En claquant la porte d’une usine Yamaha qui lui permettait encore de faire partie du sommet de la chaine alimentaire en MotoGP, Maverick Viñales a accepté de rejoindre la fosse aux lions qu’est le peloton. Avec une Aprilia dont il avait tout à découvrir, l’Espagnol n’a pas été ménagé et il a dû travailler sur sa faiblesse connue de l’entame de course timide marquée par un envol moyen. Une agressivité qu’il a aussi été contraint de trouver pour aller chercher la meilleure qualification possible. Une expérience encore à parfaire mais dont l’Espagnol se félicite, puisqu’il se sent à présent plus fort…
Les chiffres le montrent, Maverick Viñales est devenu un protagoniste de milieu du peloton. Un statut qu’il doit certes au fait qu’il doit s’adapter à une Aprilia V4 bien différente de son ex-Yamaha M1 avec le moteur quatre cylindres en ligne. Ainsi, lors de sa dernière année dans l’équipe d’usine du blason aux diapasons, l’Espagnol avait une moyenne de 7,7 sur la grille. Dans la saison en cours, sa première année complète avec Aprilia, la valeur est de 13,6, presque deux fois plus élevée. De même, dans la première moitié de la saison, Viñales n’est parti qu’une seule fois de la deuxième ligne avec la 5e place sur la grille à Las Termas, et trois fois de l’avant-dernière ligne. Dans les sept autres courses, il était au milieu du peloton, soit entre la troisième et la cinquième rangée.
Une expérience que l’équipier d’Aleix Espargaró, actuel second au championnat à 21 points du leader Fabio Quartararo, a identifié comme une progression « comme dans la jungle ». Il dit aussi : « bien sûr, je me sens plus à l’aise au sommet. Mais j’ai beaucoup appris dans les courses où j’ai eu du mal ». Le nonuple vainqueur en Grand Prix précise : « je n’avais pas l’habitude de commencer depuis l’arrière. Dans ma carrière, j’ai généralement commencé à l’avant parce que je me battais toujours pour le sommet. Alors quand j’étais P21 ou P18, j’ai appris à me battre. Et tout ce que j’ai appris, je le mets maintenant dans les premiers tours. Bien sûr, en tant que pilote, je n’aime pas être à l’arrière, mais j’en ai beaucoup appris. Cela fait de moi un meilleur pilote, c’est certain ».
Maverick Viñales : « commencer depuis l’arrière est un processus d’apprentissage mental«
Le pilote de 27 ans explique ainsi sa progression : « j’ai trouvé le timing des manœuvres de dépassement, même si je n’ai pas de place, c’est important. Et c’est très important d’avoir une moto rapide dans les lignes droites. Cela vous facilite la vie. L’Aprilia est très rapide et nous freinons très fort », analyse-t-il avec satisfaction.
« Commencer depuis l’arrière est un processus d’apprentissage mental », mentionne aussi Maverick Viñales sur Motorsport-total. « Dans le passé, je n’aurais peut-être pas été capable de prendre le premier virage et de penser: ‘Ok, maintenant je vais tirer vers l’extérieur, puis vers l’intérieur, puis de cette façon.’ J’avais l’habitude de commencer dans le top 3, et vous passez le virage et c’est tout. Maintenant, je regarde beaucoup de départs avant une course et je me dis : ‘Ok, je vais rouler comme ça pour dépasser.’ C’est un processus que vous traversez avec ces départs ».
Maverick Viñales a disputé 16 courses MotoGP sur l’Aprilia RS-GP jusqu’à présent. Au cours de cette période, il a récolté 73 points. Outre sa troisième place à Assen 2022, il a terminé six fois dans le top 10 lors de ces 16 épreuves. Pour la dernière partie de la saison, il a déjà affirmé qu’il ferait tout son possible pour aider son équipier, et aussi ami, Aleix Espargaró dans la conquête du titre mondial. La rentrée du MotoGP se fera à Silverstone début août, tracé où Aleix Espargaró a apporté le premier podium à son employeur sous l’ère RS-GP.
