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Michelin

Pour Joan Mir, Pecco Bagnaia et Valentino Rossi, ce Grand Prix d’Aragon se lance avec toujours à l’esprit la déconvenue de la dernière course à Silverstone. Une déception alimentée par une frustration corrosive venue de leurs pneus Michelin qui se sont effondrés prématurément, les laissant impuissants face à leurs adversaires sur la piste. Le fait que les challengers de Quartararo dans la course au titre que sont Mir et Bagnaia aient été impactés sans que le Français n’ait eu à souffrir du moindre souci a fait jaser. Des explications ont été demandés par les victimes au manufacturier unique qui leur a apparemment répondu. Le sujet est sensible mais Rossi y a apporté sa révélation qui relance les débats…

Michelin n’a pas été oublié lors de la veillée d’armes de ce Grand Prix d’Aragon. Le ressentiment de certains pilotes à l’égard du manufacturier unique du MotoGP était toujours vivace depuis les événements vécus en course à Silverstone. Cependant, Bagnaia et Mir ont pu échanger avec les hommes de Clermont-Ferrand, ce qui leur a permis de se faire une nouvelle opinion.

L’officiel Ducati Bagnaia a ainsi précisé : « j’ai eu l’occasion de parler avec Michelin et Ducati a également eu une confrontation avec eux. Ce que je peux dire, c’est que Michelin a reconnu le fait que j’avais un pneu arrière non performant et ce sont des choses qui peuvent arriver. L’important est que cela ne se reproduise plus. Depuis la dernière course, ils ont d’autres données pour faire des évaluations, même s’il est difficile de comprendre si un pneu est bon ou non avant d’entrer en piste ». L’Italien semble vouloir tourner la page puisqu’il a conclu : « la première chose que l’on fait une fois sur la piste est de pousser, c’est sûr qu’il ne s’agit pas de se concentrer que sur les pneus ».

Pour le Champion du Monde en titre Joan Mir, le ton est plus froid : « bien sûr, quelque chose d’étrange s’est produit en course, je ne pense pas que ce soit la faute des réglages ou de la moto. J’espère juste que cela ne se reproduira plus. Ce type de problème affecte tout le week-end mais aussi le championnat. Je vais essayer de rester concentré ».

Mir : « s’il n’y a qu’un seul cas, ok mais quand ça se répète, il devient difficile de se taire »

Puis il a été rappelé à l’officiel Suzuki que se montrer trop critique envers le manufacturier unique comportait le risque de s’attirer les foudres de ce dernier. En ce sens, le patron de LCR Honda qu’est Cecchinello a rappelé qu’il lui était déjà arrivé de « recevoir un avertissement de Michelin quand quelqu’un a dit du mal des pneus », en se souvenant de la période Crutchlow… Une loi du silence présumée qui a tendu Joan Mir : « cela fait partie de ce travail. Habituellement, il ne s’agit pas du fait que nous ne pouvons pas parler de certaines choses, c’est plutôt que je pense que Michelin a fait tout ce qu’il pouvait pour gérer la situation du mieux qu’il pouvait ».

Il ajoute : « la vérité est que lors des dernières courses, non seulement pour moi mais aussi pour les autres pilotes, quelque chose s’est passé. S’il n’y a qu’un seul cas, ok mais quand ça se répète, il devient difficile de se taire. Je pense toujours qu’ils ont fait de leur mieux pour nous donner les meilleurs pneus possibles ».

Michelin

Rossi : « l’année prochaine Michelin changera un peu les pneus, mais ce sera trop tard pour moi« 

Valentino Rossi a aussi eu un problème avec ses pneus Michelin à Silverstone. Il est également revenu sur cette mauvaise série, et il en a profité pour faire une révélation : « dans le cas de Pecco, sa situation était plus étrange, car il était rapide tout le week-end sauf en course. Mon problème date de ces dernières années. J’ai beaucoup souffert avec les pneus, ils sont trop mous pour moi. A Silverstone j’aurais dû rouler sur le dur, mais il faisait trop froid et ça n’aurait pas fonctionné donc j’ai été obligé de rouler sur le médium. Et j’ai commencé à avoir des problèmes après quelques tours, mais je n’ai rien dit à Michelin car c’est nous qui devons trouver une solution. Il semble que l’année prochaine ils changeront un peu les pneus, mais ce sera trop tard pour moi ».

Michelin changera donc ses pneus selon le Doctor. Reste que, dans le paddock, on reconnait que ce genre d’événements peut arriver avec les pneus. D’ailleurs, le précédent manufacturier unique qu’était Bridgestone avait aussi eu ses moments, et c’est ce que rappelle Livio Suppo : « je pense que Michelin fait un excellent travail, les temps au tour s’améliorent et les pneus qu’ils portent fonctionnent bien. Mon sentiment est que, comme toute activité de production, il y a un problème de contrôle qualité, tous les pneus ne fonctionnent pas parfaitement de la même manière ».

Livio Suppo : « il est impossible que les pneus soient toujours parfaitement les mêmes »

« Michelin a peut-être un peu ce problème. Pour diminuer ces cas, il faudrait fabriquer des pneus moins performants, avec une plage d’utilisation plus large. Si un pneu passait du potentiel maximum à 80 %, par exemple, je pense qu’il serait plus difficile d’avoir des écarts. Mais alors les pilotes se plaindraient parce qu’il y a moins d’adhérence » analyse Suppo.

Ce dernier termine. « Il y a des cas qui doivent être bien analysés. Pecco, par exemple, à Silverstone se plaignait d’une très mauvaise adhérence à l’arrière, mais il avait également modifié l’avant par rapport aux essais. Peut-être, précisément parce que ces pneus sont aussi performants que sensibles, le changement de réglage et d’adhérence à l’avant a causé des problèmes à l’arrière. Il y a tellement de variables, cependant je me souviens qu’il arrivait aussi avec Bridgestone qu’un pneu en théorie identique à un autre fonctionnait moins bien. Mais je ne dirais pas que le championnat est faussé par cela. Mais je pense qu’il est impossible que les pneus soient toujours parfaitement les mêmes ».

Valentino Rossi, Petronas Yamaha STR_GBR_2021

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