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Andrea Dovizioso

Andrea Dovizioso en a toujours rêvé dans sa carrière de ce pari Yamaha avec une considération officielle. C’est arrivé avec le départ inattendu et fracassant de Maverick Viñales des rangs d’Iwata, mais lorsqu’il a pris le guidon de la M1, Dovi a compris que l’on n’était plus en 2012, saison au terme de laquelle il avait fini quatrième du championnat sous les couleurs de Tech3. C’était sa dernière avant de filer pour un bail de huit ans chez Ducati. Il est tombé de haut et il ne s’en remettra pas. A 36 ans, il vivra encore neuf Grands Prix pour finir cette campagne et faire ses adieux au paddock.

Dans un entretien vérité sur Speedweek, Andrea Dovizioso explique comment il en est arrivé là. Une déception d’autant plus cruelle qu’il pensait fort à cette Yamaha au développement usine depuis près d’une décennie… Le triple vice-champion du monde, mais sur Ducati, reconnait en effet : « je voulais déjà rouler pour l’équipe d’usine Yamaha après 2012, mais je n’ai pas eu cette chance. Même si j’ai terminé quatrième du championnat. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu dans ma carrière. Parce que quand je suis arrivé chez Yamaha en 2012, j’ai dû piloter la moto telle qu’elle était. Je ne pouvais pas faire de travail de développement à l’époque. Je n’ai pas gagné le titre, mais nous étions compétitifs et nous étions souvent sur le podium. Je pensais qu’avec plus d’expérience je pourrais me faire à la moto plus rapidement ».

Et la douche froide a été glaciale… « Je n’ai rien changé en 2012, mais j’ai réussi à rouler pour être fort. Ce n’était pas la meilleure façon d’aller vite sur une Yamaha, mais c’était suffisant pour terminer 4e. Le caractère de cette Yamaha par rapport à la concurrence actuelle en MotoGP la rend désormais impossible ». Nous y voilà. Il est temps d’expliquer ce qui se passe aujourd’hui avec la M1 pour Andrea Dovizioso … « Vous ne pouvez pas accélérer, mais vous êtes très rapide au milieu du virage. Mais dans la tête cette puce dit que la courbe doit être abordée d’une manière très différente. Vous ne pourrez pas gérer cette situation et sortir avec un bon rythme. Et dans tous les virages, c’est la même histoire » regrette Dovi qui précise aussi : « le MotoGP a changé dans de nombreux domaines. Par exemple, la façon dont vous devez gérer le nouveau pneu Michelin introduit en 2020 ».

Andrea Dovizioso : 2022 sera-t-il sa dernière saison en GP ?

Andrea Dovizioso : « j’essaie de garder une bonne relation avec Yamaha« 

Dovizioso a eu le temps d’analyser, de tenter, puis de se résigner. Voici son rapport d’expertise final : « c’est la situation la plus difficile pour moi parce que c’est complètement différent de mes huit dernières années. Je dois rouler la moto d’une manière complètement opposée à ce à quoi je suis habitué. J’avais une approche très claire pour devenir compétitif pendant un week-end et à un certain moment, cela a fonctionné. Toutes ces choses… ne fonctionnent plus. Rien du tout. Il faut donc faire l’inverse. Premièrement, ce n’est pas naturel, et deuxièmement, ce n’est pas mon style ».

« Je suis plus déçu de moi que de Yamaha » rassure-t-il. « Je ne peux pas utiliser le potentiel de la moto, même si je sais à 100 % pourquoi et dans tous les domaines. Même après de nombreuses courses, je ne suis pas capable de changer ces choses. Je suis aussi déçu car je n’arrive pas à développer le caractère de la machine. Pas même un peu pour me convenir. J’étais complètement ouvert et direct avec Yamaha. Ma relation avec l’usine est très bonne. J’ai assisté à quelques réunions avec eux, je peux comprendre la situation avec Fabio Quartararo. Il veut de meilleures performances. Je ne combats personne et je ne chasse personne. J’ai dit tout de suite : « Je sais exactement de quoi je me plains, mais je ne peux pas changer la situation. J’aimerais comprendre sur quoi vous vous concentrez ». Pour moi, c’était très important ».

Andrea Dovizioso termine : « en plus des résultats, j’ai besoin d’une raison et d’un programme clair pour ce que nous faisons. J’ai essayé d’expliquer pourquoi Fabio est là où il est. Aussi, j’ai essayé de faire comprendre ce dont Fabio pourrait bénéficier si nous pouvions améliorer certains domaines. J’étais content des rencontres, mais malheureusement rien n’a changé. Je n’ai pas eu la chance de travailler sur de grandes choses. Ces choses sont les mauvais points de la moto à mon avis. Mais je suis détendu parce que je les comprends. Je suis totalement ouvert à ce que fait Yamaha, à ce qu’ils veulent encore accomplir. J’essaie de garder une bonne relation ». Dovizioso en terminera ainsi. Mais pour Franco Morbidelli, qui est dans le même cas que lui, le cauchemar va se poursuivre encore jusqu’en 2023…

Andrea Dovizioso, Withu Yamaha RNF MotoGP™ Team

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