Si Yamaha ne revient pas bredouille de ce Grand Prix d’Aragon malgré l’abandon de Fabio Quartararo, c’est grâce à son pilote d’essai Cal Crutchlow venu remplacer un Andrea Dovizioso à présent retraité. Incroyable mais vrai, l’Anglais, qui demande à l’Italien de lui rembourser les vacances qu’il a dû annuler à cause de son départ, est revenu dans le box RNF avec les deux points de la 14è place. Pendant ce temps, le pilote officiel et titulaire Franco Morbidelli franchissait la ligne d’arrivée en Alcañiz 17è, dix secondes derrière lui…
A l’énoncé de ce scenario, Cal Crutchlow a joué de son humour en commentant : « je pensais que je pouvais être le meilleur pilote Yamaha ici de toute façon ». Parti 19è, il s’est retrouvé 12è dans un premier tour dont il se souviendra longtemps… « Les pilotes volaient dans les airs partout ! J’ai appuyé sur les freins pour éviter les visières du casque. J’ai pensé « qu’est-ce que se passe maintenant ? ». Puis j’ai vu la moto de Fabio. J’étais sûr qu’il y aurait un drapeau rouge ».
Mais non… Il poursuit : « puis Taka est soudainement tombé sur la piste, j’ai dû faire un stoppie pour l’éviter. Je pensais à ce qui allait se passer ensuite, je n’étais pas vraiment prêt pour cela. Il y avait des motos partout, je ne voyais rien. Remy Gardner et Darryn Binder m’ont presque accroché à ce moment-là. J’étais au milieu de la piste et j’ai dû virer à droite. J’ai vu que ça continuer à rouler et je me suis dit OK, nous allons continuer, ils y vont tous, tu dois y aller ».
Cal Crutchlow : « honnêtement, après le premier demi-tour, je me suis demandé pourquoi je suis revenu ici ? »
Mais il a aussi pensé : « honnêtement, après le premier demi-tour, je me suis demandé pourquoi je suis revenu ici ? ». Avant qu’il ne trouve la réponse à cette question, il a mis le nez dans la bulle et il a fait sa course : « dans l’ensemble, nous sommes assez heureux. Je n’ai pas couru depuis un an. 20 secondes derrière le vainqueur, c’est beaucoup, mais j’ai perdu cinq secondes dès le premier tour. Je pense que j’étais plus rapide de douze secondes qu’en 2021 ».
Il aussi eu le temps d’analyser : « on ne peut pas vraiment se battre. C’est très difficile quand on est derrière un pilote. Ce n’est pas un tracé Yamaha. C’est très difficile de prendre la direction dans le dernier virage. On a l’impression que l’adhérence à l’arrière neutralise l’adhérence à l’avant. A la sortie, la moto saute alors hors de la courbe et la roue arrière patine beaucoup. Nous parcourons de longues distances. Mais nous devons être heureux, l’équipe est heureuse aussi ». Celle-là même qui doit se chercher un nouveau sponsor pour une saison 2023 toujours attendue pour être accomplie avec des Aprilia, Miguel Oliveira et Raul Fernandez.
MotoGP Aragon J3 : classement
Crédit classement motogp.com