Si ce début de saison MotoGP a révélé certaines surprises rafraîchissantes qui ont mis, ou remis, certaines carrières sur de bons rails, d’autres doivent prendre leur mal en patience. C’est ainsi le cas de Lorenzo chez Honda ou de Zarco chez KTM. Mais c’est aussi la situation d’un Iannone chez Aprilia. L’Italien a été pilote Ducati, qui est en tête du championnat, et Suzuki, dernier vainqueur en date en Grand Prix. Il a donc été à de bons endroits, mais le voilà maintenant avec une RS-GP…
Un poste comme équipier d’Aleix Espargaró qui ressemble beaucoup à celui de la dernière chance. Car son parcours a des airs d’occasions manquées au vu des écuries côtoyées. Les frasques de sa vie privée ont autant desservi Joe le Maniac que ses absences sur la piste. Mais lorsque tout est aligné, il sait être véloce. Et c’est un vainqueur de Grand Prix.
Reste qu’entre un projet Aprilia en quête d’un nouveau souffle et un pilote à la recherche d’un renouveau, il ne pouvait qu’avoir rencontre. Une communauté de destin ainsi dépeint par Iannone : « je pense qu’Aprilia avait besoin de moi et j’avais besoin d’Aprilia. Ils me donnent beaucoup d’attention et je me sens à l’aise malgré les résultats ». Ces derniers, en effet, peuvent même être inquiétants, comme ceux ramenés d’Argentine, qui ne pouvaient pas être pires, puisque synonyme de dernière place en qualification et en course…
Mais le protégé de Carlo Pernat ne s’inquiète pas : « vous pensiez peut-être que je serais de mauvaise humeur après la terrible course de Termas, mais je suis heureux et paisible » affirme Iannone sur GPOne. « Je suis tranquille parce que je connais les problèmes que nous avons rencontrés. Beaucoup s’expliquent par l’inexpérience de mon équipe. En MotoGP, il y a tellement de choses à comprendre pour gérer tous les aspects. Une modification du bras oscillant, par exemple, nécessite d’autres modifications de l’électronique. Nous devons tout garder sous contrôle ».
En ce moment, Iannone est divisé entre le rôle de pilote et celui de pilote d’essai. « J’essaie de faire les deux. Notre principal problème dans la course est que nous devons également travailler au développement de la moto. Si nous voulons progresser, nous devons intensément exploiter tout le temps dont nous disposons, y compris lors du week-end de course. Si nous étions plus proche des meilleurs, nous pourrions faire un travail différent. Mais notre situation actuelle nous autorise à prendre plus de risques ».
Après trois Grands Prix, Iannone a marqué les points de la 14e puis de la 12 place au Qatar et à Austin, tout en regrettant une dernière position en Argentine. Il est 18e au classement général avec 6 points alors que son équipier Aleix Espargaró, mieux aguerri à la RS-GP est 13e de la même hiérarchie avec 13 unités.