On va finir par se demander si la relation entre Andrea Dovizioso et le patron de son écurie RNF Razlan Razali va tenir jusqu’à la fin de cette saison. Certes, on n’en est pas encore à l’échange de noms d’oiseaux mais on commence tout de même à se voler gentiment dans les plumes dans le nid du Malaisien qui serait à deux doigts de voler de ses propres ailes avec Aprilia en vue de 2023. Et donc d’abandonner Yamaha, ce qui ne fait ni chaud ni froid à Fabio Quartararo qui a déjà dit ce qu’il pensait de cette équipe satellite. Le triple vice-champion du monde se sait sous le feu roulant de la critique de la part de Razali qui, après tout, se réfère aux résultats plus que décevants de son pilote. L’Italien a répondu au Malaisien au Mans, et ça pique un peu…
Ou Razlan Razali n’a pas de chance, ou il fait les mauvais choix et manque les occasions. L’ascension du Malaisien a été remarquable sous les couleurs de Petronas qu’il a perdues en loupant le virage du renouvellement du partenariat. Il a rassemblé ses forces pour monter ce team RNF avec l’enseigne italienne WithU heureuse de pouvoir compter sur le compatriote Andrea Dovizioso dont le salaire est versé par Yamaha. A présent, il faut parler de la reconduction – ou non – de l’alliance technique avec Yamaha. Et rien n’est moins certain qu’elle ait lieu.
Le signal a été donné par le pilote d’usine Fabio Quartararo qui a déclaré sur le sujet qu’entre le fait que Yamaha roule en MotoGP avec ses deux seules motos d’usine ou que la marque en aligne quatre dans les actuelles conditions, il n’y aurait pas de différence pour lui car l’aventure RNF ne lui apporte aucune plus-value en termes de retour technique. Un constat qui pourrait vite s’avérer être une prémonition. Razlan Razali discute en effet avec Aprilia qui veut des réponses rapidement. Yamaha demande 7 millions pour le leasing des motos, le constructeur Noale 4. Il y a un risque que la marque d’Iwata se retrouve sans écurie privée pour l’année prochaine, même si des rumeurs circulent sur un possible accord avec l’écurie Mooney VR46, pourtant sous contrat avec Ducati jusqu’en 2024.
Andrea Dovizioso sur Razlan Razali : « quand certains personnages commentent sans connaître les détails, c’est qu’ils ont de grosses limites«
Pendant ce temps Razali et Andrea Dovizioso sont à couteaux tirés : ce sera déjà un miracle si le vétéran de Forlì parvient à boucler ce championnat sur la M1. Le Malaisien se montre de plus en plus critique à l’égard de l’Italien qui n’y arrive pas sur la M1. Il jouerait plus les ingénieurs que les pilotes selon le patron, des propos qui sont arrivés aux oreilles du pilote qui y a répondu avec un certain mépris… « Je ne connais pas très bien Razali. Je pense que c’est quelqu’un de bien, même s’il ne connaît pas bien le paddock, donc il ne sait pas comment se comporter dans certaines situations ».
La suite n’est pas mal non plus : « je sais qu’il a fait des déclarations étranges dans le passé. Je pense que c’est parce qu’il n’a pas beaucoup d’expérience dans le monde de la moto. Mon esprit est axé sur la technique pour être plus compétitif, alors qu’il est plus managérial ». Et il termine sur Tuttomotoriweb : « je ne lis pas ses critiques et ne m’en porte que mieux. Quand certains personnages commentent sans connaître les détails, c’est qu’ils ont de grosses limites. Bref, je ne les lis pas. Je m’en fous ». C’est Wilco Zeelenberg, le team manager, qui doit se faire actuellement des cheveux blancs…