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Entre Ducati et Andrea Dovizioso c’est une délicate partie de poker menteur qui s’est engagée au sujet du futur bail à négocier. Chacun pense qu’il ne pourra pas faire sans l’autre, si bien que les deux parties se sentent sereines sur leur capacité à faire plier la partie d’en face. Un jeu dangereux, car la lassitude, le malentendu, la frustration peuvent pousser à des décisions inattendues. Le chroniqueur du paddock, Carlo Pernat, qui a été aux responsabilités chez Aprilia prévient qu’il y a deux issues possibles. Qui laisseront des traces…

Ils ont lié leur sort depuis 2013 et pourtant, ils donnent l’impression de ne pas vraiment s’entendre. Peut-être est-ce la fatalité de tout pilote qui évolue dans une usine Ducati qui a toujours eu une façon particulière de traiter ses champions. On peut entrer chez les rouges aussi vite qu’on en sort, de son plein gré, ou de force. Mais Andrea Dovizioso y survit, passe les années, surmonte les épreuves. Mais celles qui se présentent pour le renouvellement du bail après 2020 semblent cette fois bien compliquées à biffer.

La question est économique et elle est commandée par une crise du coronavirus qui a bouleversé la donne. Et pas en bien. La crise arrive, il faut donc réduire la masse salariale. Et celle des pilotes en fait partie. Andrea Dovizioso en a conscience. Son salaire est évalué à 6 millions d’euros. Ces trois dernières années, c’est lui qui a été le vice-champion du monde. Et durant la période Lorenzo, il a été payé plus de dix fois moins que le Majorquin…

La somme de toutes les rancœurs ?

Tout ça a laissé des traces. Covid-19 ou pas. Ducati et Dovizioso sont certains de la légitimité de leur position. Une épreuve de force paraît inéluctable. Sur GPOne, Carlo Pernat donne son avis : « Dovizioso est dans une situation « kafkaïenne ». Ducati a mis Miller dans l’équipe d’usine. Je pense que l’objectif est de travailler avec Andrea, mais le problème est purement budgétaire. Tous les constructeurs sont en difficulté financière et l’offre pour Dovizioso est la moitié de ce qu’il avait auparavant. Cela a déjà eu lieu une fois, lorsque Andrea a dû accepter une réduction significative de son salaire, quand Lorenzo est arrivé. »

Même pour des raisons différentes, revivre la scène une seconde fois semble relever de l’insupportable : « il peut avoir une vision défavorable d’une autre réduction de son salaire et ce ne sera pas une situation facile. Je pense qu’en fin de compte, ce sera Dovi qui devra baisser la tête », explique Pernat, qui conseillerait pourtant Ducati, de lui « donner l’argent« . Pourquoi ?  « il ne faut pas oublier que Dovizioso, si le courage lui prend, pourrait également décider de partir. » Ducati ou la compétition s’entend. KTM et Red Bull sont aux aguets, comme l’a sous-entendu Hervé Poncharal

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