Cette saison, et dans un MotoGP à la concurrence exacerbée, il est acquis que l’usine Aprilia, qui est plutôt un commando, a progressé plus que notoirement. Sa nouvelle RS-GP est dans le coup, malgré le fait qu’il n’y ait qu’un seul pilote rapide, et maintenant valide depuis la blessure de Savadori, dessus. Une embellie qui vient d’une politique particulière chère à l’entreprise sur laquelle le directeur technique Romano Albesiano veut insister.
Aprilia peut se targeur de vivre en ce moment sa plus belle saison dans la catégorie reine des Grands Prix. La marque a joué dans la cour des grands avec un moteur deux cylindres à deux temps de 500 cm3 de 1994 à 2000, puis la mécanique Cube de 990 cm3 venue de chez Cosworth de 2002 à 2004. Depuis 2016, c’est la RS-GP qui a repris le flambeau avec des hauts et des bas. En 2021, nous sommes dans l’hypothèse élevée : la figure de proue Aleix Espargaró s’est classée six fois dans le top 8 lors des dix premières courses et a notamment pointé à la sixième place à Portimao et Jerez. L’Espagnol est actuellement neuvième du championnat.
Un parcours encourageant que Romano Albesiano décrit ainsi : « nous avons atteint un bon niveau sur presque toutes les pistes, ce dont nous sommes fiers » dit le directeur technique d’Aprilia. « Nous nous sommes concentrés sur les points faibles et avons pu en éliminer 90 pour cent. Maintenant, nous avons une bonne base pour l’avenir. Au cours des deux dernières années, nous avons apporté des changements fondamentaux au moteur, avec moins de puissance de sortie. Les changements qui donnent envie de faire un pas en avant impliquent parfois de faire deux pas en arrière. Ce que nous avons perdu en puissance du moteur, nous l’avons gagné en maniabilité. C’est une des raisons de notre amélioration. Il nous reste maintenant deux ou trois ans sans grands changements. Nous savons que le succès en course vient du travail de précision et non des révolutions ».
Aprilia a perdu du bon personnel MotoGP au profit de la concurrence ces dernières années, mais a récemment également recruté des gens de Suzuki, Ducati, certes, mais aussi de Ferrari, Lamborghini, McLaren et Mercedes. « Certaines de ces personnes étaient chez Aprilia », a observé Albesiano. « Ils ont grandi avec nous, puis ont changé d’entreprise et sont revenus. Les gens qui viennent de l’industrie automobile ont généralement une mentalité différente, et j’ai eu cette expérience au cours des 30 dernières années ».
Aprilia : « nous avons des gens intelligents qui ont compris les difficultés de développer une moto »
Il développe sur Speedweek : « mais nous avons des gens intelligents qui ont tout de suite compris les difficultés de développer une moto. Beaucoup de gens pensent qu’une voiture est plus compliquée qu’une moto, mais dans de nombreux domaines, c’est le contraire qui est vrai. Nous sommes très heureux que la fusion de ces cultures soit super positive pour l’entreprise, nous avons pu renforcer considérablement notre personnel ».
« Pour atteindre notre niveau actuel, nous avons dû faire de grands pas », a déclaré Albesiano, expliquant les nombreux nouveaux développements sur la RS-GP. « Nous avons pu tester certaines pièces, comme de nouveaux ailerons, sur le modèle précédent, nous avions donc déjà quelques informations lorsque nous avons mis en service la toute nouvelle moto au début de la saison. Ces dernières années, l’aérodynamisme a joué un rôle de plus en plus important en termes d’équilibre global de la moto. Cela vient des ailerons, ils rendent les forces aérodynamiques plus puissantes. Le groupe de conception devait donc comprendre comment la mécanique et l’aérodynamique interagissent en termes d’équilibre ». De nouveaux horizons à présent généralement pris en compte que Ducati a fait découvrir.
