
« Enea est toujours incroyable dès
que vient la course. Il pilote bien et sa moto est dans le coup. Il
fait clairement partie des gars sur lesquels il faut compter, et
pas seulement sur cette course mais sur l’ensemble de la saison.
Tous les pilotes Ducati vont être dans le coup, mais il ne faut pas
oublier le maître ici, à savoir Marc Márquez, car je suis sûr qu’il
sera également dans la place. Cela promet à coup sûr du
spectacle. »
La Ducati semble vraiment
avoir un supplément d’âme sur un tour. De quoi s’agit-il
?
« C’est difficile à dire. On parle de rapidité
sur un tour, mais pour ma part je n’ai plus été en pole position
depuis quatre ans, et je peux vous dire que ce n’est pas faute
d’essayer. Je pense que tout dépend du pilote et de sa capacité à
extraire le plein potentiel de sa machine sur un tour donné. Dans
les faits je ne pense pas que tout cela soit lié uniquement à la
moto. »
Est-ce que le fait d’avoir
cinq Ducati aux avant-postes, donc des machines très similaires,
peut rendre la bataille entre vous plus difficile ?
«
C’est un comme en Moto2 : nous avons tous le même châssis et le
même moteur à peu de choses près, et cela créé un bon niveau de
compétition. Au final ce sont les pilotes qui font la différence,
ainsi que le travail que vous accomplissez avec l’équipe.
»