C’est le moment de la lecture d’un passage de l’autobiographie décidément passionnante d’un Andrea Dovizioso qui a compilé sa vie de pilote MotoGP sous le titre « Asphalte ». On y trouverait presqu’aussi du goudron et des plumes pour certains de ses collègues, mais la sincérité et la transparence des propos suscitent l’intérêt autant que le respect. Le passage du jour concerne un thème d’actualité : l’échec chez Ducati avec comme variable d’ajustement Yamaha. Vous avez dit Lorenzo ? Pas cette fois car nous voici en 2013 où Dovi frappe à la porte officielle de Yamaha. Mais Valentino Rossi était déjà passé par là…
Dovizioso revendiquait à la fin de la campagne 2012 six podiums avec la Yamaha Tech3. Pendant ce temps, Ben Spies s’effondrait et ouvrait une opportunité aux côtés de Jorge Lorenzo au sein de l’équipe officielle : « c’était une perspective qui avait tout son sens » se souvient Dovi. « Je m’étais refait une santé chez Tech3 et redoré mon blason après ma période Honda. Un duo Lorenzo-Dovizioso semblait tomber sous le sens ».
Un couple qui devra attendre pour se former… « Yamaha n’a jamais pris position sur le sujet et j’ai découvert plus tard que le grand patron Lin Jarvis faisait comprendre à mon manager qu’il serait préférable d’envisager autre chose. Ce que j’ai retenu dans ma vie de pilote c’est qu’il y a quelque chose qui va plus vite que nous sur la piste : la rumeur. Et effectivement, elle a commencé à être relayée dans les médias. Il s’agissait du retour de Rossi chez Yamaha ».
« Il avait claqué la porte de Yamaha en 2011 et après deux ans, il était avéré que la collaboration entre lui et Ducati se révélait être le plus grand flop de l’histoire du MotoGP. Tout le monde pour des milliers de raisons préféraient le voir lui que moi sur la Yamaha, organisateurs y compris. Le scénario du grand retour était séduisant. Mon film a moi s’est arrêté là. Les portes de Yamaha m’ont été définitivement fermées. Dans tous les cas, c’était indépendant de ma volonté ».
Aujourd’hui, l’échec retentissant chez Ducati est à associer à Jorge Lorenzo. Un gâchis de 12,5 millions d’euros par an pour deux saisons qui n’est pas encore officiel, mais dont tout le monde parle, jusqu’au patron de la marque lui-même. Yamaha sera-t-il une fois encore une planche de salut ? Si l’histoire ne se répète pas, elle bégaie quand même souvent.
