Après 200 GP d’attente, Aleix Espargaró a finalement remporté sa première course dans la catégorie reine la semaine dernière en Argentine. Un résultat qui ne doit rien au hasard, surtout quand on voit les progrès considérables réalisés par Aprilia depuis l’an dernier.
Nous vous retranscrivons ici l’intégralité des propos tenus par le pilote espagnol lors de la conférence de presse ce jeudi.
Aleix, vous avez décroché
votre première victoire en MotoGP la semaine dernière en Argentine.
Quel effet ça fait d’arriver ici avec le statut de leader du
championnat ?
« Je dois dire que c’est pas mal !
Ces derniers jours ont vraiment été sympas. J’ai été à la fois
heureux et tranquille, car je pense avoir à présent la confiance
qui me faisait défaut par le passé. Avant je rêvais de pouvoir
m’imposer, et maintenant je sais que je le peux. Je pense cependant
que le weekend qui s’annonce ne va pas être facile pour moi, car
l’an dernier nous avions souffert énormément ici, et ce fut l’une
de nos courses les plus difficiles du championnat. Mais cette année
la donne est différente car il y a ce nouvel asphalte qui devrait
améliorer la situation au niveau des bosses. Je suis donc impatient
de prendre la piste et de voir à quel point je peux être rapide
ici. »
Dans quelle mesure
pensez-vous que votre nouvelle RS-GP puisse vous aider à être plus
performant cette année ici ?
« Je n’ai aucun doute
sur le fait que la situation va être complètement différente. Je
suis content de m’être imposé en Argentine, mais ce qui me rend le
plus heureux c’est que nous avons montré au cours de ces trois
premières manches que nous étions très compétitifs et que j’avais
de très bonnes sensations avec la nouvelle moto, qui est meilleure
que sa devancière. Preuve en est, j’ai été en mesure de doubler
plusieurs fois en ligne droite la Ducati de Jorge Martín en
Argentine. Tout cela me donne beaucoup d’énergie positive pour
cette manche aux États-Unis, même si je sais que cela ne va pas
être facile. Je pense que ce sera plus facile pour moi lors des
manches suivantes à Portimão ainsi qu’à Jerez, mais ce weekend
représente un beau défi, et comme j’aime les défis je suis
impatient de prendre la piste. »
La piste a été en grande
partie resurfacée pour remédier aux nombreuses bosses qui s’y
trouvaient. Vous devez être curieux de voir ce que ça donne lors
des FP1 ?
« J’ai déjà pu faire un tour sur le
circuit hier en vélo. Franchement l’an dernier ce n’était pas
possible, mais là avec le nouvel asphalte ce devrait être bien
mieux. Il faut néanmoins voir ce que ça donne au niveau du grip. Je
suis impatient, apparemment on se dirige vers un weekend très
venteux, et donc il va falloir prendre également cela en
compte. »
Suite à votre victoire la
semaine dernière, est-ce que vous ressentez une pression
particulière de renouveler assez rapidement ce type de performance
?
« Je n’ai bien sûr pas plus de pression
qu’auparavant, car c’est toujours la première victoire qui est la
plus difficile à aller chercher. Franchement je crois que je n’ai
jamais été aussi tranquille de toute ma carrière. Maintenant je
sais que je suis capable de gagner, donc je vais bien sûr tout
faire pour de nouveau m’imposer, et marquer ainsi le plus de points
possibles sur le reste de la saison, qui est encore très
longue.
Aurait-il été plus
significatif pour vous de remporter votre première victoire avec
Marc Márquez en piste ? Pensez-vous qu’il puisse se joindre à la
lutte pour le titre cette saison ?
« Je n’aime pas
trop cette question, car Marc est l’un des meilleurs pilotes de
l’Histoire, surtout ici en Amérique. Mais cette année tout le
plateau est vraiment très fort, et il est par conséquent très
difficile de s’imposer car il y a vraiment une énorme opposition.
Je suis content que Marc soit de retour, pas pour le championnat en
particulier, mais plutôt pour lui. Je pense que ce qu’il a traversé
ces dernières années est très difficile à gérer. Il faut vraiment
être très courageux et avoir un gros mental. Bien sûr s’il est
présent sur la grille alors ce sera encore plus difficile de
s’imposer. Mais nous sommes en MotoGP, et les meilleurs pilotes du
monde se doivent d’être ici. En ce qui concerne le titre je pense
qu’il a ses chances. Pour l’instant c’est moi qui mène les
opérations, mais il n’y a pas une grande différence de points entre
tous les pilotes. Sur trois courses vous pouvez marquer au maximum
75 points, et moi je n’en ai que 45. Marc n’est donc pas loin, et
puis il est très fort et le championnat est encore très long, c’est
le plus long de l’Histoire. Tout le monde est donc capable de
gagner ici, et en particulier Marc qui est l’un des meilleurs
pilotes du plateau. »
Dans quelle mesure le
resurfaçage de la piste qui a été effectué est-il important pour
Aprilia compte tenu de vos grandes difficultés l’an passé sur les
bosses ici ?
« C’est toujours une bonne chose
d’améliorer une piste. Je me souviens qu’ici l’an dernier c’était
très bosselé et j’avais beaucoup souffert en course, et c’était
aussi très limite au niveau de la sécurité. Je pense que notre moto
a beaucoup évolué cette année, et notre châssis est bien meilleur.
En Argentine c’était également assez bosselé et pourtant la moto
s’est bien comportée. Donc même s’ils n’avaient pas procédé au
resurfaçage cette saison je pense que nous aurions eu un bien
meilleur weekend que l’an dernier ici. Mais ce qui est sûr c’est
qu’avec une nouvelle surface cela va faire progresser le niveau de
sécurité, car l’an dernier ce fut vraiment une situation difficile
à gérer de ce point de vue-là. Si le niveau de grip est également
bon, alors ce sera un bon point pour tout le monde. »
Pensez-vous pouvoir jouer le
titre cette saison ?
« Je suis très fier de ce que
nous avons accompli avec Aprilia, et de la situation où nous sommes
aujourd’hui. Oui, bien sûr que nous pouvons songer au championnat.
Regardez autour de moi [Fabio Quartararo, Jorge Martin et Marc
Márquez participent également à la conférence de presse], tous ces
gars ont moins de points que moi et cela ne les empêche pas de
penser également au titre j’en suis sûr. Je ne vois donc pas
pourquoi je ne pourrais pas y penser aussi. Mais je pense que cela
va être très difficile, mais c’est un rêve et c’est bien de rêver
dans la vie. »
Nous fêtons ce weekend la
500e course organisée par la Dorna. Quel GP vous a le plus marqué
au cours de ces trois dernières décennies ?
« Je
me souviens d’une course à Barcelone quand j’étais petit et que
j’étais un fan d’Álex Crivillé à l’époque du 500cc. Je me rappelle
qu’il avait chuté dans le premier virage et j’avais pleuré à cause
de cela. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’étais
passionné par ce sport. C’est d’ailleurs un honneur d’être présent
pour ce 500e GP, qui arrive à point nommé car le niveau de
compétitivité est exceptionnel en ce moment. »