MotoGP : Aprilia espérait un bond en avant en Argentine mais la marque a fait deux pas en arrière

Les Aprilia restent toujours un mystère en MotoGP. Le Grand Prix d’Argentine a démontré que les RS-GP étaient tout autant capables d’impressionner le vendredi sur piste sèche que de régresser le samedi par temps couvert avant de se diluer dès l’averse tombée le dimanche. Une irrégularité qui rappelle l’effondrement de la fin de saison dernière, et que la nouvelle moto devait faire oublier. Mais il faut croire que la machine de Noale est une mécanique de très haute précision, tellement sensible aux variations qu’elle laisse ses concepteurs impuissants face au grain de sable qui l’enraye.

Le dernier Grand Prix d’Argentine devra être étudié de près par les ingénieurs de Noale. Car les trois RS-GP alignées à Termas de Rio Hondo le dimanche ont été foudroyées par un mal qui s’est révélé de la même manière pour Raul Fernandez, Aleix Espargaró et Maverick Viñales, qui ont fini groupé en fin de classement. Alors que lors des essais libres du vendredi les mêmes Aprilia avaient à ce point impressionné que leurs adversaires les considéraient comme les grandes favorites de cette deuxième manche du championnat, elles ont carrément disparu du haut du classement le dimanche.

Un effondrement qui pose question lorsque l’on veut jouer un titre mondial. A l’arrivée, les pilotes ne partageaient pas seulement la même déception. Ils avaient aussi la même analyse, comme si leurs RS-GP avait été frappées par une épidémie sous la pluie. « À certains moments de la course, j’ai cru avoir un pneu arrière crevé. Je ne pouvais pas ouvrir les gaz, même en ligne droite » a lâché Aleix Espargaró, quinzième derrière son collègue de marque Raul Fernandez qui a fait ce constat : « nous étions trois pilotes différents sur l’Aprilia, avec des styles et des réglages différents sur la moto, mais tous avec les mêmes résultats. Nous avons un bon moteur et une bonne vitesse, mais à certains endroits, nous n’avons pas assez d’adhérence ».

« Nous étions trois pilotes différents sur l’Aprilia, avec des styles et des réglages différents sur la moto, mais tous avec les mêmes résultats »

Le moins mal classé du trio de Noale, soit Maverick Viñales, douzième, est entré un peu plus dans le détail : « nous n’avons absolument aucune expérience avec cette moto et donc aucune donnée quand la piste est mouillée. Je ne comprends pas pourquoi nous avons eu de tels problèmes. Il faut l’analyser avec les ingénieurs. La seule chose que je peux dire, c’est que la moto ne voulait pas avancer et n’avait aucune adhérence. Le problème était la traction. Je me sentais fort dans les virages et au freinage, mais je n’ai rien pu faire en sortie. Après avoir évalué la situation, je me suis concentré sur le fait d’amener la moto à la ligne d’arrivée et de penser à Austin ».

Cette pluie argentine a donc été une douche froide pour les hommes d’Aprilia dont les ambitions de titre en ont pris un coup. Treizième au classement général avec 12 points marqués, Aleix Espargaró a commenté : « ça a été deux week-ends très frustrants », a révélé le vétéran du MotoGP. « J’avais une bonne vitesse à Portimao, mais je n’ai pas pu obtenir un bon résultat. C’était la même chose en Argentine sur une piste sèche, mais la pluie est arrivée. Je suis un peu triste et aussi déçu de ces deux premiers week-ends, mais la saison est encore longue. Je vais continuer à courir après la victoire, il reste encore beaucoup de courses à faire ».

Le Top Gun a ajouté : « nous n’en sommes qu’à la deuxième course, tous les constructeurs travaillent encore sur leurs motos. Les fondations sont solides et la RS-GP23 a très bien roulé sur le sec. Au moins, j’ai repris quatre points à Bagnaia et j’ai tout donné avec ce que j’avais de disponible ». Maverick Viñales est 5ème du classement général provisoire, avec 32 points, soit 9 points derrière Pecco Bagnaia (2ème) et 18 derrière Marco Bezzecchi. Le prochain rendez-vous sera un Grand Prix des Amériques qui aura lieu du 14 au 16 avril sur le sélectif tracé d’Austin.