Comparaison n’est pas raison mais lorsque l’on regarde le parcours de Suzuki en MotoGP et qu’on le met en perspective par rapport à celui d’Aprilia, dont l’implication dans la catégorie est à peu de chose près aussi récente, on se dit qu’il vaut mieux être Japonais qu’Italiens. On s’attendait à un peu mieux de la part d’une usine qui a montré son savoir-faire en récoltant les titres en Superbike après avoir surchargé son étagère à coupes lorsque ses moteurs deux temps faisaient la loi en 125 et en 250.
Au sein du groupe européen Piaggio, on espérait sans doute aussi un peu mieux. Lorsque l’on fait un point de situation après deux ans d’implication et sept Grands Prix disputés cette année, on constate que la RS-GP n’est pas une terreur. Ses pilotes Bradl et Bautista ont comme meilleur résultat à présenter respectivement une septième position et une huitième place. Et au sein du staff de Noale, on sait qu’il faut chercher trente chevaux dans le moteur pour être au niveau de la concurrence.
Romano Albesiano, qui a eu la lourde tâche d’assurer la succession de Gigi Dall’Igna chez Aprilia, est conscient de tout ça et sait qu’est arrivée l’heure des choix. Sur GPOne, il a promis que les heures au banc allaient être doublées pour le moteur : « l’idée est de réduire d’une seconde notre passif en qualifications sur les meilleurs et de finir les course aux alentours de vingt secondes derrière le leader ». Pour cela, de l’aveu même du responsable de Noale, il faut encore trouver une trentaine de cavallinos. Des objectifs qui montrent combien il est difficile de faire sa place parmi l’élite.
Là-dessus, il faut aussi étoffer les troupes. Actuellement, Mike Di Meglio s’occupe des tests mais on recherche un renfort. Parmi les titulaires, tant Bautista que Bradl sont sur la sellette. Car Sam Lowes prendra déjà une place alors que le second guidon se négocie actuellement avec Aleix Espargaró. Et puis il y a aussi l’idée d’un team satellite. Sur ce terrain-là, on attendait plutôt Suzuki, mais on ne s’enthousiasme guère de la perspective du côté d’Hamamatsu. Par contre, à Noale, si : « les chances d’avoir une seconde équipe sont de 50% » annonce le même Albesiano mais sur Speedweek cette fois.
Et qui serait cet appui ? L’écurie Aspar. Celle-là même qui roulait sur Honda l’an passé, engage des Ducati cette année, et parle aussi avec Suzuki. Les réponses devraient arriver dès Assen ou en Autriche au plus tard. Il ne faudra pas se louper car en 2017 arrive aussi KTM. Et il ne sera pas question pour Aprilia de faire moins bien que les Autrichiens !