Jorge Lorenzo a terminé son Grand Prix d’Aragón avant dernier, à un peu plus de 46s du vainqueur, son équipier Marc Márquez. Sur 23 tours, cela fait une valise de deux secondes prises à chacun d’entre eux. Un bilan difficile à accepter pour un quintuple champion du monde, même si on connait les raisons technique et physique d’un tel marasme. Mais il se pose tout de même une question : la prestigieuse équipe Honda Repsol peut-elle accepter cette situation encore longtemps, même avec toutes les bonnes excuses du monde ?
« J’essaie toujours de faire de mon mieux. » C’est ainsi que Jorge Lorenzo a résumé un Grand Prix en Aragón au résultat brut déprimant : 20e sur 21 pilotes classés, à 46s du vainqueur après 23 tours. Mais Por Fuera attire l’attention sur autre chose : « ce n’est pas important. En ce moment, il s’agit de me battre pour terminer la course. Dans les premiers tours, j’avais le meilleur rythme du week-end, puis le pneu arrière a commencé à glisser dès le troisième tour. Et ça s’est empiré. »
« J’ai été dépassé par tant de pilotes jusqu’à atteindre le dernier groupe. Je me rends compte de la distance qui me sépare des meilleurs » assure le Majorquin. « Mon tour rapide est inférieur de 2 secondes à Márquez le vainqueur, comme à Misano. » De fait, le delta voulu pour objectif qui est de 30s a encore été raté. Cependant… « Je dois dire que je me suis senti plus détendu sur la moto mais j’ai été contraint de garder un rythme plus lent. »
En plus des soucis techniques, il y a aussi une forme physique encore loin d’être au top, et un mental érodé. Un dernier aspect qui n’est nullement occulté par Jorge Lorenzo : « quand un sportif se sent toujours mal dans son corps, il a moins envie de prendre des risques, c’est normal. Nous avons un grand respect pour la peur car nous savons que notre sport est dangereux. Comme en 2008 je ressens de la peur, ce n’est pas extrême, mais c’est là. Je me sens comme un pilote chanceux qui connaît une période malchanceuse à cause de problèmes de moto et de blessures. »
Il termine : « la Honda est une moto physique et rigide. Elle est construite sur la base de Marc et modifiée pour répondre à ses besoins. Pour un pilote comme moi, ce n’est pas une moto facile, mais les blessures m’ont beaucoup affecté. Avant l’accident, ce n’était pas bon, mais j’étais à 14 secondes. »
« Honda a toujours suivi Márquez dans le développement de la moto, car il était le plus rapide. Je sais que je dois m’adapter mais je pense aussi que Honda est une excellente entreprise avec un potentiel pour nous satisfaire tous les deux. Pas dans tous les domaines, mais dans certains d’entre eux. »
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