Marc Marquez s’est exprimé sur son retour en Aragon et sur ses objectifs pour ce rendez-vous qui est autant attendu que craint. Un mélange de sentiments qui révèle une idée générale que tout ceci est peut-être un peu prématuré. Son chef mécanicien Santi Hernandez aussi dit ce qu’il en pensait et on y trouve le même équilibre entre la fascination et la peur…
Marc Marquez était attendu dans cette conférence de presse d’avant le Grand Prix d’Aragon et d’abord parce que cela faisait un moment qu’on ne l’avait plus vu à pareille fête. Mais le revoilà en tant que compétiteur en MotoGP, 110 jours après une délicate opération à un bras droit qui ne supportera plus aucune intervention. Sur ces retrouvailles, il a commenté : « je suis très content de retrouver un Grand Prix, je ne pensais pas pouvoir courir cette année à Aragon, mais les choses se passent au mieux depuis l’intervention » se réjouit l’officiel Honda qui ajoute : « je veux atteindre mon objectif, qui est de travailler beaucoup sur la moto. La condition physique à la fin des tests de Misano étaient très positives, le bras a bien récupéré, il y avait donc la possibilité d’être présent le week-end d’Aragon ».
Il enchaine ensuite sur ce qu’il attend de cette quinzième manche du calendrier : « les chances de podium sont très faibles, nous sommes loin d’être dans les meilleures conditions possibles. Je pourrais même m’arrêter en milieu de week-end, mais mon objectif est de toujours aller jusqu’au bout pour donner les meilleures indications possibles pour Honda. Pour moi, il est important de comprendre quel niveau je peux atteindre compte tenu de l’état de mon bras ».
Pour en savoir un peu plus sur l’atmosphère qui règne dans le box Repsol Honda avec ce retour du roi, il faut écouter son chef mécanicien Santi Hernandez : « le test de deux jours la semaine dernière à Misano était important pour Marc afin qu’il puisse comprendre la situation dans laquelle il se trouvait après la longue pause », a expliqué l’Espagnol. « Le test s’est très bien passé. Parce qu’il a pu faire quelques tours le premier jour, il a roulé plus le deuxième jour. Marc se sentait bien. Mais nous n’imaginons pas que nous verrons ici le vieux Marc. Pour lui, ce Grand Prix est un entraînement. Il en profite ici pour vérifier sa forme dans des conditions de course. Un test est beaucoup plus confortable. Vous faites quelques tours puis vous vous arrêtez à nouveau, vous reposez, vous détendez, vous pouvez sortir à tout moment de 9h à 18h. Lors d’un Grand Prix, vous avez quatre séances d’essais libres où vous devez choisir les pneus et régler la moto. Vous devez essayer de vous qualifier pour la Q2. Il y a beaucoup à faire ».
« Nous essayons de calmer Marc Marquez, il est intelligent, il sait d’où il vient et ce qu’il a vécu, il n’a rien à prouver ici »
Santi poursuit : « mais nous ne devrions pas montrer une mentalité différente ici que lors du test. Si Marc se sent bien et peut faire utilement, c’est bienvenu, mais cela ne prime pas. Je ne pense pas à ce que Marc peut réaliser ici dans ce Grand Prix. Bien sûr, il peut rouler, sinon il ne serait pas là. Lors du test de Misano, Marc voulait savoir s’il était prêt pour Aragón. Maintenant, nous allons voir de quoi il est capable ce week-end. Marc est convaincu qu’il peut terminer la course, sinon il ne concourrait pas ici. J’ai été surpris de voir à quel point Marc s’est bien débrouillé dans Misano. Il ne cesse de me surprendre chaque jour. Car après quatre opérations du haut du bras, il manque toujours de force.
Il rappelle : « c’est incroyable ce qu’il a traversé ces deux dernières années et à quel point il est maintenant déterminé à accomplir sa tâche. Marc n’était au GP de Misano qu’en tant que spectateur, mais il voulait savoir exactement comment la moto de Stefan Bradl était configurée et ce qui était changé. Il était compétitif lors des tests et maintenant il vient ici pour faire de son mieux ».
Puis Santi Hernandez conclut avec cette sorte de feuille de route pour Marc Marquez : « je dois d’abord dire que Marc est confiant dans la course. Mais nous devons d’abord attendre les essais. Je n’ai aucun doute qu’il disputera la course. Mais peut-être qu’après la distance parcourue, il sera assez fatigué. Nous essayons de le calmer. Son approche ici sera différente de celle du passé. Marc est intelligent, il sait d’où il vient et ce qu’il a vécu. Par conséquent, il ne sera pas emporté par des actions folles. Marc sait ce qu’il a à faire. Il n’a rien à prouver ici. Il va de l’avant et fournira un effort pour retrouver les bonnes sensations de pilotage. Je ne me soucie pas des résultats ici. Les résultats ne sont pas la priorité. S’ils sont bons, nous sommes heureux. Mais s’ils ne répondent pas aux attentes, cela ne nous dérangera pas. Il est important que Marc prépare la saison à venir et que nous, chez Honda, mettions cette phase difficile derrière nous. »