Jamais peut-être on avait autant parlé d’Aprilia en un début de saison de MotoGP. Pour autant, ce n’est pas du fait de résultats sportifs, bien que le Grand Prix du Qatar ait été encourageant pour celui qui attaque sa troisième année sur la RS-GP, soit Aleix Espargaró. C’est plutôt sur le terrain politique que la firme du groupe Piaggio a attiré l’attention. Un champ de bataille qui n’est pas une terre inconnue pour la nouvelle recrue Massimo Rivola, intronisé directeur de la compétition. Et pour cause : il vient de la Formule 1.
Le paddock a fait connaissance avec cet ancien de la Scuderia Ferrari qui, lui-même, a été mis au parfum des interprétations et des considérations de la moto en n’étant pas écouté dans une réclamation contre un déflecteur présenté par Ducati. En ce sens, Aprilia avait été positionnée en première ligne. Et c’est donc cette marque qui apparaît comme la perdante du bras de fer avec le compatriote de Borgo Panigale. Plus que Suzuki, KTM et même Honda.
En arrivant à Noale, il avait déclaré : « il y a des aspects de la gestion d’une équipe de Formule 1 que je peux apporter au MotoGP, et cela ne concerne pas le niveau de professionnalisme, qui est incontestable. Mais cela implique certains processus. Nous n’avons pas une mauvaise configuration mais je pense qu’il reste encore beaucoup à faire, car Aprilia Racing doit prendre une position de leader technologique dans le groupe Piaggio. C’est une grande responsabilité et le MotoGP en fait partie. »
Puisque l’on parle de technologie, voici celui à qui il a succédé : Romano Albesiano. Son domaine de prédilection est le développement technique, pas l’organisation stratégique. De fait, il est heureux d’abandonner cette dernière casquette qui pesait trop : « je suis ingénieur, mais j’avais également d’autres responsabilités, telles que des contrats des pilotes et des tâches similaires. Massimo apporte de l’air frais et un nouvel enthousiasme à l’équipe. Pour moi, c’est fantastique, parce que je peux faire ce que j’aime vraiment ».
Et il y a du boulot, surtout depuis cet arrête de la Cour d’Appel de la FIM qui sonne comme un signal à se lancer dans le développement aérodynamique des motos : « nous devons développer de nombreuses idées et beaucoup de choses » assure-t-il, avec cet objectif ambitieux mis à jour : « l’année prochaine, nous voulons nous battre pour le podium et dans la majorité des courses ».