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Dans le cadre de la conférence de presse du Shark Grand Prix de France qui s’est tenue mardi à Paris, nous avons pu interviewer Fabio Quartararo qui descendait tout juste de l’avion en provenance du Texas.

Le pilote français a pu répondre aux questions des nombreux journalistes présents mais nous avons aussi souhaité ce jour-là préciser l’intensité du combat qui a opposé le pilote français à Marc Márquez dans les derniers tours. Car oui, avouons le, la bagarre était d’une grande intensité et, fait plutôt inhabituel, nous avons même sursauté en pensant que cela pouvait mal finir, quand le pilote Honda est passé sur le vibreur et a vu son pied sortir du cale-pied avec une réaction au millimètre d’El Diablo

Mais ce dernier nous a rassurés : « Sincèrement et malheureusement, ce n’était pas la position à laquelle j’espérais me battre avec Marc, mais ça a été le meilleur moment de la course. J’ai vraiment pu analyser quelques petits trucs derrière lui, sur sa moto et sur son style de pilotage, et quand on se bat avec Marc c’est toujours un plaisir. Malheureusement, comme je l’ai dit, on se battait pour la sixième position, mais c’était la partie la plus amusante de la course. »

À aucun moment tu n’as ressenti la moindre peur ou le moindre stress ?
« Non, non, non, non. Un moment, oui, parce qu’il a perdu le repose-pied et j’ai tapé son pied avec mon épaule, mais sinon, il n’y a pas de peur et ce n’est que du plaisir. »

Avant cette conclusion, Fabio Quartararo avait dressé une sorte de bilan de la période actuelle : « Ça va. Le voyage de retour a été un petit peu long car je suis arrivé ce matin à sept heures après un Grand Prix assez compliqué, mais ça va, on peut être satisfait parce qu’on a tout donné, comme dans les deux dernières courses. Je repars avec ça de ces deux dernières courses. »

Un peu frustré quand même par la performance de la moto ?
« Malheureusement oui. C’est dur de partir en course en sachant qu’on ne pourra pas se battre pour la victoire, et on sait pourquoi on ne peut pas se battre pour la victoire. Donc maintenant, on ne va pas dire que je me suis habitué mais on sait qu’il y a des circuits où on a vraiment des difficultés. On est donc parti en course avec ce qu’on avait et j’ai donné mon maximum du début jusqu’à la fin. Ça c’est vu que je me suis battu jusqu’au dernier tour pour doubler Marc, et malheureusement je n’ai pas réussi, mais sinon ça s’est bien passé. »

Tu penses que ça va être mieux sur les prochains circuits ?
« Le Portugal, c’est un circuit où on a été très rapide l’année dernière, mais malheureusement c’est un petit peu comme pas mal de circuits : si on part devant, c’est bien, mais si on est en groupe on n’arrive pas à faire notre style de pilotage et on ne peut pas être performant. À Jerez, c’est un circuit où on sera performant, et au Grand Prix de France aussi. Maintenant, il va falloir vraiment faire attention à ne pas perdre d’opportunités et essayer de marquer le plus grand nombre de points dans les courses où on sait que ça va être très important. »

Justement, comment vois-tu le Grand Prix de France ?
« On verra bien ! En tout cas, c’est sûr que ça va faire du bien de voir le public et de passer un peu de temps avec les fans. Donc c’est sûr qu’il y a de la motivation et du stress mais on verra si la motivation passe devant. »

Le titre de champion du monde apporte une pression supplémentaire ?
« Non, pas de pression supplémentaire parce qu’on a eu le titre de l’année dernière. Ce titre, c’est l’année dernière, et cette année c’est une nouvelle saison. On voit bien que pratiquement toutes les marques ont énormément évolué, et pour moi c’est une nouvelle année. Le titre, c’est donc du passé et il faut penser au présent pour faire le mieux possible à chaque fois. »

C’est peut-être du passé, mais en France avec le titre de champion du monde, cela va forcément changer quelque chose auprès du public…
« Oui, forcément ça va faire du bien. J’espère que ça va être spectaculaire parce que je pense que c’est ce qu’attendent les fans depuis très longtemps, un champion du monde français en MotoGP. Je ne pense pas que ce soit une pression supplémentaire mais plus une motivation et une envie de vivre ça, parce que je pense que c’est quand même unique. J’espère que les fans seront vraiment là pour nous supporter. »

Est-ce qu’on peut gagner un titre de champion du monde avec une moto moins rapide au niveau du moteur ?
« On verra bien ! Pour l’instant, l’objectif est de faire du mieux possible. On sait très bien qu’il nous manque de la vitesse, mais je pense que sur la dernière course j’ai réussi à me l’enlever de la tête dès les premiers tours. Je savais que, malheureusement, le moteur n’allait pas nous aider. Mais pour l’instant, c’est vrai que l’on n’a été vraiment que sur des circuits avec beaucoup de lignes droites, à part en Indonésie où l’on a fait la pole sur le sec et où on avait le rythme pour gagner. Donc j’ai hâte de voir ça sur des circuits où il y a un petit moins de lignes droites, d’essayer d’y marquer le maximum de points, et de limiter la casse sur les circuits comme Austin le week-end dernier. »

Le bloc moteur est figé pour toute l’année mais y a-t-il moyen de progresser sur les périphériques ?
« J’espère ! J’espère qu’on pourra progresser parce que la différence est énorme et je pense que ça n’est pas facile, vraiment. Quand on roule tout seul et qu’on arrive à faire son rythme, on va dire que c’est plus ou moins faisable, mais dès qu’on est en groupe c’est quelque chose qu’on ne peut pas faire. On a un style de pilotage assez particulier et on ne peut pas vraiment garder le même style de pilotage qu’on soit en groupe ou seul. C’est donc ça la difficulté qu’on a en ce moment, plus la vitesse de pointe. »

Le Grand Prix de France se prépare-t-il autrement ?
« Non, justement cela se prépare de la même façon. Il ne faut penser à rien d’autre car c’est pour moi un Grand Prix très spécial puisque c’est le Grand Prix de France, mais il faut le prendre comme un Grand Prix normal, et je pense que si on le prépare d’une façon différente c’est là où la pression vient. »

Quelle portion du circuit du Mans apprécies-tu le plus ?
« Surtout le dernier secteur, c’est un secteur que j’apprécie énormément. Le premier et le dernier secteur sont des secteurs que j’aime bien, bien sûr des secteurs où il y a énormément de virage et je pense que c’est pour ça que j’aime ça. C’est un circuit que je n’appréciais pas vraiment quand j’étais dans les catégories Moto3 et Moto2, mais sur une MotoGP c’est totalement différent et j’arrive à apprécier le circuit d’une façon que je n’avais pas les années précédentes. »

Les Grands Prix européens vont-ils permettre un peu plus de régularité et de performance ?
« La régularité, je pense qu’on l’a. Malheureusement, on a la régularité mais pas dans les bonnes positions .On verra bien quelle sera notre position en Europe, mais en tout cas je pense qu’on a réussi à faire un bon travail. Mais même si malheureusement on a obtenu des positions que je n’apprécie pas du tout, plus que d’arriver en Europe, je pense qu’en arrivant sur des circuits où il y a moins de lignes droites on peut arriver à rivaliser contre les autres. »

Quel regard portes-tu sur la hiérarchie très fluctuante d’un Grand Prix sur l’autre ? Ça va être toute la saison comme ça ?
« On verra bien ! Je ne pense pas que ce sera toute la saison comme ça. Je me rappelle qu’il y a quelques années on disait que c’était un circuit Yamaha ou que ça n’était pas un circuit Yamaha. Je pense que c’est surtout parce qu’à l’époque, le châssis de la Yamaha était supérieur aux autres marques, mais maintenant le châssis Yamaha n’est plus supérieur aux autres marques, c’est juste qu’on est vraiment inférieurs niveau moteur. Donc maintenant, on peut dire qu’il y a des circuits Yamaha parce qu’il faut que ce soient des circuits où il y a le moins de lignes droites possible. C’est donc pour ça qu’il va falloir rester concentré et ne pas trop pensé à ce moteur-là, mais juste à marquer le plus de points quand on sait qu’on a des grosses opportunités. »

As-tu déjà une idée de quand ton futur se précisera ?
« Sincèrement, je ne sais pas du tout. Pour être honnête, je ne sais même pas où je vais. Sincèrement, je pense vraiment au présent. Je sais très bien que j’ai mon agent qui s’occupe très très bien de mon futur et, pour l’instant, je n’ai qu’une chose en tête, c’est d’essayer de faire de mon mieux sur cette saison. Bien sûr que mon futur va se décider dans pas très, très longtemps. Dans combien de temps, je ne sais pas mais je pense que ça sera avant l’été. »

Tout est possible ?
« Je ne vais pas dire que tout est possible, mais en tout cas il faut bien étudier le marché. Bien sûr, je sais très bien que mon manager a eu des discussions, mais pour l’instant voilà. J’aurai une conversation avec mon manager quand je sentirai qu’il va vraiment falloir se décider pour le futur. »

Ça sera décidé avant le Grand Prix de France ?
« Ça, je n’ai aucune idée ! Je n’ai aucune idée de quand ce sera décidé, mais En tout cas je sais que je suis entre de bonnes mains. »

C’est dur de faire la part des choses entre le futur et la saison en cours ?
« Non, sincèrement non. Il y a peut-être un petit moment, surtout après les courses, où on n’y pense un peu plus, mais pendant que je suis dans mon weekend de course, je ne pense rien d’autre qu’à la performance du présent. »

 

 

 

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