Andrea Dovizioso se souvient qu’en quittant une maison Ducati qu’il avait servi durant huit campagnes, il espérait, en for intérieur, intégrer les rangs de Yamaha. Son vœu s’est exaucé, mais l’histoire a changé. Les Ducati gagnent et les Yamaha sont plutôt à chercher dans la seconde partie du classement. Après cinq Grands Prix en 2021 à tenter de se familiariser avec la M1, le doyen du plateau qui va sur ses 36 ans n’y est toujours pas en 2022. Il a rendu 27 secondes au vainqueur du Grand Prix du Qatar Bastianini en 22 tours accomplis sur le tracé de Losail. Et il est bien sûr le premier à le regretter.
Tellement d’ailleurs qu’alors il commence à envisager la seconde manche du calendrier en Indonésie, il reste sur cet écart que l’on peut considérer comme abyssal dans le MotoGP d’aujourd’hui… « Il faut progresser, 27 secondes c’est vraiment beaucoup » insiste Dovi. « Ce n’est pas bien, nous sommes loin. Je ne veux pas trop parler parce qu’il faudrait expliquer pourquoi certaines choses arrivent, il y a toujours des explications pour lesquelles les choses ne fonctionnent pas si bien… Mais ce n’est pas le moment d’entrer dans trop de détails. Mais nous devons absolument faire des pas en avant parce que nous étions vraiment loin. Et vous ne comblez pas le déficit d’une 20e place sur la grille de toute façon ».
Andrea Dovizioso : « je ne maîtrise pas la situation »
« En termes d’usure des pneus, nous devons également nous améliorer, mais en Indonésie, nous aurons des pneus différents, où tout le monde part de presque zéro » commente encore le pilote RNF Yamaha qui revient cependant à son constat qui tourne en boucle dans sa tête : « mais on est loin et il faut forcément se rapprocher ».
Les résultats modérés du triple vice-champion du monde MotoGP ont cependant un bon côté… Contrairement à ses dernières années Ducati, le vétéran sur Yamaha n’a pas la pression d’un prétendant au titre : « je peux vous assurer que c’est souvent génial quand vous n’êtes pas le centre de l’attention. Ce n’est vraiment pas mal » a déclaré « Dovi » avec ironie. Mais il est rapidement redevenu sérieux sur Speedweek : « je n’aime pas le fait que je ne sois pas aussi compétitif que je le voudrais et que je ne maîtrise pas la situation. C’est ce sur quoi je me concentre. Ce n’est pas un problème pour moi que les gens ne parlent pas de moi en ce moment quand il s’agit de la lutte pour le titre ». Un confort qui n’est en revanche pas l’apanage du tenant de la couronne et aussi pilote Yamaha, Fabio Quartararo.