Ce jeudi 31 mars 2022, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le Circuit de Termas de Rio Hondo en prélude au Grand Prix d’Argentine.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe la 3e place du championnat.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Quelle est votre réaction au
report des séances du vendredi à cause du matériel qui manque
?
Fabio Quartararo : « Personnellement j’ai
tout, donc on peut commencer (rires). Non, c’est dommage et on
croise vraiment les doigts que cela arrive demain. Mais
globalement, ce sera un challenge, avant tout pour les mécaniciens
car ils auront beaucoup de travail. Samedi sera une longue journée
mais je pense que ce sera bien pour la télévision d’avoir tout à la
suite, et on verra ensuite si c’est bien pour nous ou pas, mais au
moins on aura tout dans la même journée et il ne manquera qu’une
séance. »
En Indonésie, vous avez fait la pole position sur le sec
puis vous avez terminé deuxième sur le mouillé. À quel point ce
résultat a été important après un weekend difficile au Qatar
?
« Cela a été super important car quand nous sommes arrivés à
Mandalika, ils avaient changé le revêtement, ils avaient changé le
pneu arrière, donc globalement nous savions que nous étions rapides
sur cette piste mais on ne sait jamais à quoi s’attendre avec tous
ces changements. Nous avons été rapides sur le sec et le rythme
était bon, mais dès qu’il s’est mis à pleuvoir avant la course, on
ne savait jamais à quoi s’attendre car nous n’avions jamais été
rapides. Globalement, l’adhérence était folle à Mandalika et cela
m’a pris du temps pour réaliser que je pouvais être très rapide.
Mais espérons que l’on trouve quelque chose sur la moto car il n’y
a rien eu d’étrange à Mandalika : même quand il n’y avait pas
d’adhérence la moto était globalement la même à Mandalika. Nous
avons donc eu la chance que cette piste soit très adhérente mais
nous devons trouver une solution pour les pistes qui offrent moins
d’adhérence. »
À quoi vous attendez-vous en Argentine après un Qatar
difficile et une Indonésie surprenante ?
« L’année
dernière, au Qatar, nous avions toujours trois jours de test et
nous avions la course une ou deux semaines plus tard, donc la piste
était toujours déjà plus ou moins propre. Cette année, au Qatar, il
n’y a pas eu de test. Ici, nous n’avons jamais vraiment testé. La
première fois où j’ai roulé en MotoGP en 2019 et je n’avais pas été
trop mauvais. En regardant les données ce matin, je pilotais d’une
façon complètement différente, donc il est difficile de savoir à
quoi s’attendre, mais pour le moment je veux simplement donner mon
meilleur et voir quel résultat est possible. Mais ce qui est sûr,
c’est que je ferai mon maximum pour être le plus proche possible
des garçons de tête. »
En quatre ans, vous êtes passé de la 28e place sur la
grille en Moto2 ici en 2018 au titre de champion du monde MotoGP.
Comment considérez-vous ce parcours ?
« Pour être
honnête, c’est un rêve, car quand vous avez toujours de bon moment,
vous sentez non pas que c’est normal, mais quand je repense à il y
a quatre ans et que j’étais très loin à la 28e place, on ne sait
jamais si on va atteindre le MotoGP ou pas. Depuis ce moment
jusqu’à maintenant, je pense que cette course a été la pire de ma
carrière, une des plus difficiles, mais c’est celle qui m’a
vraiment fait changer, donc je dirais que c’est maintenant un bon
souvenir car je peux en rire. »
Pensez-vous qu’un weekend de deux jours serait une bonne
chose puisqu’il y a de plus en plus de Grands Prix ?
«
Au final, c’est toujours la même chose : si votre moto marche
bien directement, vous pouvez même n’avoir qu’un seul jour (Rires),
mais si vous avez des difficultés le vendredi, vous avez la nuit et
le matin pour y penser. C’est difficile à dire mais ça sera une
bonne expérience de faire un test avec deux jours, car si nous
avons beaucoup plus de Grands Prix cela deviendra plus difficile.
De mon point de vue, j’aime courir le monde, mais c’est plus
difficile pour les mécaniciens et leurs familles. Mais ce sera une
très bonne expérience d’avoir seulement deux jours. »
Vous avez dit qu’au Qatar il n’y avait pas d’adhérence
et que ce n’était pas une bonne chose pour vous, puis qu’à
Mandalika il y avait beaucoup d’adhérence et que c’était une bonne
chose pour vous. Ici, il y a potentiellement peu d’adhérence.
Comment vous préparez-vous à cela et changez-vous votre style de
pilotage pour vous adapter ?
« (Rires) comment se
préparer ? Je ne sais pas. Honnêtement, c’est une situation où je
ne peux pas faire grand-chose. On peut toujours essayer d’améliorer
l’adhérence arrière de la moto mais l’adhérence de la piste est
quelque chose de très important. La plage de fonctionnement de
notre moto est vraiment étroite: quand nous avons beaucoup de grip,
la moto fonctionne parfaitement bien et vous sentez que vous pouvez
faire ce que vous voulez sur la moto, mais dès que vous avez une
faible adhérence, il semble qu’il faille attaquer beaucoup plus
pour… moins. J’ai essayé plein, plein de choses au Qatar mais cous
devez avoir un peu de chance. Ça dépend de quel virage, quelle
piste, si vous pouvez vous-même vous adapter vite ou non, mais je
ne peux pas me préparer pour ça. »
On a vu la nouvelle chicane au Red Bull Ring. Qu’en
pensez-vous ?
« Pour la sécurité, c’est sûr que
c’est bien mieux car vous faites toujours une petite chaleur au
virage #2, et ce n’est pas super de se faire une chaleur dans ce
virage. Donc avant tout au niveau sécurité, ce sera mieux, et
quelle que soit la chicane qu’ils peuvent mettre dans une ligne
droite, de mon côté c’est super (rires) ! Donc si on pouvait aussi
en avoir une ici, ce serait bien (Rires) : partout où la ligne
droite fait plus de 800 m, nous avons besoin d’une chicane car nous
arrivons beaucoup trop vite dans le virage (Rires). »
Entre l’Indonésie il y a deux semaines et l’Argentine
aujourd’hui, comment faites-vous pour gérer le décalage horaire
?
« Globalement, je ne m’adapte pas. Je me réveille à cinq heures
du matin et j’ai tout essayé, comme la mélatonine. Cal (Crutchlow)
m’a aussi donné un de ses comprimés il y a un an et demi, et
c’était un gros comprimé, beaucoup trop ! Au final, je me réveille
à cinq heures du matin et je tiens toute la journée, mais mes
heures de lever ne sont pas les meilleures. »
Les comprimés de Cal peuvent peut-être rendre le
pilotage d’une MotoGP dangereux (rires)…
« Oui, quand vous voyez des pingouins monter sur votre lit, ce
n’est pas bon (rires) ! »
Pensez-vous qu’un weekend de deux jours avantage un des
constructeurs, comme celui qui a le plus de données ?
« Je ne pense pas ! Cela dépend de beaucoup de choses, comme
globalement l’adhérence de la piste, mais je ne pense pas qu’un
constructeur possède un avantage d’avoir plus de datas. Les trois
ou quatre dernières années, tous les constructeurs étaient là, donc
je pense qu’au final tout le monde commence du même point.
»