La condition physique pour un pilote de Grand Prix est absolument essentielle, tellement les contraintes qui sont imposées au corps tant du point de vue du pilotage qu’à la suite des chutes sont féroces. Mais cela ne se limite pas seulement aux exercices en plein air, au motocross et aux séances dans la salle de gym. Les organismes sont sollicités jusque dans leur fondement avec un régime alimentaire on ne peut plus strict. On peut même dire qu’après ces révélations d’un Aron Canet au sujet de sa période comme pilote de la grille Moto3, on dépasse dangereusement certaines limites…
En cette période de Fêtes, nous faisons ripaille et bombance en se délectant de menus gargantuesques. Lire en ce moment rabelaisien les confidences d’Aron Canet sur la discipline alimentaire qui lui était imposée comme pilote de la catégorie Moto3 d’autant plus fait froid dans le dos. Un aspect du métier rarement exposé au grand jour et qui montre à quel point ces champions sont des êtres à part, sacrifiant absolument tout à leur réussite dans ce qui a dépassé l’étape de la simple passion…
Sur Todocircuito on découvre ainsi un Aron Canet vivant sous la torture au quotidien : « au cours de ma dernière année en Moto3, je me souviens avoir commencé l’année en pesant 64 ou 65 kilos et j’ai dit « Oh mon Dieu, Dalla Porta, Masià ou Toba pèsent 58 kg ! » Je me souviens d’une conversation avec mon nutritionniste Abel Pérez qui m’a ramené à 63 kilos et m’a dit : « Arón, je ne peux plus te baisser et ce que tu vas faire à partir de maintenant va être malsain ».
Et effectivement… « Au Sachsenring, je m’étais déjà évanoui pour la première fois. J’ai fait tellement d’atrocités… » dit-il. Car poussé par la faim, il était pris de boulimies occasionnelles : « c’était la boulimie, à partir de 4h du matin je n’en pouvais plus et je voulais manger des bonbons, et prendre une grande barre de chocolat Milka, et ce que j’ai fait, c’est mâcher, cracher et peser ce que vous aviez craché dans le sac pour voir combien ça pesait. C’était très dur ».
Aron Canet s’évanouissait et perdait ses cheveux
Evanouissement, crise de boulimie… Mais il y a aussi eu ça : « à la fin de la saison quand je parlais avec mon nutritionniste et dit ce qui se passait, il a dit : « vos cheveux sont tombés, vous vous êtes évanoui, n’est-ce pas ? C’est normal‘. Si je voulais perdre ce poids, il fallait que ce soit malsain ».
Depuis, l’Espagnol est passé en Moto2, une discipline qui a d’autres exigences : « de la Moto3 à la Moto2, j’ai changé beaucoup de choses », a déclaré Canet, qui a commencé à changer sa méthode de travail en 2020 : « en Moto2, j’ai rencontré Miguel Maeso et il m’a dit ‘c’est ainsi, ne deviens pas paranoïaque à propos de ne pas manger, ou de s’entraîner autant, parce que 2 plus 2 font quatre, donc vous verrez comment les résultats sortiront ». C’est maintenant que je suis meilleur sur le plan physique ».
Enfin, Canet a souligné que l’arrivée de Marc Márquez en MotoGP était un avant et un après dans la préparation physique des pilotes, les obligeant à s’entraîner davantage hors-piste aussi bien en saison qu’en présaison : « après Marc Marquez, tout le monde a commencé à bouger davantage le haut du corps et s’est beaucoup plus fatigué » termine Canet.