pub

En ce vendredi 23 octobre, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Motorland Aragón au terme de la première journée du Grand Prix de Teruel.

Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme, même si la première partie est traduite de l’anglais (vouvoiement).


Fabio Quartararo : « Difficile mais c’était bien à la fin ! Durant la FP1, nous avons essayé beaucoup beaucoup de choses qui n’ont pas fonctionné et j’étais complètement perdu. Mais en FP2, je suis parti en médium/médium neufs et nous avons eu un rythme qui n’était pas mauvais. En particulier, le deuxième run n’était pas mauvais car dans le 15e tour j’ai pu faire 49.3 ou 49.2. J’espère que j’aurai le même feeling avec l’arrière tendre demain en faisant un long run, car après avoir attaqué le chrono en FP1 et en FP2 avec le médium, notre chrono n’était pas très bon. Je suis donc très impatient d’être à demain. »

Vous avez récemment perçu deux nouveaux moteurs mais vous ne les avez pas utilisés. Pourquoi ?

« (Rires) je n’en ai aucune idée ! Je ne le savais même pas. Je savais qu’un moteur était parti au Japon mais je n’ai aucune idée de savoir quelle moto utilise quoi : Cela revient à l’équipe. Honnêtement, je n’en ai aucune idée. »

Vous avez suivi les deux pilotes Suzuki : Qu’avez-vous appris ?

« Oui, pour moi c’était très bien de suivre les deux pilotes Suzuki car là où nous perdons du temps est clair. Il est clair que sur presque toute la piste, nous sommes vraiment similaires mais il y a un endroit, en fait deux ou trois endroits, où elles sont bien plus rapides que nous. C’est quelque chose que nous devons vraiment améliorer pour le rythme de course, car c’est très important. »

En Autriche, vous avez eu quelques problèmes à utiliser le système de variation de hauteur. Pouvez-vous maintenant l’utiliser efficacement ?

« Le système est vraiment difficile à utiliser car il se trouve à gauche et c’est très difficile quand nous sommes inclinés. Sur ce circuit, nous l’utilisons seulement dans un virage et ce n’est pas mal. Mais il y a beaucoup d’autres circuits où ce serait très bien de l’utiliser, mais c’est quasiment impossible pour tous les pilotes Yamaha. C’est donc très dur de l’utiliser de la meilleure manière possible et nous nous en servons seulement quand c’est nécessaire. »

Est-ce difficile de ne pas être le plus rapide aujourd’hui après avoir fait la pole position la semaine dernière ?

« Pour moi, aujourd’hui était vraiment une journée où je devais essayer des choses sur la moto, car nous savons que si nous faisons rien pour le deuxième Grand Prix, nous nous éloignons., Aujourd’hui, nous avons essayé beaucoup de choses. Certain était positif, d’autres pas très bonnes. D’une façon générale, j’ai été satisfait de mon deuxième run en FP2, et c’était pour nous très bien car normalement, la dégradation du pneu était bien trop grande après 10 ou 12 tours la semaine dernière. Aujourd’hui, c’était encore OK après 15 tours. C’était le point sur lequel nous avions vraiment buté la semaine dernière et c’était donc une journée positive et bonne pour nous. Nous allons continuer dans cette direction en continuant de travailler sur le rythme, car au final nous savons que nous sommes rapides sur un tour même si j’ai été un peu perdu aujourd’hui car il a été un peu étrange de passer à l’arrière tendre après avoir roulé tout le temps avec le médium. Mais je suis heureux de la FP2 d’une façon globale. »

Allez-vous utiliser le système de variation de hauteur ce weekend ? Et si oui, où ?

« Nous l’utilisons dans le virage 15. C’est le seul virage où nous l’utilisons. »

Hier, Maverick Viñales a dit en conférence de presse que Yamaha devait travailler sur ses points forts. Êtes-vous d’accord ?

« Se concentrer sur les points positifs est très bien mais nous devons également penser aux négatifs. Nous n’avons pas que des points positifs sur notre moto. Il est vrai que les points positifs que nous avons sont vraiment très grands et nous avons un très bon niveau de performance. Mais je pense que que nous ne pouvons pas simplement nous concentrer là-dessus. Nous pouvons toujours progresser ! Mais si vous améliorez quelque chose qui est déjà très très bien, au final la marge de progression est très faible. Mais si nous voulons améliorer quelque chose qui n’est pas si bien, nous avons bien plus de marge, en comparaison. Je pense donc que nous ne devons pas simplement nous concentrer sur les points positifs mais également sur les points sur lesquels nous peinons. En qualifications, c’est toujours très bien de finir en pole position ou sur la première ligne, mais ce qui importe est la course, et c’est là où nous peinons. C’est donc là où nous devons progresser, et nous savons quels points ne sont pas très bons pour nous. Nous avons fait à de nombreuses reprises des courses qui n’étaient pas excellentes alors que nous étions très rapides aux essais. Nous devons donc travailler davantage là où nous peinons. »

Comment est votre relation avec Sumi San (Takahiro Sumi, Yamaha MotoGP Project leader) ?

« J’ai une bonne relation avec Sumi San mais il est toujours occupé à travailler. Mais une bonne relation avec lui. Nous avons deux ingénieurs Yamaha dans le box, et même trois ce weekend, et donc tout passe par ces ingénieurs jusqu’à Sumi San, ou par Diego (Gubellini) ou Pablo, qui sont mon crew chief et data guy. »

Piero Taramasso (Michelin) a dit que le problème que vous avez rencontré durant la course était dû à votre choix de pneus et à une pression trop grande que vous avez mise dans le pneu. Qu’en pensez-vous, car hier Franco Morbidelli a dit que le problème ne venait pas de la moto ?

« Avant tout, le choix du pneu médium était correct pour la course. Et je peux confirmer aujourd’hui que le médium est meilleur que le tendre. Donc le choix que nous avons fait pour la course, médium/tendre, était le bon. Simplement, nous n’en avions pas beaucoup l’expérience et nous pensons que le problème, même si finalement nous n’avons rien trouvé de vraiment clair, et que nous devons mettre une pression minimale par rapport à mon style de pilotage. Avec Franco, nous sommes tous les deux partis avec la même pression, et elle a été bonne pour Franco, peut-être un peu haute, alors que la mienne était hors de contrôle. C’est la seule raison que je vois, le style de pilotage ou quelque chose comme ça. Mais pour moi, le choix du pneu avant médium était absolument le bon. »

Dimanche dernier, nous avons été surpris de ne pas vous voir en colère dans le box à l’issue de la course…

« J‘ai déjà eu une mauvaise expérience à ce sujet (rires). Vous savez, j’étais en colère mais je me suis dit que j’avais déjà commis une erreur plusieurs courses auparavant qui était une de mes plus grosses erreurs en dehors de la moto. Sur la ligne d’arrivée, j’étais en colère et j’ai hurlé mais je me suis dit que je devais rester calme dans le box. C’est quelque chose de très dur pour moi, et c’est la seule chose dont je peux être satisfait ce dimanche. Je suis resté calme et je n’ai pas fait d’erreur après la ligne d’arrivée. C’est quelque chose que j’essaie d’apprendre et je pense c’était positif après la course que nous avons eue. »

Avez-vous utilisé le nouvel amortisseur Öhlins ?

« Nous avons essayé beaucoup de réglages, mais de ce que je sais, nous n’avons pas essayé le nouvel amortisseur. Nous avons essayé beaucoup de réglages ce matin et également cet après-midi, mais de ce que je sais, nous n’avons pas vraiment essayé un nouvel amortisseur. »

Honda a dit hier qu’Álex Márquez et Takaaki Nakagami utiliserait des Moto2 2021 l’année prochaine. Ne serait-il pas utile pour Yamaha que les quatre pilotes aient également des motos 2021 ?

« Honnêtement, je ne connais pas la situation de Yamaha, car comme vous le savez je vais passer dans le team d’usine et j’aurai la moto d’usine. Je ne pense pas vraiment que ce serait un désavantage mais bien sûr, c’est toujours très bien d’avoir les quatre pilotes sur la même moto pour avoir plus d’informations. Honnêtement, c’est difficile à répondre à cette question car c’est déjà le cas cette année et c’est bien de voir aussi le positif d’une autre moto pour peut-être l’avoir l’année suivante. C’est une question difficile. »

Concernant le championnat, vous considérez-vous comme celui qui a le plus à perdre après l’avoir mené en début de saison ?

« Je n’ai rien à perdre ! C’est seulement ma deuxième année en MotoGP et si quelqu’un m’avait dit que je serai deuxième du championnat à quatre courses de la fin dans ma deuxième année avec une équipe créée l’année dernière, j’aurais signé tout de suite ! À l’heure actuelle, je n’ai rien à perdre et je vais simplement faire de mon mieux. C’est tout. Si nous avons le potentiel de nous battre pour la tête, nous le ferons, et je pense nous avons ce potentiel. Nous ne renonçons pas et nous avons donné nos 100 %. C’est une piste difficile pour nous, mais nous savons que Portimao et Valencia seront bien meilleures. Je vais donc donner mon meilleur durant cette course et à coup sûr nous serons là jusqu’à la fin. »

Concernant cette histoire de pression de pneu, est-ce à toi de modifier ton pilotage pour éviter de trop faire chauffer le pneu avant ?

« Modifier mon style de pilotage est beaucoup trop difficile, surtout que si ça change, ça change vraiment un tout petit peu. En tout cas, je ne veux pas changer mon style de pilotage pour une chose que j’ai eue deux fois en 28 courses : Une en Malaisie où ce jour là j’ai eu un problème de pneu, et cette fois-ci où il n’y a pas eu vraiment de pneu pour cette course en Aragón. Donc je ne changerai pas mon style de pilotage. En partant d’une pression plus basse, on a vu aujourd’hui qu’on arrivait à ne pas avoir une pression aussi haute, donc ça s’est bien. »

Maverick Viñales dit qu’il faut optimiser les points forts de la moto, alors que tu dis qu’il faut améliorer les points faibles…

« Franchement, je ne suis pas trop d’accord avec ce que dit Viñales parce que nos points forts sont vraiment d’aller vite quand on est seul et lors des qualifications. D’accord, c’est bien de faire des premières lignes et des pole positions, mais il arrive un moment où les points on les gagne en course ! Et en course… Énormément de personnes me demandent pourquoi je n’étais pas bien en course, mais là on parle de points négatifs, pas de points positifs. Donc je pense que ce sont ces points là que l’on doit travailler, et pas les points qui font que l’on va vite. En qualification, ce sont souvent les pilotes Yamaha qui font les pole positions, et d’accord, c’est bien, mais il faut améliorer les points où on a du mal, et qui sont en course. Il faut vraiment arrêter de se focaliser que sur nos points forts, mais aussi sur nos points faibles. »

Le fait que vous ne pouvez pas toucher aux motos rend les choses plus compliquées ?

« Ah ça, c’est sûr, mais je pense qu’il faut déjà penser à 2022, même si c’est dans longtemps. Il faut vraiment être clair sur nos problèmes pour se battre en course. À Barcelone, j’étais troisième et si devant il y avait eu des motos plus puissantes, je n’aurais rien pu faire. Mais là, c’était deux Yamaha que j’avais devant moi, donc j’ai passé Valentino, j’ai passé Franco, je suis parti et on a gagné la course. Mais si cela avait été de motos d’une autre marque, et qui avait le même rythme que nous, je pense que cela n’aurait pas été possible de gagner. »

Classement FP1/FP2 du Grand Prix de Teruel MotoGP:

Crédit classement : MotoGP.com

Tous les articles sur les Pilotes : Fabio Quartararo

Tous les articles sur les Teams : Petronas Yamaha Sepang Racing Team