Andrea Dovizioso est sur la sellette au point que sa saison en MotoGP serait mise en danger selon une rumeur venue de la perfide Albion qui le voit remplacé par Jake Dixon. Son team RNF Yamaha lui a signifié avant le Grand Prix du Portugal de ce week-end que tout résultat hors du top 10 relèverait à partir de maintenant de l’incompréhensible. Une conjoncture qui n’échappe pas au vétéran du plateau qui, à 36 ans, s’offre un baroud d’honneur. Mais pas sur la piste.
Le temps d’Andrea Dovizioso dans cette saison 2022 de MotoGP est-il déjà compté ? Selon Chicho Lorenzo, il devrait être démis de ses fonctions et Razlan Razali, son actuel patron, cache de moins en moins sa désillusion. L’intéressé se fait par ailleurs son propre procureur en clamant à qui veut l’entendre qu’il n’arrive pas à piloter cette M1 comme il le faudrait. Ses huit années passées chez Ducati l’auraient formaté à un point tel qu’il serait incapable de rebooter son logiciel.
Comme une ironie du sort car, lorsque l’on parle de Ducati et d’électronique, Andrea Dovizioso est incontournable. Il a été en effet aux premières loges lorsque l’aide au démarrage est arrivé, une innovation qui a évolué avec le correcteur d’assiette arrière de la moto en plein roulage. Des nouveautés qui se sont traduites par autant de boutons sur le guidon. Un environnement perturbant pour l’Italien qui, en Argentine, s’est emmêlé les pinceaux après le départ de la course, en oubliant de désactiver le système d’aide à l’envol de sa M1…
En 2022, Ducati a introduit le correcteur d’assiette de l’avant avec un nouveau bouton, mais cette fois, le seuil de tolérance de la concurrence a été dépassé. Pour ne plus voir ce dispositif, le règlement sera modifié en conséquence en 2023. Une issue dont se félicite Andrea Dovizioso, au risque de renier son passé en rouge… « Il y a deux considérations que vous devez faire », a expliqué Dovi sur Speedweek. « La première est que quelque chose qui est fait dans le cadre de la réglementation est toujours juste. Parce que vous vous déplacez dans les règles et que vous avez fait une chose avant les autres. Alors il est juste que vous continuiez à l’utiliser parce que vous avez réalisé quelque chose qui vous donne un avantage. Les autres doivent d’abord s’adapter, pour que vous puissiez en profiter pendant un certain temps ».
Andrea Dovizioso : « si je pouvais décider, je ne l’utiliserais pas«
« La seconde est que, du point de vue du pilote, mon opinion est que ce que vous devez faire pour utiliser le Ride Height Adjuster est quelque chose qui ne devrait pas être fait », ajoute l’équipier de Darryn Binder. « Bien sûr, vous vous habituez à tout – nous utilisons tous l’appareil arrière, donc c’est possible. Mais : toutes les choses que vous faites pendant que vous pilotez et qui s’ajoutent au roulage « classique » deviennent un peu limite à mon avis ».
Il précise : « vous devez contrôler la moto avec vos mains pendant que vous faites des mouvements avec vos doigts. C’est vraiment difficile de faire tout ça. Comme je l’ai dit, avec la pratique, on s’habitue et on s’adapte à tout. Si je pouvais décider, je ne l’utiliserais pas ». Le triple vice-champion du monde se souvient : « lorsque l’appareil était tout neuf, j’étais chez Ducati. J’ai donc été le premier à l’utiliser en course. Mais je n’étais certainement pas détendu à ce sujet, cela a pris du temps. C’est logique cependant : si vous essayez, réglez et améliorez et que vous voyez un avantage et que vous vous habituez à l’ensemble du processus, alors vous utilisez l’appareil. Parce qu’un avantage est un avantage ».
Celui qui a concrétisé à 15 reprises en Grand Prix termine ainsi sa démonstration : « il y a deux perspectives et deux choses différentes. Bien sûr, je ne parle que du dispositif arrière, car ils sont les seuls à avoir le dispositif à l’avant ».