Dans son autobiographie « Asphalte », Andrea Dovizioso met les choses au point avec ses adversaires, donne des avis éclairés sur les coulisses du MotoGP, mais se livre aussi sur ses sentiments et ses sensibilités. Sur Tuttomotoriweb, on y découvre ainsi un passage poignant sur le regretté Marco Simoncelli. Dont le souvenir est toujours aussi vivace…
Ils étaient compatriotes, ce qui faisaient d’eux, aussi, des rivaux directs dans la course à la succession des Rossi et autres Biaggi. Comme ils étaient tous les deux dans les petits papiers de Honda, cette concurrence était exacerbée. Puis le drame est arrivé et les masques sont tombés. Un événement qui laisse des regrets à Dovi qui écrit : « Marco a toujours tout risqué dans sa vie, je l’ai vu tomber des milliers de fois et toujours se relever, comme s’il était invincible. Je n’y croyais pas, c’était comme une réalité parallèle ».
« Je l’ai pleuré avec son père et on s’est tous les deux demandés comment on avait pu vivre toutes ces années dans une fausse relation polluée par la rivalité de la compétition. Pour la première fois, on se retrouvait là, sans fard, deux vraies personnes qui découvraient la fausse image que l’un avait de l’autre. C’est incroyable comment la vie peut vous faire croire à des choses complètement dénuées de sens ».
Il poursuit : « aujourd’hui, Marco me manque, je ressens l’absence d’une personne que je n’ai jamais vraiment fréquentée mais qu’au fond, je connaissais très bien. On a grandi ensemble, on s’est battus l’un contre l’autre, on avait toujours à l’esprit l’autre, même hors des circuits. Il a fait émerger quelque chose en moi qui n’aurait peut-être jamais vu le jour sans lui. Il m’a aidé à comprendre que les relations humaines sont à la fois complexes et importantes ».
Il termine : « en son honneur, je me suis fait un tatouage polynésien où l’on trouve le soleil, symbole de la vie, l’oiseau frégate, symbole du destin et un gecko. Il y a une inscription : « je suis maître de mon destin mais seul le destin connaît ma fin ». Aujourd’hui, je regarde en arrière et je vois Marco de manière complétement différente. Le seul souci, c’est que c’est trop tard » …
