Il ne faut pas s’en cacher : c’est une épreuve que traverse Marc Marquez dans sa carrière mais aussi dans sa vie. Sa philosophie de passer en force, de dépasser les limites en les repoussant sans cesse l’a cette fois desservi. Un violent retour du boomerang a lieu, comme si cette blessure à l’humérus finalement trop pris à la légère lui faisait payer avec de lourds intérêts le crédit réussite dont il bénéficiait jusque-là, et qu’il a donc épuisé. Au-delà du médical, il y aura un effet mental sur le Champion qui en serait donc à regretter une saison MotoGP et la moitié de l’autre à venir ratées …
L’absence pendant une saison, certes de cinq mois, et la moitié de celle à suivre seraient donc la peine à purger par Marc Marquez pour avoir trop défié la solidité de son corps. Il y aura aussi eu des choix médicaux qui ne se sont finalement pas avérés judicieux. Mais on en est là, et encore, si tout se passe bien durant une nouvelle convalescence qui devrait l’amener jusqu’en mai 2021.
Pour l’octuple Champion du Monde, on en est plus à une simple parenthèse. C’est la fin d’un cycle. Un nouveau sera entamé lorsqu’il reviendra, comme Barry Sheene et Mick Doohan avant lui. Et il aura une nouvelle concurrence à terrasser, composée de jeunes très talentueux qui auront pris de l’assurance.
Tout ça, le manager Emilio Alzamora l’a bien compris et analyse déjà ce que sera l’après. Et ça commence par accepter le présent et tirer les leçons du passé : « Marc a passé une nuit tranquille, il est serein et sortira de tout ça encore plus fort et plus mature » commente l’ancien Champion du Monde 125 sans victoire. « Nous sommes très heureux de ce que les médecins m’ont dit. Marc surprend toujours, certainement de cette troisième opération il sortira plus fort et nous offrira beaucoup plus de plaisir ».
Pour Alzamora, le « calvaire » que traverse Marc Marquez après Jerez sera également utile pour « chérir une expérience du passé, apprendre de erreurs ». Au travers de ces propos exsude l’aveu d’avoir trop précipité les choses, dès le Grand Prix d’Andalousie.
Marquez ne veut plus confondre vitesse et précipitation
Cependant, il est bien connu qu’à chasser le naturel, celui-ci peut revenir au galop. En ce sens, la dernière déclaration du professeur Angel Villamor, l’un des derniers médecins vers qui Marquez s’était tourné avant d’être admis à la clinique de Madrid, laisserait entendre que les leçons ne sont pas apprises. Dans une interview au magazine AS, le traumatologue a ainsi déclaré : « le départ pour le championnat du monde le 28 mars au Qatar n’est pas si impossible. La qualité de l’intervention à qu’il a subi pourrait lui permettre de récupérer plus rapidement que la norme ».
Cependant… « mais la prudence est de mise et le chemin ne doit pas être accéléré ». Espoir, mais aussi prudence, comme l’a répété Emilio Alzamora à une télévision espagnole : « le temps dictera les conditions et les délais » insiste le manager de Marquez. « Si l’opération s’est bien déroulée, les délais seront très bons ».
Il n’y a donc pas de date, mais l’optimisme est de mise. Le Dr Angel Villamor a expliqué pourquoi, à nouveau dans l’interview accordée à AS.com : « si tout se passe bien, dans deux ou trois mois, une préparation physique commencera, lui permettant de monter sur la moto. Potentiellement, il pourrait le faire le 28 mars, à l’occasion du Grand Prix du Qatar. Mais nous parlons, en fait, d’une possibilité et je ne suis donc pas en désaccord avec ceux qui soutiennent qu’au contraire, cela prendra plus de temps ». A suivre …