L’aventure d’Aprilia en MotoGP reste un mystère. La marque fait en effet partie du puissant groupe européen Piaggio qui, à priori, a de quoi se donner les moyens d’une ambition à ce niveau. Et pourtant, le projet RS-GP est développé au sein du team privé Gresini et, depuis cinq ans, le blason de Noale apparaît comme celui qui a le moins de ressources. Il fait donc de la figuration, ce qui n’est pas très bon pour l’image. Pour 2020, Aprilia a promis une révolution. Mais sans convaincre, jusque dans ses rangs. Et ce n’est pas la demande de sponsor formulée par le responsable Massimo Rivola qui va rassurer…
En MotoGP, Honda s’appuie sur Repsol, Yamaha sur Monster et Ducati sur Phillip Morris. Nous avons aussi le projet KTM auquel Red Bull donne des ailes. Mais on a aussi Suzuki qui tape dans sa propre caisse avec Ecstar et Aprilia qui fait les fonds de ses tiroirs. Pour la marque italienne, ça ne suffit pas, et le responsable du projet Massimo Rivola lance donc un appel pour un partenaire qui investirait, pourquoi pas, dans les 10 millions d’euro par an pour partager l’odyssée RS-GP…
« Nous travaillons pour trouver un sponsor principal pour 2020. Il est impossible de trouver un bailleur de fonds comme Red Bull, car il est assez unique », explique Rivola, qui a travaillé en Formule 1 pour la Scuderia Toro Rosso puis pour Ferrari. « Mais oui, c’est vrai, il nous manque un sponsor principal. »
Quelles sont les attentes d’Aprilia pour la saison 2020 ? « Notre objectif pour la saison prochaine sera de développer une toute nouvelle moto et de voir une performance grandissante. Pour moi, le plus important sera que nos résultats en 2020 progressent. Comme notre nouvelle machine ne sera pas mature lors des premières courses, je prévois toujours des revers lors des premiers Grands Prix. Mais à partir du milieu de la saison, nous voulons constamment nous battre pour les dix premières places. »
On estime à plus de 100 millions d’euros la somme déjà versée par Piaggio dans ce projet MotoGP, qui a connu un succès modéré au cours des cinq dernières années. Les sous sont donc comptés et ils ne sont pas oubliés lorsque Rivola voit poindre à l’horizon 2022 un calendrier à 22 courses : « nous n’aurons aucune chance d’avoir notre mot à dire sur le nombre de courses du Grand Prix » a déclaré Rivola. « C’est pourquoi il est plus logique que nous nous adaptions à ce nouveau défi de la meilleure façon possible. Je comprends quand Dorna dit : « les tests d’essai ne rapportent pas d’argent. » Tant que nous sommes rémunérés pour les courses supplémentaires, cela réduit notre budget. Alors je suis pour. Mais c’est une condition : si nous courons plus de courses, nous devons obtenir plus d’argent pour cela. »