Alvaro Bautista a renoué avec le titre mondial grâce à un WSBK qu’il a abordé cette année en fêtant ses retrouvailles avec une usine Ducati déjà arpentée en 2019. C’était alors sa première année en mondial Superbike, saison où il a d’abord fait sensation avant de lâcher prise et filer chez Honda pour un gros chèque et un bail de deux ans. L’échec sportif était au bout du pont doré et il a fait le chemin du retour pour retrouver le succès. Celui qui a été champion du monde 125 en 2006 fait l’inévitable comparaison entre les deux catégories de la vitesse moto. Et devinez à qui il accorde ses faveurs ?
Alvaro Bautista a donné autant de satisfaction à Ducati en WSBK que Pecco Bagnaia en MotoGP. La Panigale V4R trône à présent au sommet de sa chaine alimentaire comme la GP22 le fait en Grand Prix. Une machine que l’Espagnol aimerait bien rouler en guise de récompense. Mais rien n’est au programme pour le moment pour combler le successeur de Carlos Checa, dernier pilote Ducati avant lui à s’être saisi d’une couronne dans la discipline dédiée aux motos dérivées de la série.
Si cela se faisait néanmoins, ce sera pour satisfaire une curiosité et non susciter une nouvelle vocation. Car à l’écouter, Bautista a trouvé son monde. Sur GPOne, il compare ainsi les deux paddocks pour en exprimer ce sentiment : « j’ai l’impression que, dernièrement, toutes les MotoGP se sont beaucoup rapprochées d’un point de vue technique. Il y a moins de différence entre les motos officielles et les motos satellites. Il me semble que la limite est désormais fixée par la moto, la main du pilote est moins visible. Les temps aux essais sont tous très proches, mais en course ils sont les uns derrière les autres ».
Alvaro Bautista : « en WSBK, il y a beaucoup de dépassements«
La baisse de l’équation pilote dans la performance globale est un sujet de plus en plus abordé en MotoGP, y compris par ses vedettes. Alvaro Bautista s’inscrit donc sur la liste, comme il prend son ticket pour rejoindre le groupe qui fait la parallèle entre le MotoGP et une autre discipline des sports-mécaniques… « Ils le rendent similaire à la Formule 1 » lâche-t-il, pour mieux signaler ceci : « il y a moins de technologie en SBK. De plus, en MotoGP, il semble que toutes les motos aient toutes les mêmes caractéristiques pour aller vite, alors qu’en SBK la Kawasaki a certaines qualités, la Yamaha d’autres et la Ducati encore d’autres. Vous pouvez voir où une moto est plus forte et l’autre moins ».
Il précise aussi : « il y a beaucoup de dépassements car dans un tour une moto va mieux à certains points de la piste et une autre à d’autres, cela permet au pilote de faire un peu plus de différence. Les Pirelli permettent aussi de prendre des trajectoires différentes, alors qu’il me semble que les Michelin doivent être utilisés d’une certaine manière et quand on essaie de faire quelque chose de plus, on tombe. De plus, les motos bougent plus et pour cette raison il y a des animations. De l’extérieur, il me semble que les SBK permettent plus au pilote que les MotoGP ».
Cependant, Alvaro Bautista ne rejette pas entièrement le concept moderne des Grands Prix. La preuve… « J’aimerais essayer la Desmosedici parce que ça m’a l’air d’être une moto amusante et, si j’en suis content, je ferais même un Grand Prix. Mais cela ne dépend pas de moi » dit-il avant de finir sur un pronostic pour la saison prochaine : « Marc Marquez n’est toujours pas à 100% même s’il est déjà fort. S’il parvient à retrouver le niveau qu’il avait avant, il pourra se battre devant même si Honda n’est pas au top. Bagnaia aura plus de sérénité et de confiance après ce championnat, pour Quartararo cela dépendra beaucoup de la Yamaha et avec seulement deux motos, ce sera plus compliqué. Je n’oublie pas Bastianini qui m’avait déjà surpris l’an dernier et qui a fait une année 2022 exceptionnelle, il faudra voir ce qu’il fera dans l’équipe officielle » …