Andrea Dovizioso en a fini avec le MotoGP mais il semble que cette décision ne se soit pas imposée naturellement à lui. En effet, il lui a fallu en passer par quelques expériences après sa période chez Ducati avec Aprilia et Yamaha, avant de se rendre compte que son temps était passé. Dans un entretien, il rappelle tout ça, révélant ainsi qu’à chaque tentative il n’a jamais su aligner les planètes pour se relancer.
Andrea Dovizioso s’est exprimé sur les ondes de motorsport-magazin sur le tout de même long épilogue d’une carrière qui avait connu son point d’orgue avec trois statuts consécutifs de vice-champion du monde d’un Marc Marquez en pleine forme. Une bonne série qui s’est soudainement arrêtée avec l’arrivée d’un nouveau pneu arrière Michelin qui a marqué le début de la fin… « Je ne savais tout simplement pas comment gérer ce pneu et c’était un mauvais pressentiment. Mais c’est comme ça que la course est parfois. Certains composants changent, les règles changent. Ce nouveau pneu arrière a entraîné deux changements majeurs. En termes de style de pilotage, j’ai toujours été extrêmement fort sur les freins. Mais soudain, je ne pouvais plus jouer cette force. Et en ce qui concerne les tactiques de course, la gestion des pneus a complètement changé. Il fallait y faire beaucoup moins attention maintenant, mais justement cette gestion des pneumatiques était une de mes forces avant. Ces deux choses étaient cruciales pour moi ».
Cependant, Dovi reconnait aussi que les résultats décevants de la saison 2020 ne sont pas seulement dus à ce nouveau pneu arrière. « D’autres choses se sont également produites à ce moment-là. Tout cela a rendu l’année très difficile ». Avec une certaine retenue, il parle de la fin de la grande histoire Ducati en ces termes : « c’est toujours dommage qu’une relation se termine comme ça, peu importe de quel type de relation on parle. Principalement parce que je suis en fait une personne qui essaie d’avoir une bonne relation avec tout le monde. Dans ce cas, malheureusement, cela s’est mal terminé. Mais je tiens à préciser que je n’ai pas de mauvaise relation avec Ducati en soi. J’ai de mauvaises relations avec certaines personnes chez Ducati. C’est une différence ».
Andrea Dovizioso futur représentant syndical des pilotes ? : « je serais prêt à le faire«
Reste que si Ducati s’est bien remis du départ de Dovizioso, l’inverse ne s’est pas vérifié. Il y a d’abord eu cette tentative avec Aprilia, bien avant que la marque ne soit la révélation de la saison 2022… « Je pense que les développements récents sont très bons pour Aprilia. Ils avaient besoin d’un pilote comme Maverick Viñales qui est non seulement très talentueux mais aussi extrêmement motivé. Aprilia a fait un excellent travail et je suis content pour cette usine et pour Maverick. J’ai pu me familiariser un peu avec le projet lors de nos essais routiers communs. L’ambiance y est vraiment bonne. Massimo Rivola a construit une excellente structure d’équipe » se contente-t-il de dire sur cette parenthèse qu’il a lui-même refermée.
Une initiative assumée et motivée par le fait que l’usine Yamaha l’invitait à prendre le guidon de sa M1. Mais les premiers tours de toues ont été comme une douche froide pour Dovi : « dès le départ, j’ai eu un feeling sur la moto auquel je ne m’attendais pas. La moto était bizarre. J’ai tout de suite reconnu que la moto manquait d’adhérence ». Sur cet écueil il ajoute : « je pense que personne ne sait vraiment pourquoi la Yamaha manque d’adhérence. Sans ce problème, je pense que j’aurais pu être très compétitif. Le caractère actuel de la Yamaha M1 ne va certainement pas bien avec mon style de pilotage ».
Après ce qu’il faut bien appeler trois déceptions, Andrea Dovizioso qui veut à présent s’affirmer en motocross n’a apparemment pas tout à fait tourner la page du MotoGP. Son esprit analytique et son sang froid séduisent encore, mais pour un rôle qui serait plus politique. Il est même sollicité en ce sens : « ma porte est toujours ouverte, car je sais que les plans peuvent complètement changer en très peu de temps. J’ai déjà reçu un certain nombre d’offres pour une grande variété de tâches. Beaucoup de gens dans ce paddock me respectent et j’ai beaucoup d’expérience à partager. Je vais certainement continuer à faire quelque chose en MotoGP ».
Et il conclut par cette idée qui aurait sans aucun doute un grand retentissement puisqu’il s’agit d’une sorte de syndicat de pilotes basé sur le GPDA en Formule 1… « Nous en avons déjà parlé. Je suis content que les gens aient pensé à moi. Cependant, avoir une idée et ensuite la mettre en œuvre en détail sont deux choses différentes. En gros, je serais prêt à le faire ». Chiche !
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