Marc Marquez, du temps de sa splendeur, ne s’est pas fait des amis sur la piste à part, peut-être, Andrea Dovizioso. Le point d’orgue des conflits que l’officiel Honda a connu en Grand Prix a été avec Valentino Rossi, une tension qui a été portée à son paroxysme lors de la saison 2015, dont le final et son verdict résonnent encore dans le milieu. Pourtant, Dovi a démontré qu’on n’était obligé d’en arriver à la rupture avec l’Espagnol. Maintenant qu’il est proche de la retraite, il explique sa recette…
Andrea Dovizioso vivra ce week-end à Misano son ultime Grand de carrière en tant que pilote MotoGP. 21 ans de service seront ainsi scellés, ce qui nous fait dans le détail 345 courses, 24 victoires, 20 positions de pointe. Et aussi un titre de Champion du Monde 125 en 2004 et cinq statuts de vice-champion du monde répartis en deux dans feue la catégorie 250 et trois en MotoGP.
Ces trois accessits dans la catégorie majeure des Grands Prix valent leur pesant d’or puisque attribués après avoir lutté pour le titre mondial contre un Marc Marquez alors au sommet de sa forme. Un duel sans merci, comme à chaque fois avec l’officiel Honda, mais tout s’est toujours bien terminé. Et c’est aussi un exploit en soi au vu du caractère et de la méthode de l’adversaire. La recette mérite donc d’être partagée et avant de tirer sa révérence, et celui qui n’a pas fait mieux que 11è après 13 courses cette saison sur la Yamaha RNF la donne…
Sur Speedweek, on peut lire ainsi de Dovi : « ce qui s’est passé entre Marc et moi était un peu étrange parce que je pense qu’il était toujours très proche de la limite, parfois même au-dessus » reconnait-il pour commencer. Puis il développe : « mais quand je l’ai combattu, rien de mal n’en est sorti. Je pense que c’était une conséquence de la façon dont j’ai couru contre lui. C’était un peu étrange, mais finalement c’était très sympa parce qu’il ne s’est jamais rien passé entre nous. La plupart du temps, c’était serré, mais la façon dont je l’ai combattu était différente des autres ».
Andrea Dovizioso révèle la chose à ne jamais faire contre Marc Marquez
Et il explique cette particularité qui a fait toute la différence : « avec la plupart des pilotes, c’était comme : « tu freines tard, je freine plus tard. Tu es agressif, je suis plus agressif ». Je pense que c’est la pire chose que tu aurais pu faire avec Marc. J’étais conscient de cela, donc je n’ai pas agi comme ça. C’était psychologique ».
Andrea Dovizioso détaille alors son approche : « j’étudie toujours mon adversaire. Et si vous regardez la fin des carrières de Capirossi et de Rossi, c’est à ce moment-là qu’ils sont devenus diplomates. À mon avis, ils l’ont fait parce qu’en dépit de beaucoup de victoires et d’être deux des meilleurs pilotes du monde, ils ont réalisé qu’il était impossible de montrer la vérité à tout le monde. Vous finissez par réaliser, « pourquoi dois-je me battre et dépenser mon énergie et expliquer quelque chose qu’ils ne comprendront jamais. » ».
Il termine : « pour moi, ce n’est pas important d’entendre ce que les autres pensent, car ils ne peuvent pas connaître la vérité en détail. Vous pouvez comprendre certaines choses, mais si vous n’êtes pas la personne, vous ne le saurez jamais. Enfin… qu’est-ce qui est important ? Essaie d’être intelligent. C’est important d’être bon avec les gens. J’essaie d’être détendu avec les autres. À moins que vous ne fassiez quelque chose contre moi, je ne serai jamais méchant avec vous. Jamais. Je suis peut-être trop amical. Mais sinon je m’en fiche. Si les gens pensent du mal de vous… peu importe. Cela n’a vraiment pas d’importance ».
Sur sa dernière prestation à venir ce week-end à Misano, il dit : « Saint-Marin sera mon dernier Grand Prix. Ce sera très inhabituel et étrange après toute ma carrière. Pourtant, je suis vraiment heureux de le faire à Misano avec tous mes amis et fans. J’espère que ce sera un bon week-end. Ce sera très important d’être compétitif, d’essayer de marquer des points et je pense que ce seront quatre jours de grande fête. »