Ce WE avait lieu la course MotoGP de Saint Marin, mais également le Grand Prix de Toscane de F1 au Mugello. Et pour cause, c’était l’occasion pour Ferrari de fêter son 1000e Grand Prix sur le circuit dont la marque est propriétaire. Cela nous a aussi permis de comparer les chronos des 2 catégories. Et ils sont sans appel.
En effet, c’est un débat de longue date parmi les aficionados de sports mécaniques. Une MotoGP peut accélérer très rapidement, dû à son rapport poids/puissance favorable, et atteindre des vitesses déraisonnables mais ne peut rivaliser avec l’aérodynamisme, la vitesse de passage en courbe et la puissance de freinage d’une F1.
Ainsi, au Mugello, alors que Marc Marquez avait réalisé en 2019 la pole position en 1’45.519, cette année, Lewis Hamilton a tourné en 1,15.144. Soit un peu plus de 30 secondes au tour de gagnés, pour un circuit qui mesure 5,245km. Impressionant ! Mais pourquoi un tel écart de performances, sachant que les MotoGP y atteignent 350km/h et les F1 « seulement » 322km/h (encore une fois pour Lewis Hamilton) ?
Accélération
Mesurer l’accélération d’une machine en calculant le temps qu’elle met à passer de 0 à 100 km/h manque de précision, car la puissance requise fait qu’il est compliqué d’obtenir une bonne traction et ainsi connaitre la vitesse atteinte par l’engin. La monoplace se mettra à glisser et la moto ne pourra pas garder la roue avant sur la piste. Cependant, sur ce point, les deux machines sont comparables, atteignant les 100 km/h en environ 2,6 secondes.
Entre 0 et 200 km/h, en revanche, la moto est la meilleure. Tout simplement parce que l’électronique d’une F1 prend le contrôle aux alentours de 180 km/h, tandis qu’un pilote de MotoGP peut encore ouvrir en grand. Résultat : la moto atteint son but en 4,8 secondes, quand la voiture en exige 5,2. Mais elle n’a revanche besoin que de 10,6 secondes pour passer de 0 à 300 km/h. Pendant ce temps, la moto en nécessite 11,8.
Vitesse moyenne et vitesse de pointe
Il n’y pas photo de ce côté-là. La vitesse moyenne des F1 est de 240km/h sur le Red Bull Ring, tandis que celle des motos est de 182 km/h. A titre d’exemple, Lando Norris a bouclé cette année le tour le plus rapide du Grand Prix d’Autriche en 1’07.475, alors même que Pol Espargaro, son équivalent en MotoGP, a eu besoin de 1’23.877 sur le même tracé. Pourquoi une telle différence ? Parce que la surface des pneus de F1 sur la piste est plus importante que celles de pneus de MotoGP, et les voitures s’appuient sur leur aérodynamisme pour augmenter leur vitesse.
Néanmoins, en termes de vitesse de pointe, toujours au RedBullRing, Andrea Dovizioso, qui a signé la meilleure vitesse de pointe cette année avec 320,4 km/h rend à peine 5km/h à Antonio Giovinazzi et ses 325,3 km/h. Au Mugello, les MotoGP y atteignent 350km/h et les F1 « seulement » 322km/h. L’appui aérodynamique a ses limites !
Aérodynamisme
Une machine de MotoGP a deux problèmes principaux : la moto est relativement petite mais ne peut rivaliser avec l’aérodynamisme extrêmement sophistiqué d’une F1.
Avec ses plus gros pneus et son aérodynamisme plus sophistiqué, une Formule 1 peut avaler des virages serrés à haute vitesse. Par exemple, le virage après la ligne droite au Circuit Ricardo Tormo de Valence. La monoplace passe de 312 à 240 km/h pour le passer, tandis que la moto est forcée de passer de 327 à 115 km/h !
D’ailleurs, dans certaines parties du circuit, un pilote de F1 peut se permettre de relâcher seulement un peu l’accélérateur, quand un pilote de MotoGP doit freiner très fort.
Freinage
Capable de générer une force de 5G, une monoplace est imprenable comparé à une MotoGP et ses 1,8G. En outre, la F1 est plus stable grâce à un centre de gravité plus bas et une meilleure traction tandis que la roue arrière d’une MotoGP quitte le bitume au cours d’un freinage appuyé. La moto doit donc freiner 200 mètres plus tôt et le pilote doit constamment utiliser son corps tandis que celui de F1 se « contente » d’actionner le volant et les pédales.