Lorsque Garett Gerloff a appris qu’il allait remplacer Morbidelli au genou qui venait de céder pour le Grand Prix des Pays-Bas sur le redoutable tracé d’Assen qui lui est inconnu, il a clamé à qui voulait l’entendre qu’il était un homme de défi. Et sur ce plan, il n’a pas été déçu. C’est même l’occasion ou jamais de montrer qu’il sait en effet assumer. L’Américain a vite découvert que sa pige sur la M1 mors d’un vendredi humide à Valence en lieux et place de Rossi l’an passé n’avait été qu’une courte mise en bouche. Cette fois, c’est autre chose et le pilote Yamaha en WSBK reconnait qu’il en faut dans le pantalon en MotoGP…
Garett Gerloff est monté au front d’Assen ce vendredi qui marquait le premier jour du Grand Prix des Pays-Bas. Il en est revenu sonné mais indemne. Rien ne lui a été épargné. Il n’avait jamais piloté une MotoGP sur le sec et encore moins sur un tracé d’Assen qu’il découvrait. Dès les premiers tours de roues, Fabio Quartararo lui a fait comprendre qu’il ne fallait pas trop traîner près de la trajectoire. Puis il y a eu une chute et ensuite il y a eu la pluie… L’Américain a serré les dents et a fini sa journée logiquement à la dernière place à 2.672s du leader Viñales sur Yamaha. Mais il est prêt à remettre ça ce samedi !
Il raconte : « sur le sec, la MotoGP s’est révélée différente de celle que j’ai pilotée sur le mouillé à Valence. J’ai essayé de me faire une idée de la moto et d’apprendre le parcours du mieux que je pouvais. C’était assez difficile, mais je m’amuse et j’essaie de m’améliorer ».
« Sur le mouillé, je me sens plus à l’aise car la moto est alors un peu plus souple et moins rigide. Cela me semble alors un peu plus naturel », admet le pilote WSBK. « Sur le sec, la moto est très rigide. Le châssis bouge à peine. Cela peut parfois sembler un peu brutal lorsque la moto est agitée ».
« La moto est assez agressive. La dernière fois, j’ai principalement roulé avec des réglages pluie et des pneus pluie. C’était comme une superbike », explique Gerloff. « Je ne m’attendais pas à ce que la différence soit si grande. Mais avec la bonne configuration sèche, la différence est assez grande, surtout lorsque vous montez sur les bosses ».
« Avec la machine MotoGP, vous ressentez les bosses beaucoup plus intensément et obtenez une réaction immédiate de la moto. C’est la plus grande différence », explique l’équipier de Razgalioglu en WSBK. « Les sensations sont très différentes de toutes les autres motos que j’ai pilotées. C’est la plus grande différence ». En FP1, Gerloff a perdu du temps à cause d’une chute. « J’ai eu l’impression d’aller un peu trop vite au virage 7. J’ai freiné plus longtemps et je suis tombé. C’était frustrant car bien sûr je ne voulais pas tomber ».
Gerloff : « c’est très violent et il est difficile de tout contrôler »
Lors de la deuxième séance d’essais libres il a retrouvé la pluie : « j’ai fait trois tours sur le mouillé. La moto ne se sent pas mal sur le mouillé. Elle réagit comme je m’y attendais. Mais ce serait idéal si nous pouvions faire plus de tours sur le sec », a commenté Gerloff qui veut donc apprendre car il sait où il doit progresser dans ces conditions : « je ne charge pas assez la moto. Si vous ne la poussez pas assez elle réagit à chaque bosse de la piste et elle réagit assez brutalement. Si nous obtenons plus de tours sur le sec et que je peux travailler dessus, ce serait vraiment bien. Mais c’est assez difficile à faire. C’est très violent et il est difficile de tout contrôler. Vous ne pouvez pas le faire à moitié, vous devez être vraiment déterminé. Soit on y va, soit on n’y va pas, il faut avoir les couilles pour travailler cet aspect-là ». Et c’est du Gerloff dans le texte. C’est ce qui s’appelle du vécu.
Welcome to #MotoGP, @garrettgerloff!!! 💥
The @WorldSBK star has a close call with @FabioQ20! 🙌#DutchGP 🇳🇱 pic.twitter.com/1SCWxXhH9c
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) June 25, 2021
Il termine en parlant d’un autre aspect unique en MotoGP : freiner avec les disques en carbone : « je ne suis pas encore à 100%, je peux les utiliser davantage. En WSBK nous mettons beaucoup de pression sur les freins, ici vous n’avez pas besoin de faire des freinages incroyables. Dans certaines situations de freinage, j’ai encore du mal, nous travaillerons cet aspect ». Quant à la fatigue, en revanche, il n’y a pas de problème : « la moto bouge vite et violemment, mais je ne me sens pas plus fatigué que lorsque je roule en Superbike ».
Ce vendredi, il a également pu rencontrer Ramón Forcada : « une personne merveilleuse, il m’a poussé à avoir tout ce dont j’avais besoin. Il a beaucoup d’expérience et de connaissances, je vais essayer de faire de mon mieux pour le rendre heureux. C’était très intéressant de l’entendre comment je voulais changer la moto selon mes instructions. J’essaierai de m’en souvenir à l’avenir pour l’apporter également à mon responsable technique, il y a toujours quelque chose à apprendre ».
MotoGP Assen J1 : classement combiné
Crédit classement motogp.com