Que Andrea Dovizioso et Marco Simoncelli ne s’entendaient pas n’est un secret pour personne.
Le premier était calme, réfléchi et réservé, comme il l’est toujours, le second était beaucoup plus expansif et agressif sur la piste.
Se côtoyant à longueur de temps durant tout leur parcours, les deux hommes en étaient arrivés à se disputer à de nombreuses reprises, et les déclarations acerbes volaient régulièrement…
Puis, le drame est survenu. Andrea Dovizioso se souvient encore aujourd’hui du changement profond que cela a occasionné en lui.
Andrea Dovizioso : « Marco et moi
étions des rivaux depuis l’âge de 7 ans. Une rivalité
inconfortable Nous étions un chien et un chat, il était
l’agressif qui bataillait, j’étais celui qui était bon et
calme. Deux modes de vie différents; il était enjoué et
insouciant, je suis sérieux et précis. Nous n’avons jamais
noué de liens. Mais il y a toujours eu un respect sportif
parce que nous savions tous deux à quel point nous étions
forts.
Quelque chose d’étrange m’est arrivé quand Marco est
mort. Gardez à l’esprit que nous ne pouvions pas être amis, et
que nous ne nous parlions même pas … et au lieu de cela, j’ai fondu
en larmes. Moi qui n’avais jamais pleuré, je me suis retrouvé
en larmes. Pour cette raison, avant les funérailles, j’ai
décidé d’aller chez lui, chez sa mère, chez son père
Paolo. Oui, son père. Avec qui, jusqu’ici, il y avait eu
une relation encore pire qu’avec Marco. Je me souviens de ce
jour-là ; nous étions l’un devant l’autre, nous sommes
regardés et nous nous sommes compris. Pour la première fois,
nous avons compris que pendant des années, nous nous étions vus
d’une manière déformée à cause de la concurrence et de la
rivalité. Pour la première fois, nous étions deux vraies
personnes. Et à partir de là, une bonne relation a vu le
jour. C’est incroyable comme la vie vous pousse à vous
enfermer dans de fausses convictions… Et moi, maintenant, je
repense à tout ce qui s’est passé avant, je vois Marco complètement
différemment par rapport à la façon dont je l’avais
vécu. Seulement c’est trop tard. »
Source : ilgiornale.it