Après sa victoire la semaine dernière en Argentine, Aleix Espargaró a quelque peu déchanté lors de la première journée de roulage sur le circuit d’Austin, où il n’a pu faire mieux que 11e. Le pilote Aprilia se félicite tout de même d’un bien meilleur comportement de sa machine sur le circuit texan que l’an dernier, où le GP des Amériques avait été un véritable calvaire pour lui.
Nous vous retranscrivons ici l’intégralité de ses propos tenus vendredi auprès des journalistes.
Aleix, vous avez semblé
réaliser une bonne première journée, en étant assez régulier même
s’il vous manque encore un peu de vitesse de pointe pour figurer
vraiment devant.
« Je suis satisfait. Bien sûr
après avoir gagné en Argentine je ne peux pas dire que je suis
heureux d’être 11e tout de suite, mais j’ai bien progressé car l’an
dernier ici j’avais fini toutes les séances à la 20e place et
j’avais énormément chuté. Mais là je me suis senti très fort, très
rapide dès le début. C’est vrai que je n’ai pas été suffisamment
rapide avec le pneu soft à l’avant, pour la simple et bonne raison
que je n’ai absolument pas eu de bonnes sensations avec celui-ci.
Mais avec le pneu medium ce fut une autre paire de manches. J’ai pu
faire une série de tours dans la fenêtre haute des 2’03, ce qui est
un bon résultat, l’un des meilleurs parmi ceux qui ont eu recours
au pneu medium en tout cas. Demain matin nous allons donc
simplement essayer d’être un peu plus rapide avec le pneu soft.
Mais dans l’ensemble ce fut un très bon vendredi, car dans
l’ensemble l’Aprilia fonctionne bien mieux que l’an dernier
ici. »
Qu’est-ce qui vous empêche
pour le moment d’être vraiment plus rapide ?
« Le
problème ici est que je souffre de chattering, notamment lorsque
j’ai chaussé le pneu soft à l’arrière. Dans les virages rapides
c’était donc très difficile de bien tourner. Le pneu soft m’a
permis de gagner en grip à l’accélération, mais la vitesse en
virage a décru en raison du chattering. »
Dans quel domaine votre moto
actuelle se comporte-t-elle mieux qu’en octobre dernier sur ce
tracé ?
« Dans tous les domaines ! Là c’est une
toute autre histoire. Mais je ne pense pas qu’on puisse comparer
les deux. Je suis plus rapide, la moto est très différente de sa
devancière, nous avons un nouveau tarmac, et par conséquent il est
très difficile de dresser des comparaisons. Je me souviens que l’an
dernier je peinais à rouler en 2’06, je chutais tout le temps et
j’ai dû réussir seulement un tour en-dessous des 2’05. Mais cette
année j’ai pu chausser le pneu medium à l’arrière, ce qui m’a
permis de faire beaucoup de tours dans la fenêtre haute des 2’03.
J’ai par ailleurs pu imprimer un bon rythme sans commettre la
moindre erreur. Je suis très content de cela. Cette piste n’est pas
vraiment favorable ni à ma moto ni à moi. Il y a beaucoup de
virages en première vitesse où vous devez complètement ralentir la
moto, et je ne suis pas bon dans la gestion de ce type
d’enchaînements, tout comme dans les changements de direction
rapides où je n’excelle guère. Mais pour toutes ces raisons, je
suis très content d’avoir affiché ce niveau de compétitivité au
cours de cette première journée aux États-Unis. »
Avez-vous une idée du niveau
de compétitivité que vous aurez dimanche ?
« Je
suis à peu près sûr de pouvoir me battre pour le top 6, ce qui sur
une des pistes les moins favorables pour Aprilia serait un très bon
résultat. Ce serait fantastique de finir dans le top 6. Pour cela
je suis vraiment très concentré, je veux vraiment analyser toutes
les choses qui peuvent me permettre de progresser. J’aimerais aussi
regarder les données de Maverick, car il a été deux dixièmes plus
rapides que moi aujourd’hui. Je vais tout faire pour progresser et
être en mesure de marquer le plus de points possibles
dimanche. »
Le vent vous a-t-il perturbé
? Et quand est-il des bosses ?
« Le vent n’a pas
constitué un gros problème, mais je crois qu’il s’est levé un peu
après que nous ayons fini de rouler. Je dois dire que je ne l’ai
donc pas beaucoup ressenti. Mais il devrait se renforcer demain et
encore plus dimanche, où ça fait limite peur. En ce qui concerne
les bosses, la piste est indubitablement en meilleur état que l’an
passé, mais le fait est que lorsque vous disposez d’un nouveau
tarmac, la situation ne doit pas être meilleure, elle doit être
parfaite. Il ne devrait y avoir aucune aspérité, mais ce n’est pas
le cas. Je suis certes content car on s’en tire vraiment mieux que
l’an dernier, mais en définitive il y a encore énormément de
bosses. Je sais que c’est une piste difficile, avec beaucoup de
montées, de descentes, de virages à gauche puis à droite. Je
suppose que c’est donc plus difficile de parvenir à avoir un tarmac
de la qualité de celui de Misano par exemple. Ils ont donc tout de
même fait du bon travail. Ça passe pour 2022, mais il faudra faire
mieux à l’avenir sur ce circuit. »
Quel effet cela fait d’avoir
désormais un coéquipier qui soit plus rapide que vous, tout du
moins aujourd’hui si on se fie aux chronos ?
« Ces
dernières années c’est vrai que j’avais pris l’habitude d’être le
plus fort chez Aprilia. J’ai toujours fait en sorte de rester
proche de mon coéquipier, car je pense que quand vous êtes dans un
championnat c’est toujours mieux que les deux pilotes de l’équipe
se serrent les coudes, ne serait-ce que pour assurer le bon
développement de la moto. J’ai à présent un bon coéquipier, qui est
rapide, et nous entretenons une bonne relation : nous parlons
beaucoup ensemble, et c’est une bonne chose. Je me suis certes
imposé en Argentine mais croyez-moi : je reste très humble. Je sais
pertinemment qu’il va être très rapide ici, et par conséquent je
regarde énormément ses données, et je vais même lui demander
quelques conseils si j’en ai besoin. Nous n’en sommes qu’à la
quatrième course, et nous sommes contents de la position qu’occupe
pour le moment Aprilia. Nous sommes une bonne équipe, et je crois
qu’Austin est l’un des circuits favoris de Maverick, alors que
c’est l’un des pires pour moi. Je vais donc essayer de me reposer
le plus possible sur lui afin de faire une bonne course. »