On n’a peut-être jamais autant parlé d’Iker Lecuona que depuis qu’il a été forcé de quitter le MotoGP, après s’être retrouvé sans guidon. Une situation que l’on ne vit généralement pas à l’âge de 21 ans, avec déjà deux ans d’expérience dans la catégorie. Mais l’Espagnol était dans un giron KTM où les talents grouillent et exigent de progresser sous peine d’aller voir ailleurs. Reste que le cas Lecuona et, à travers lui la politique KTM, alimente les conversations…
Et lorsque l’on parle de conversations en Grand Prix, il y a immanquablement Carlo Pernat parmi les participants. L’Italien que l’on ne présente plus a son idée sur le cas Lecuona. Sur mowmag, il dit : « amener Lecuona en MotoGP à la hâte était une erreur, mais KTM a sa propre équipe et c’est la politique qu’ils poursuivent. Parfois c’est payant, parfois non, mais c’est leur ligne et cela ne fait aucun doute ».
Une ligne qui aura aussi des conséquences au terme de la saison 2022 selon l’ancien cadre d’Aprilia et manager de Bastianini en MotoGP : « quelque chose de très similaire pourrait se reproduire l’année prochaine, car si Pedro Acosta réussissait en Moto2, il deviendrait impossible de ne pas lui offrir une place en MotoGP. Et pour l’un des pilotes KTM actuels, il n’y aurait plus de place. Là tout le monde risque, car même Binder et Oliveira sont concernés. Pourtant, la marque autrichienne a fait sensation avec Sterlacchini et Guidotti et force est de constater que pour eux la référence est Ducati ».
Lecuona n’a tout de même pas tout perdu dans cette aventure, au contraire même…
Cette approche semble avoir déjà été confirmée par le directeur sportif KTM Pit Beirer qui a déclaré qu’aucune RC16 en lice n’avait le nom de son pilote garanti pour 2023. Maintenant, sur le fait d’avoir fait monter Lecuona si vite en MotoGP, on pourrait rétorquer que l’on est toujours plus malin après, tandis que chercher le jeune espoir rapide est une obligation politique et stratégique dans le paddock d’aujourd’hui. Le facteur risque est grand et inévitable. Reste que sans la volonté d’Hervé Poncharal de faire avancer ainsi les choses, le même Lecuona, anonyme du Moto2 à part quelques coups d’éclat jusque-là, ne serait sans doute pas aujourd’hui un pilote officiel Honda en WSBK.