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La conférence de presse pré-événement du Grand Prix des Amériques 2018 a accueilli Cal Crutchlow, Andrea Dovizioso, Johann Zarco, Maverick Vinales, Jack Miller et Alex Rins.

Comme à notre habitude, nous reportons ici notre traduction de l’intégralité des propos de Johann Zarco, sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.


En Argentine, vous avez obtenu votre 4e podium en MotoGP, et même s’il vous manque encore une victoire, c’est déjà bien d’obtenir un nouveau podium dès la 2e course.

Johann Zarco : « c’est plutôt bien de l’obtenir dès la seconde course. Avant tout, ce podium a été proche de la victoire, et dans le dernier tour j’étais très proche de Cal et je me demandais ce que je pouvais faire pour gagner la course. Mais cela a été difficile, donc finir 2e était la meilleure solution. Cela me rend également heureux d’être 3e au championnat. Nous n’en sommes qu’à la 2e course et tellement de choses peuvent se passer, mais c’est une bonne position et également une bonne façon de confirmer que la course du Qatar était une bonne course. Cela me donne de la confiance même ici à Austin, et même en sachant que Marc est très fort, pourquoi ne pas continuer à rêver, être rapide et espérer se battre en tête ».

Pensez-vous que vous pouvez vous battre pour le podium ici ?

« Je l’espère. Je ne sais pas si je le pense mais j’espère que je me battrai pour le podium. Avec maintenant une année d’expérience en MotoGP, je comprends bien mieux la moto et je peux aussi mieux analyser la piste. Austin est un circuit très difficile, mais très intéressant. C’est celui où il y a le plus de virages, 20 virages, et dans le premier secteur il y a tellement de changements de direction avant de forts freinages dans le secteur 2 et des virages rapides dans le dernier. Donc c’est très bien de parler avec les techniciens, mais je ne peux pas trouver la solution avec la moto avant les premiers essais. Mais on peut essayer de trouver une façon de travailler pendant le week-end. Je ne veux pas seulement dire que je pourrais me battre pour le podium, car comme Cal (Crutchlow) l’a dit, quand vous venez faire une course, vous essayez d’atteindre la victoire, et je pense que je dois avoir cette mentalité avant le week-end. Puis, nous verrons où je me situe pendant les essais, mais pourquoi Márquez est si fort ici, je ne le sais pas encore et j’aimerais le comprendre ce week-end ».

Demain, il y aura beaucoup de discussions à la commission de sécurité. Pensez-vous que les limites sont assez claires ?

« La course en Argentine a été très spéciale. Ce dont nous pouvons parler à la commission de sécurité, comme changer les règles, je ne sais pas. On pourrait parler des pénalités à donner mais cela dépend tout le temps de comment vous analysez l’action. D’un pilote à l’autre, ils n’auront pas les mêmes pénalités et je pense que cela perdurera toute la vie, et pas seulement pour le domaine des motos, mais pour la vie en général. Il faut donc concourir d’une bonne façon mais nous devons accepter que c’est un combat, puis nous devons conserver ce combat à l’intérieur de certaines limites, mais des choses peuvent parfois se produire et nous devons les contrôler ».

André Dovizioso a dit que le championnat allait être très différent cette année, et on peut le voir puisque les 3 leaders sont très différents de ceux de l’année dernière. Vous êtes maintenant 3e avec 28 points alors que l’année dernière vous arriviez ici avec 11 points. Cela change-t-il vos attentes pour le championnat ?

« L’année dernière, j’ai terminé la saison d’une très bonne manière, et les attentes pour cette saison étaient de garder la même vitesse, ce qui signifie d’être sur le podium, et de se qualifier en première ligne pour me donner une chance d’être sur le podium et de remporter la victoire. Pour le moment, j’ai cette vitesse donc je suis parfaitement dans mes attentes et je suis très heureux de cela. Simplement le fait d’être 3e au championnat, et quand vous voyez les problèmes qui peuvent survenir aux pilotes d’usine, vous voyez que tout peut arriver, donc cela me donne l’espoir de continuer à me battre pour la victoire. Et je pense qu’en gardant cela l’esprit, à la fin de la saison je peux avoir une surprise au championnat et une position fantastique ».

Il y a eu un grand bazar en Argentine. La responsabilité en revenait à la direction de course alors que le règlement est clair. Pensez-vous qu’il est temps de faire quelques changements dans la direction de course ?

« Changer des choses dans la direction de course, je ne sais pas. Nous touchons à 2 dieux. Nous avons Vale qui est le premier dieu, et maintenant Marc est en train de devenir un autre dieu car il fait des choses incroyables. Il a reçu une pénalité et n’a marqué aucun point lors de la course en Argentine, ce qui était sans doute le pire prix pour lui dans cette course. Mais si on se rappelle 2015 en Malaisie, bien sûr c’était une course étrange, mais Vale a donné un coup de pied à Marc. Quelle a été la sanction ? Casey Stoner avait dit que normalement il aurait dû avoir un drapeau noir, mais il a fini la course, je crois sur le podium. Puis ils ont trouvé une solution politique en le faisant partir de la dernière place à Valence, mais en connaissant sa vitesse, à coup sûr il finissait 4e.
Donc… c’est difficile à dire. Ce sont les pilotes entre eux qui doivent se parler et trouver la solution ensemble. Nous avons quelqu’un qui peut nous dire ce qu’on doit faire, mais après nous sommes libres de décider. Je pense juste que l’on doit contrôler cela. Nous avons de bons gars dans la direction de course et ils font de leur mieux pour tout le monde. On ne peut donc pas les changer. Ils font un super travail concernant la sécurité, les circuits et tout le reste. Après, il s’agit de notre sécurité quand nous nous battons ensemble, et nous devons en débattre entre nous-mêmes ».

Pensez-vous que la tension qu’il y a eu en Argentine peut vous affecter, ou changer les courses et le championnat ?

« Personnellement, cela ne m’affecte pas. Bien sûr, quand vous rentrez chez vous, même vos amis vous disent « whaou, c’était une course folle ! ». Mais j’espère vraiment que cela n’apportera pas des choses négatives à notre championnat. Je pense c’est une situation difficile que vivent ces pilotes maintenant car cela nous donne l’opportunité, à nous les autres pilotes, de remporter des victoires et d’avancer un peu plus au championnat. Donc il faut presque le voir pour nous comme une chose positive ».

Ce week-end, Randy Mamola va devenir une légende du MotoGP. Il est aussi connu pour ses rattrapages spectaculaires. Vous souvenez-vous d’un rattrapage particulièrement spectaculaire, pour vous-même ou un autre pilote ?

« Je connais très bien Randy depuis l’année dernière. Je ne l’ai pas regardé depuis très longtemps, mais je dirais que ce n’est pas juste qu’il puisse devenir une légende car il n’a pas été champion dans la meilleure catégorie. Donc cela veut dire que les titres mondiaux des autres légendes ne comptent pas pour grand-chose. Il a cette passion pour la moto et il s’investit pour que ce sport soit bon, mais nous l’élevons au statut de légende, ce qui implique que les titres des autres gars ne comptent pas ».

Question des réseaux sociaux : Donnez-vous des petits noms à vos motos, et si oui, lesquels ?

« J’ai pensé donner des petits noms à mes 2 motos, mais quels noms choisir ? Ce serait des noms de femmes mais si je donnais un autre prénom que celui de ma petite amie, celle-ci pourrait être jalouse. C’est donc mieux d’avoir simplement la moto numéro 1 et la moto numéro 2.
Mais parfois, vous avez un feeling tellement incroyable que vous souhaitez surnommer vos motos, en disant « allez chérie, allons faire cette course et nous battre » (rires) ».

Cal Crutchlow: mais si tu fais une mauvaise course, tu l’appelles « sale pute » (rires) ?

« Il y a toujours du pour et du contre, donc il faut mieux garder moto #1 et moto #2 (rires) ».

Crédit photos : MotoGP.com 

 

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