L’aventure Aprilia en MotoGP a pris une tournure conquérante depuis deux saisons et surtout depuis celle en cours. Née en 2015, remodelée du point de vue du moteur et entre les mains d’Aleix Espargaró depuis 2017, la RS-GP est à présent en lice pour amener son pilote espagnol jusqu’au titre mondial. Ce sera l’enjeu des neuf épreuves qui se succéderont à partir de début août à Silverstone, mais le directeur sportif Massimo Rivola aura aussi un autre objectif en tête : séduire un sponsor pour soutenir un effort de guerre que le groupe Piaggio, dont le blason de Noale fait partie, soutient à bout de bras. Il a un contact, et la révélation de son nom étonne…
On n’oubliera jamais que Massimo Rivola a été formé en Formule 1 et, lorsque cela nous échappe, c’est lui qui le rappelle en citant comme référence la discipline majeure du sport-automobile pour la gestion de la catégorie principale du sport-moto. Il est arrivé à l’Italien de faire de la sorte sur le sujet de l’évolution technique, mais pas seulement. Car ce dernier domaine débouche sur les budgets à déployer pour trouver de la performance.
Or, la conjoncture ne se prête pas à la folie des grandeurs et c’est aussi pour ça que Ducati, en toute légalité, agace. Massimo Rivola en fait mention lorsqu’il déclare : « nous devons discuter de l’interdiction de tous ces super outils et appareils qui ne font qu’augmenter les coûts. Vous devez également parler de nouvelles restrictions aérodynamiques. Aprilia est très forte dans ce domaine. Mais pour le bénéfice du championnat et de notre cœur de métier, à savoir la production en série, nous devons maintenir les coûts bas. Alors que nous envisageons notre avenir, nous devrions réfléchir sérieusement à la maîtrise des coûts ».
Une maitrise que la Formule 1 a justement décidé d’en faire un objectif, avec la détermination d’un plafond budgétaire : « pour le moment, personne ne peut se plaindre de la qualité du spectacle » dit Rivola, n’en déplaise à certains. « Par conséquent, nous devons nous efforcer de maintenir le niveau de performance de toutes les personnes impliquées à un niveau similaire. Si un constructeur peut investir beaucoup plus qu’un autre, et je ne parle pas que de Ducati, peut-être qu’une autre équipe peut investir beaucoup plus, alors ça devient un peu injuste ».
« Aprilia doit maintenant trouver un sponsor de premier plan«
Une injustice qui toucherait en premier lieu Aprilia… Le groupe Piaggio dont il est membre, verse, dit-on, jusqu’à 20 à 30 millions par an pour le programme RS-GP. Il faut dire que, contrairement à Repsol pour Honda, Monster pour Yamaha ou encore Red Bull pour KTM, Aprilia n’a aucun investisseur titre signalé sur ses carénages. Or, l’autre constructeur à ne compter que sur lui-même pour poursuivre l’aventure en Grand Prix est Suzuki avec son enseigne Ecstar. Et on sait de ce qu’il va advenir des GSX-RR à la fin de cette saison…
Une situation aléatoire que Massimo Rivola ne cache pas : « nous n’avons pas de sponsor principal. Nous devons maintenant trouver un sponsor de premier plan » dit-il sur Speedweek. « Je peux signaler que les meilleurs sponsors se réveillent et se tournent vers nous. C’est bon signe. J’espère vraiment qu’on en trouvera un. Si nous voulons rester compétitifs, nous avons besoin des budgets appropriés ».
Et des contacts sont en cours. L’ancien de Ferrari en Formule 1 en parle tout aussi ouvertement, non sans surprendre sur l’identité de l’opportunité : « nous sommes en pourparlers. Il serait également intéressant de se demander si le groupe Red Bull soutient une deuxième équipe de haut niveau, comme en Formule 1. Aprilia pourrait devenir l’équipe Alpha Tauri de MotoGP pour M. Mateschitz ». Qu’en pense-ton chez KTM ?